Chapitre 10 : Au mauvais endroit au mauvais moment ?

55 5 3
                                    




Une belle après-midi s'annonce au garage avec Marlon. Enfin, si ce dernier se décide à répondre à mon message. Alors, en attendant, je me prépare un sandwich pour soulager mon ventre qui crie famine. 

La maison est aussi silencieuse qu'un cimetière. Et pour cause, mamá est au travail pendant que Valencia est partie je ne sais où, un livre à la main. 

Alors pour chasser, ce silence oppressant, je chantonne une musique du bout des lèvres en étalant le beurre sur mon pain de mie.

Soudain, un gros boom semblable à un objet qui tombe à terre me fait sursauter. Mes mouvements restent en suspens. Mon cœur résonne dans ma poitrine alors que je tends l'oreille à l'affut du moindre bruit suspect. Je resserre ma prise sur le manche du couteau et avance, pas à pas, jusqu'au salon. L'estomac noué, je fais le tour mais il n'y a personne. Tout est à sa place. Je prends une grande inspiration, m'insultant d'idiote et retourne dans la cuisine après avoir relâcher la tension dans mes muscles. Cependant mon cœur bat toujours à un rythme irrégulier.  

Je tressaille en croyant entendre une voix. 

Je ferme les yeux quelques instants, masse mes tempes. Je manque d'hurler de peur quand un nouveau bruit résonne cette fois-ci dans la pièce. Mais je peste en voyant un message de Marlon afficher sur l'écran de mon téléphone.

— Flippette, c'est ton téléphone.

Je pose une main sur ma poitrine pour calmer les battements rapides de mon cœur. Décidée à rejoindre Marlon au plus vite, je m'empresse de prendre mon téléphone et mon sandwich et fuie de la maison au plus vite.  

Je ne ralentie le pas qu'après m'être suffisamment éloignée de la maison. Je prends une bouchée de mon sandwich tout en tapant une réponse au message de Marlon. 

La tête sur mon téléphone, je ne vois que trop tard les trois mecs s'approchaient de moi.

Son regard est plein d'haine lorsqu'il abat son poing sur mon abdomen. Le souffle coupé, je me pli sous la puissance. Je laisse tomber mon téléphone et mon sandwich quand on m'agrippe les cheveux avec force. Une main étouffe mon cri.

J'envoie mon coude en arrière. L'homme dans mon dos grogne. Mais je n'ai pas le temps de faire un mouvement de plus car déjà un coup m'assomme. Mes oreilles sifflent, ma vision se floute tandis que le sol semble trembler sous mes pieds. Un énième coup me fait vaciller. Pourtant, je le sais, m'effondrer au sol est ce qui peut arriver de pire dans ces moments-là. 

Les coups pleuvent sur moi sans que je ne puisse rien y faire. Je tente misérablement de me protéger la tête. Un gout métallique inonde ma bouche. Mes yeux s'humidifient et je me recroqueville sur moi, attendant que ça se finisse au plus vite.  

Je crache du sang. Ma vision se floute mais mes assaillants continuent de me frapper sans relâche. Un coup dans les côtes me fait hurler de douleur. Je peine à respirer. Mes oreilles bourdonnent, les larmes s'échappent de mes yeux et finalement je sombre, engloutie par les ténèbres. 

Des bips incessants me donnent le tournis. Mes paupières semblent peser une tonne, et c'est une épreuve pour les ouvrir mais j'y parviens après plusieurs essaies. La luminosité me fait gémir. Mes pupilles peinent à s'y habituer.

— Yaya ?

Le ton inquiet de mon meilleur ami fait remonter mes derniers souvenirs. Je revois mes trois agresseurs s'acharnaient sur mon corps avant que je ne sombre. Je les entends encore m'insulter sans raison. Je vois encore ses yeux bleus remplies de haine alors qu'il prenait plaisir à me frapper.  

Du coin de l'œil, j'aperçois Marlon presser un bouton rouge. 

Plusieurs câbles me relient à diverses machines dont une qui émet ces bips incessants qui me donnent envie de tout retourner. Je déteste les hôpitaux ; trop de mauvais souvenirs y sont rattachés.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant