Chapitre 22 : Pyramides

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Mexico, octobre 2022.

Adèle n'est pas rentrée chez elle depuis la dernière course. Elle a préféré venir à Mexico dès lundi pour profiter de la ville et se reposer. Elle est assise sur le balcon quand elle voit la Haug de Thomas arriver devant le Four Seasons. Il sort du véhicule et donne sa clé au voiturier. Elle le regarde jusqu'à ce qu'il passe la porte, leur conversation de dimanche soir ne quittant pas son esprit depuis son départ. Elle ne sait pas quoi croire. Était-il trop saoul pour raconter quoi que ce soit de vrai, ou était-ce l'inverse ? L'idée qu'il puisse être amoureux d'elle lui paraît impossible. Qu'est-ce qu'un homme comme Thomas Howling, marié deux fois à de sublimes mannequins, peut bien lui trouver ? La jeune femme souffle un coup, se disant qu'il s'agit sûrement d'une histoire de pouvoir. Si elle commence à voir quelqu'un d'autre, il perd l'ascendant qu'il pensait avoir pris sur elle quand ils ont couché ensemble. Il ne doit sûrement même pas se souvenir de ce qu'il lui a dit ce soir-là. S'il le pense vraiment, il lui dira sans avoir besoin de boire.

Thomas entre dans sa chambre, ces jours de repos lui ayant fait le plus grand bien. Il n'arrive toujours pas à croire qu'il ait laïussé tout ça à Adèle comme un imbécile. Niveau patience, on peut mieux faire. Il ouvre le mini-bar et considère la bouteille de vodka un moment avant de l'ouvrir. Il sent un haut le cœur en sentant le goulot. Il n'en boira pas pendant un moment. Il range la bouteille et sort une cigarette en marchant jusqu'au balcon. Il l'allume en passant la porte et se tourne pour voir si elle est là. Il sait qu'elle est arrivée à Mexico lundi, mais il se demande si elle attendait son arrivée. Il est surpris de voir que rien ne sépare vraiment les deux balcons, si ce n'est une colonne. Il voit Adèle assise là, le visage tourné vers lui comme si elle l'attendait.

— Je t'ai vu arriver, explique-t-elle en le voyant figé là.

Il décoche un sourire gêné, se demandant si elle se souvient de sa déclaration maladroite. Elle tend sa main vers lui pour lui demander une cigarette.

— T'es arrivé tôt, commente-t-il en lui en donnant une.

— J'aime bien México, justifie Adèle en coinçant la cigarette entre ses lèvres.

Il se penche avec le briquet pour allumer l'extrémité pendant qu'elle tire dessus.

— T'as trouvé de quoi t'occuper ?

— J'ai fait quelques visites, raconte-t-elle, mais j'étais seule, donc ce n'est pas pareil.

— Je comptais aller visiter Teotihuacán aujourd'hui, improvise-t-il. T'es partante ?

Adèle observe Thomas un moment avant de lui donner une réponse. A-t-il vraiment tout oublié ou essaie-t-il de l'emmener dans un endroit romantique pour tenter à nouveau sa chance ? Elle décide d'accepter et de le laisser décider.

— Pourquoi pas, dit-elle. Il fait beau, ce serait dommage de rester enfermée.

Une heure plus tard, ils se retrouvent au milieu de l'ancien village Inca de Teotihuacán et marchent entre les pyramides. Thomas est assez silencieux, à l'exception de quelques anecdotes historiques qu'il distille au fil de la visite.

— T'as bossé le sujet, fait remarquer Adèle alors qu'ils montent l'une des plus hautes pyramides.

— J'étais passionné de cette période quand j'étais gamin, explique-t-il en l'aidant à passer des marches abîmées. Surtout des civilisations sud-américaines. Je ne te raconte pas la colère que j'ai tapé en comprenant ce qu'on fait les colombs.

— Toi, colérique ? Oui, j'ai du mal à l'imaginer, tiens, plaisante Adèle.

— Je ne suis pas si terrible que ça, tempère Thomas.

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