Chapitre 3

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« Comme chaque année, le premier bal de la saison fut tenu par Lady Danbury, perpétuant une tradition dont on ne connait l'origine. J'ai pu observer les premières connexions entre prétendant bien que l'attention de tout le monde était évidemment focalisée sur la Princesse Alya désormais devenue également le diamant de la saison. Qui aurait pu s'en étonner ? Ce choix divise les esprits mais tous savent qu'ils n'ont pas la moindre possibilité de s'en plaindre. Pour ma part, je trouve cette décision tout à fait acceptable, outre le fait que sa majesté soit la fille de la Reine, Alya possède des qualités et une beauté indéniable. Cela change d'autre famille, tels que les jeune mais plus pour très longtemps filles Featherington qui comme maintenant plusieurs années tentent de trouver un bon parti mais la couleur jaunâtre aveuglante de leur robe repousse tout homme, laissant le gout vestimentaire de Lady Featherington à désirer »

La chronique mondaine de Lady Wistledown

Alya – Je n'arrive pas à croire que cette Lady Wistledown attaque aussi effrontément une famille tout entière. Dit-elle tout en posant sa tasse de thé délicatement.

La soirée s'était finie peu de temps après la petite discussion entre la Princesse et son valet et elle avait décidé d'inviter Eloïse Bridgerton et Pénélope Featherington dans l'espoir de se faire des amies de son âge car sans compter henry, sa mère et Lady Danbury, elle ne parlait pas à grand monde si ce n'est les servantes du palais. Elle avait aperçu les deux jeunes filles discuter contre un mur lors du bal de la veille et avait décidé qu'elle avait grandement besoin de camarades.

Eloïse – Vous avez tout à fait raison votre Altesse, généralement son franc parlé m'impressionne, elle ne se laisse pas abattre, cependant ici elle a outrepassé les limites. Ma pauvre Pénélope. Finit-elle en exprimant une grande empathie pour sa voisine de gauche.

Pénélope toussota légèrement, surement dû à la gêne qu'elle ressentait ou bien de la culpabilité qui la rongeait de plus en plus. Être Lady Wistledown lui conviait un pouvoir conséquent mais le chagrin de sa mère à chaque lecture d'un article lui faisait ressentir de la peine qu'elle ne pensait pouvoir ressentir envers sa génitrice.

Alya – Ne vous inquiétez pas Mme Featherington, ma mère sa Majesté à payer généreusement des détectives afin de mettre la main sur cette lâche parolière.

Pénélope – Merci Princesse, j'apprécie l'attention de la Reine.

La princesse émît un léger rire qu'elle dissimula derrière sa serviette en tissu.

Alya – Désolée mais ma mère cherche surtout l'identité de cette femme pour qu'elle arrête d'écrire des textes où elle parle directement de la famille royale, je ne pense pas qu'elle le fasse par pur charité pour votre famille.

Alya ne voulait pas être méchante mais plutôt sincère, en effet sa mère avait certes de la considération pour ses sujets mais son intérêt personnel passait avant tout. La Princesse savait que sa mère l'aimait mais elle n'avait jamais vraiment trouvé de place au sein de sa grande famille, l'écart d'âge important entre ses frères et sœurs et la condition de son père créait un fossé qu'elle combla avec ses passions tels que les arts martiaux ou encore avec Henry avec qui elle passait toutes ses journées depuis ses quinze ans.

Sa mère avait depuis quelques semaines concentré toutes ses forces dans la recherche d'un mari convenable pour sa chère enfant. Après plus de trente-cinq minutes de discussion qui s'apparentait plus à du commérage, les jeunes filles se disant au revoir, Alya avec un sourire sincère heureuse d'avoir désormais des amies filles à qui elle pourra se confier.

Les portes du palais refermées, Henry annonça que le Roi était dans un moment de clarté et qu'il venait de commencer un travail dans le potager. La Princesse s'empressa alors d'aller se changer, ne pouvant garder sa robe faite de dentelles de Calais dans le jardin. Elle revêtit une robe empire toute simple, légère, en coton avec de légers détails qui serait facilement nettoyable si jamais elle venait à la tacher.

Alya – Papa, papa, je suis là ! se hâta elle de dire heureuse de revoir son père si absent ces derniers temps.

George – Ah Aly mon enfant, viens par ici, nous allons retirer les carottes. En cette période, elles ont atteint la maturité parfaite.

Alya souri à l'entente de ce surnom, seul son père l'appelait de cette manière et elle appréciait cela, c'était un gage de lucidité, cela prouvait que le Roi ne l'avait pas oublié, ou au moins pas complètement. Elle aimait son père de tout son cœur bien qu'elle n'avait pas passé beaucoup de temps avec lui, additionnant dans son esprit les après-midis où sa maladie semblait le quitter pendant quelques heures et où ils pouvaient s'amuser au croquet, jouer avec les différents animaux du palais ou encore œuvrer dans le potager comme maintenant.

Cela faisait maintenant quarante-cinq minutes que père et fille travaillaient ne portant plus aucune importance à la robe blanche désormais tachetée de marque d'herbe sous l'œil bienveillant du valet de la Princesse, Reynold, celui du Roi ayant trépassé il y a quelques années.

Alya – Je ne comprends pas pourquoi mais ce navet ne veut pas sortir du sol.

George – Tire plus fort tout en dégageant la terre autour ma fille.

Alya appliqua ce conseil peut-être un peu trop à la lettre, tirant si fort qu'elle tomba à la renverse, atterrissant sur l'étendu d'herbe derrière elle, abandonnant par conséquent toute idée de retrouver le blanc d'origine de sa robe.

Henry se précipita vers la jeune femme voulant l'aider et confirmer que la princesse ne s'était pas faite mal. Mais lorsqu'il approche, son pied se posa sur un petit tas de feuille qui le fit vaciller à son tour et tomber juste à côté de son Altesse.

Les deux jeunes gens se regardèrent ne se rendant surement pas compte de la proximité de leur visage. Après quelques instants, Alya éclata de rire négligeant toutes règles de bienséance de l'aristocratie. Henry la suivi et ria doucement tout en saisissant la main non gantée de la jeune fille notant dans son esprit la douceur de celle-ci afin de l'aider à se remettre debout. Ce qu'Alya ne savait pas, est que son père les observait avec un léger sourire d'une telle manière qu'on aurait dit qu'il se doutait de la fin de l'histoire qui était en train de se construire. Alya épousseta sa robe irrécupérable et ria de nouveau lorsqu'elle s'aperçue de quelque chose.

Alya – Regardez Henry, le navet est sorti.

Henry – Oui Princesse, c'est une bonne nouvelle mais le plus important est de savoir si vous allez bien.

Alya – Mais oui ne vous inquiétez pas, ce n'est pas la première fois que je tombe, souvenez vous de ma chute à cheval du mois dernier, et du moi encore avant.

Henry – Il est vrai que vous tombez assez fréquemment mais m'inquiéter pour vous est justement mon métier.

Alya ne répondit qu'avec un sourire timide, même si elle était douée pour cacher ses émotions, elle peinait à cacher la rougeur qui commençait à marquer ses joues. Elle n'avait rien montré mais elle avait bien remarqué la proximité entre elle et Henry il y a quelques instants. Alya était douée avec les émotions et la manipulation. Elle savait presque parfaitement cacher se qu'elle ressentait. Elle avait pris des techniques d'un livre qu'elle avait lu lorsque qu'elle était un peu plus jeune. Le livre racontait l'histoire de Facito, un grand détective du XVIIème siècle qui s'était infiltré dans le plus grand réseau mafieux d'Italie afin de le démanteler et qui pendant plusieurs mois avait appris à mentir et cacher constamment ses émotions. Alya s'en était beaucoup inspiré, elle n'avait certes pas de gang à détruire mais étant la Princesse d'un des plus grands royaumes du monde, elle avait un nombre astronomique de règles à respecter et donc ne pouvait montrer en aucun cas des signes de fatigue ou pire d'ennui. 

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Merci à tous ceux qui lisent mon histoire, n'hésitez pas à me donner votre avis. :)

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