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Charles

Evy tremble contre moi. Je sens ses larmes coulées dans mon cou et je me sens impuissant. Je n'ose pas parler, mais je meurs d'envie de le faire. J'aimerais pouvoir la guérir de tous ses maux et chasser ses pensées absurdes. Le vent se lève et j'ai peur qu'elle prenne froid, en petit short. Je me lève en la soulevant dans mes bras. Je franchis la porte vitrée et je nous installe confortablement sur le canapé.

-Je...Je... Bafouille-t-elle.

-Chut, tu n'es pas obligé de rien dire. On peut rester comme ça toute la nuit, s'il le faut.

-Non, je veux m'ouvrir à toi...

Elle débarque de sur moi, pour s'installer à mes côtés. Elle baisse les yeux et joue avec le coin de la couverture. Elle inspire un bon coup et commence son récit dès le début.

-Il y a deux ans, un garçon m'a photographié en sous-vêtements à mon insu...

Je serre les mâchoires, je n'aime déjà pas la direction que prend cette histoire. Elle mêle ses doigts aux miens et je cajole ses jointures à l'aide de mon pouce. La connexion de nos deux corps m'aide à garder mon calme, malgré la rage qui me ronge.

-Ensuite, il l'a si gentiment fait circuler sur tout le campus. Comme j'avais un petit surplus de poids, on m'a surnommé...

Les mots restent coincés dans sa gorge. Je pose mon autre main dans son dos pour qu'elle comprenne que je suis là pour elle.

-Whaley Evy ( Evy la baleine) lâche-t-elle en fermant les yeux.

-Those Fuckers!

Ma réaction la surprend, mais mon accent de merde lui arrache un petit sourire.

-Désolé...je ne voulais pas t'interrompre. Continue!

-Les mois suivants ont été assez chaotiques. Je ne voulais plus manger. J'ai perdu presque 30 kilos. Un beau jour, mes parents m'ont trouvé sans connaissance dans la baignoire et m'ont fait entrer en thérapie. Pendant ce mois, j'ai travaillé beaucoup sur ma santé physique autant que psychologique. J'ai repris une quinzaine de kilos et j'ai recommencé à manger normalement. Depuis, j'ai repris ma vie en main.

Jusqu'à tant qu'elle me rencontre!

-Merde, je suis désolé...tout est ma faute!

-Ne dis pas ça...tu ne pourrais pas être plus loin de la vérité.

-Avant de me rencontrer, tu avais repris une vie normale. Tu étais bien dans ton corps. Maintenant, tu ressens la pression de t'afficher avec moi et c'est moi qui t'ai demandé d'embarquer dans le jeu.

J'ai envie de pleurer, mais je m'abstiens. Je n'ai pas envie de détourner l'attention vers moi. Je m'en veux terriblement, elle ne mérite pas tout ça. Elle se lève du canapé et grimpe sur mes genoux.

-Charles...regarde-moi.

J'essaie de fuir son regard, car je n'arriverai pas à retenir mes larmes, mais elle m'en empêche en posant son front sur le mien.

-Tu n'as rien fait de mal. Au contraire... Jamais personne n'a désiré mon corps de cette manière. Je ne me suis jamais sentie repoussante avec toi. C'est très flatteur qu'un homme aussi séduisant que toi s'intéresse à une femme comme moi.

Je l'empêche d'en dire plus en écrasant mes lèvres sur elle. C'est la meilleure manière de lui faire comprendre qu'elle représente tout pour moi. Je ne suis pas habile avec les mots, à l'opposé des gestes. J'agrippe ses hanches et la fais basculer sous moi. Mon corps se penche sur elle et j'embrasse son cou.

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant