Contexte :
Ce texte a été écrit dans le contexte d'un défi concernant le thème du voyage ! Nous avions quelques critères, comme ne pas utiliser certains mots (ici voyage, maison....)
J'ai décidé de vous partager ce texte, car j'écrit peu de nouvelles, et je poste peu ! Donc voilà :)————————————————————————
Mon téléphone vibra à côté de l'oreiller, me réveillant d'un sommeil profond. Je ne savais pas qui c'était, et encore moins quelle heure il était, mais la personne qui osait interrompre mon sommeil allait m'entendre.
Je le saisissais, encore dans les vapes, et décrochais. Ce fut la voix criarde de mon meilleur pote qui me répondit, hurlant - sans prêter attention à mes protestations - des mots sans aucun sens. Puis il marqua une pause dans son discours, comme se rendant compte de mon incompréhension.
- Tu n'as pas oublié hein ?
Je me redressais dans mon lit, jetant un regard circulaire à la pièce sombre autour de moi. Je cherchais n'importe quel indice pour me rappeler de quoi il me parlait. Ma chambre était toujours autant en désordre, remplies à ras bord d'habits et de vaisselle sales. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rendu visite à mes parents tiens. La voix de Félix me vint aux oreilles, me ramenant à la réalité.
- Eh ! Raph, tu m'écoutes ?
- Ouais ouais.
Mon regard se posa soudain sur un sac à moitié fait au pied de mon lit, remplis de vêtements entassés pêle-mêle. Mon cœur loupa un battement, et je me redressais vivement en allumant la lumière. J'avais oublié. Je saisissais l'agenda posé sur mon bureau, le feuilletant à toute vitesse. 17 Juin 2025. Le jour de notre départ pour la Norvège. Je dissimulais un hoquet de surprise, avant de me jeter sur ma valise, attrapant au passage des vêtements dans mon armoire. Comment avais-je pu être aussi bête, pour oublier ce projet. Cela faisait des années qu'on le prévoyait. Je me saisissais de ma trousse de toilette, de serviettes, avant de fermer le sac. J'avais tout. Enfin normalement. A l'autre bout du fil, Félix s'impatientait. Je rattrapais le téléphone, souriant légèrement d'un air coupable.
- Désolé, j'ai cru entendre quelque chose ! Et non, bien sûr que j'ai pas oublié, tout est prêt !
Je le sentis dubitatif, mais il n'insista pas. Il devait avoir l'habitude, au bout d'un moment. Je l'entendis trifouiller quelque chose, mais il reprit bien vite.- Bien, alors ça ne te dérange pas si on commande un uber ? Ma mère a un rendez- vous aujourd'hui, et c'est elle qui prend la bagnole. Et l'avion est à 17h, mais faut y être je-ne-sais combien d'heures avant.
- Pas de problèmes chef ! Passe dans une heure, et on décolle.
- Ça va être trop cool !
Un grand sourire se dessina sur mon visage. Bien sûr que ça allait être trop cool. Cela faisait depuis nos quinze ans qu'on attendait ce jour. Et maintenant, enfin majeur, nous allions pouvoir prendre notre envol vers les terres dont nous rêvions. Je raccrochais, avant de jeter un coup d'œil autour de moi. Mon studio faisait vraiment peine à voir. Je profitais du temps qu'il me restait pour entasser les vêtements sales dans un grand sac, et me laver en vitesse.
Je jetais ensuite un regard aux nombreuses bouteilles d'alcool vides sur le comptoir, et aux cendriers pleins. Ceux-là attendraient mon retour. Tu m'étonnes que je n'étais pas prêt pour mon départ, si j'organisais des soirées la veille. Je secouais la tête, avant de descendre l'escalier de mon immeuble, mon sac sur le dos. Pianotant sur mon téléphone pour suivre l'avancée du taxi, je ne remarquais pas l'arrivée de Félix. Les mains dans les poches, l'allure tranquille, il me sauta littéralement dessus, enroulant son bras autour de ma nuque et frottant mes cheveux.
- Mon dieu ! Un Raph pas en retard ! Mais c'est une espèce en voie de disparition ça non ?
Je lui répliquais par un « Gna gna gna » très mature, en me tournant très légèrement vers lui. Il n'avait pas changé, depuis la dernière fois que je l'avais vu, c'est-à-dire.... Quelques jours tout au plus, selon mon estimation. Toujours cet air tranquille, qui dénotait pourtant avec son caractère légèrement hyperactif. Mais aussi ces cheveux couleur paille assortis d'yeux bleus perçants, qui faisaient craquer toutes les filles. Bref, je ne faisais pas le poids face à ce blondinet au style surfer qui faisait rêver les adolescentes. Mais bon, c'était mon meilleur pote, et pas de la concurrence ! Je virais à nouveau vers la route, avant de pointer un véhicule noir en approche.
- Voilà notre carrosse ! Alors au lieu de critiquer, admire le maître en pleine action !
Il leva les yeux au ciel en s'engouffrant à l'intérieur, et je n'hésitais pas un seconde avant de le suivre. Je n'allais pas retarder notre départ !
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Rien qu'à deux
General FictionUn voyage qui semblait être normal. Qui est normal d'ailleurs. Enfin, je crois ?