Gasparini : Cailee & Alexander (Tome 1)

Chapitre 11 :Cookie thérapie

Cailee

Quelques heures de route dans un habitacle confiné a permis à Niko de me soutirer les raisons pour lesquelles je voulais partir quelques jours à la campagne. Toujours en restant vague, je lui ai raconté la vérité sans tout dire pour autant. Même si je suis persuadée que Nikolaus est le plus compréhensif et le moins impulsif de mes frères, je ne veux pas qu'il sache que j'ai le béguin pour Alexander. La situation n'en a pas l'air mais elle est en effet très compliquée.

Nous sommes arrivés depuis quelques heures en Toscane. L'air frais envahit pleinement mes poumons et me rappelle à quel point j'aimais cet endroit étant petite. La maison de Papi et Mamie est faite à l'architecture ancienne. Les lierres de feuilles qui rampent le long des murs et le jardin tout vert constituent le charme de l'immense propriété. Leur maison est presque aussi grande que la nôtre. Parfois, ça me fait de la peine de savoir qu'ils ne sont que deux dans cette grande maison. Mais ma moue triste a disparu dès que j'ai rencontré Stanislas, un chiot rescapé que mes grands-parents ont adopté. Sa pelure beige et longue rentre parfaitement dans le décor intérieur de Mamie, elle le confond souvent avec un meuble. Depuis mon arrivée, il est mon meilleur ami.

_ J'ai fait des cookies, pour mes petits-enfants préférés !

Mamie arrive un plateau craqué de délicieux craquelés au citron aux mains. Nikolaus, Papi et moi sommes reposés dans le canapé en train de jouer au scrabble. L'odeur du citron et de la cannelle embaume la pièce et les rayons du soleil couché filtrent à travers la fenêtre. J'appelle cette part de la vie : la paix. J'aime l'esthétisme de cette vie qui me rappelle que chaque détail – aussi insignifiant soit-il – sublime la beauté du moment.

_ Et pour ton charmant mari.

_ Non, pas pour toi. Tu t'es déjà gavé de glucides toute à l'heure.

_ Désolée, Papi, dit Niko en piquant un cookie.

_ Ce n'est vraiment pas ton jour de chance, parce que pas de cookie, pas de victoire.

J'assaille mes adversaires d'un score imbattable grâce au mot « ENZYMES ».

Je sautille de joie en savourant le goût de la victoire.

_ Je veux une revanche !

_ Désolée, Papi. Ce sera pour une prochaine fois.

Ce dernier se lève en tapant des pieds tel un enfant. Nikolaus l'imite en enroulant son bras autour de ses épaules.

_ Ne t'en fais pas, on dit que l'important n'est pas de gagner mais d'essayer.

_ C'est des conneries tout ça !

La tentative de consolation de Niko a complètement échoué, ce qui m'arrache un rire violent.

_ D'ailleurs, il faut que tu m'aides à rentrer les poules. Il va bientôt faire nuit et elles n'aiment pas attendre l'obscurité pour manger.

Enfin de compte, ils ne sont pas si seuls que ça vu les dizaines de poule dont ils prennent soin.

_ Super ! Dit Niko avec une fausse joie.

Je lui fais un clin d'œil en faisant un geste de déguerpir. J'en profite pour ramener Stanislas contre moi car il a été avec Niko durant toute la partie. C'est son préféré. Mamie nous rejoint en tapotant mon genou.

_ Alors. Dis-moi ce qui t'arrive.

Je la regarde perplexe.

_ En arrivant toute à l'heure, tu avais une mine toute triste.

_ J'étais épuisée du voyage, c'est tout.

Elle me regarde persistante.

_ D'accord, je capitule. J'étais épuisée physiquement et mentalement. Mais je vais mieux, maintenant. Tes cookies étaient ce qu'il me fallait faut croire.