Partie 2 - Les Chasseurs

Chapitre 4 - Harry, ou l'art d'être désagréable dans ses lettres

Silver, Kaïto, Aaron et Severus partirent après la partie de rami promise, partie qui fut gagnée par Aaron. Arthur, visiblement intrigué par le jeu, avait regardé avec attention son déroulement et ses règles. Sans doute l'avait-il été d'autant plus en sachant que c'était un jeu inventé par les Moldus. Molly avait commencé la vaisselle d'un coup de baguette magique en discutant avec Bill. Sirius n'avait pas supporté de rester une minute de plus en présence de son vieil ennemi du collège, et était parti dans sa chambre. Lupin avait décidé d'aller le rejoindre pour lui tenir compagnie.

En partant du quartier général, Severus assura à son fils qu'il lui enverrait le soir même des affaires. Molly lui proposa de l'emmener dans sa chambre, qu'il partagerait avec Osamu. Cette décision avait été prise par Dumbledore, elle était donc non discutable.

En arrivant sur le deuxième palier des escaliers, elle lui montra une porte sur la gauche. Mais il n'eut pas le temps de s'en approcher que celle sur la droite s'ouvrait. Une Hermione furibonde s'avança dans le couloir, les poings serrés et les sourcils froncés sous la fureur. Sa tignasse brune suivait le mouvement de ses pas, et ses yeux noisette fusillaient Elysio du regard. Ron accourut derrière elle et la retint par le t-shirt pour l'empêcher de sauter sur le Gryffondor. Grand, roux et avec des yeux bleus, il adressa un sourire amical à son camarade.

— Salut, mec, comment ça va ?

— Salut Ron, répondit son ami en esquissant un sourire. Bonsoir Hermione.

— Bonsoir mon cul, oui ! s'énerva la brune en se débattant. Ce soir n'a rien de bon ! Pourquoi tu n'as pas répondu à nos lettres pendant près de trois semaines, hein ?!

— Hermione, calme-toi, haleta le rouquin avant de se prendre un coup de coude dans les côtes, sans pour autant la lâcher.

— « Nos » lettres ? répéta le noiraud en haussant un sourcil, comprenant que Ron n'avait pas osé lui dire qu'il avait reçu des réponses. Ah oui, désolé. J'avais besoin de me rapprocher un peu de ma famille après ce qui s'était passé avec Cedric. Je n'aurais pas dû vous écarter comme ça. Pardon...

— Mouais, on va dire que c'est bon, marmonna Hermione en cessant de gesticuler pour se libérer. Qui est-ce ?

Elle montrait d'un signe du menton Osamu qui avait suivi Elysio dans l'escalier.

— Osamu Arahabaki, se présenta le concerné.

— Ah, vous êtes un membre de l'Ordre, devina le jeune Weasley.

— Tutoie-moi, je n'aime pas qu'on me prenne pour un vieux.

— Euh, OK... El, tu vas dormir où ? Avec moi ?

— Non, désolé, s'excusa le noiraud. Je dors dans la même chambre qu'Osamu. C'est Dumbledore qui l'a dit. Dites, vous ne trouvez pas que c'est un peu...

— Sale ? Délabré ? En désordre ? devina l'adolescente. Si, c'est la maison des parents de Sirius. Il n'y a remis les pieds que récemment.

— Bon, au moins, je sais par quoi je vais commencer en rentrant dans ma chambre...

Il marcha jusqu'à la porte de gauche et tourna la poignée en forme de serpent. En la poussant comme s'il touchait à un insecte répugnant, une vue peu plaisante s'offrit à ses yeux. C'était une pièce avec un haut plafond, au mur dont le papier peint se décrochait. Des traces d'humidité et de pourriture marquaient le sol en bois. Deux lits jumeaux étaient installés, avec des draps heureusement propres.

Sa malle était au pied d'un des lits : son père avait fait vite. À côté, un gros sac à dos était sur l'autre matelas, sans doute appartenait-il à Osamu.