Partie II_1 : Mon monde s'écroule en silence

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Je me sens différente des autres adolescents de ma génération. Je n'ai pas les mêmes envies qu'eux, ni les mêmes ambitions.

Suis-je un ovni ou un génie qui ne ressemble à personne d'autre dans ce monde ?

Je n'ai jamais brillé dans les yeux, ni dans les pensées de ceux qui me voient, parfois à cause de certains qui prennent toute la place que je pourrais prendre. Je n'ai jamais atteint la lumière de la popularité.

Mais j'ai croisé le regard plein de haine de ceux qui ont un passif avec moi et qui m'ont certaines fois affichée comme une moins que rien et inférieure à eux. J'ai tout de même vécu avec ces personnes la plupart des années de mon enfance, ce qui représente un bon paquet d'années, bien significatif, mais perdu à jamais dans l'erreur. Cela me rend triste d'une grande puissance quand je pense que j'ai perdu de vue ces personnes-là, qui ont tant compté pour moi. Je ne le verrai plus jamais et je suis déçue que nous nous soyons quittés sur de si mauvaises ententes.

J'ai dû changer qui j'étais pour me faire accepter, j'ai dû cesser d'être qui j'étais pour plaire et recommencer ma vie quand j'ai tout perdu en une fraction de secondes. On me reprochait d'être trop caline, d'aimer le contact et d'être trop rêveuse. J'ai enfoui en moi cette ancienne personnalité pour laisser s'installer en moi, une nouvelle personne, très différente, trop différente, un tout et son contraire.

Ma famille et mes amies me voient sous une facette différente de la vraie moi. Je ne suis pas toujours aussi solaire que je ne le parais ; parfois, je m'efforce de sourire alors que la vie ne me sourit pas.

Quand je suis triste et que je pleure, je le fais dans mon coin, personne ne le voit sauf peut-être ma chambre et mon doudou que je serre fermement contre moi. Je donne souvent l'impression que tout va pour le mieux, mais ce n'est qu'en apparence.

Au fond de moi, tout est instable, tantôt tout est clair, tantôt tout est sombre.

Quand ça va mal, je serre les dents et prends en pleine face ce qui me fait souffrir, j'encaisse et morfle, en silence, comme si de rien n'était.

Le regard des autres ne m'offre rien d'autre que des critiques et un rejet immense et difficile à avaler. C'est dans le flou de mes larmes que je parviens à voir ce que j'écris. Cela me pèse et le besoin de tout déverser me vaut un carnet. La pluie qui tombe férocement sur le sol du dehors, reflète les larmes qui coulent abondamment sur mes joues humides.

La vie est si dure que je me remets en question sans arrêt, en ne cessant jamais de me regarder dans le miroir.

Comme si ça n'allait pas assez mal comme cela, quelque chose, quelqu'un, une petite voix maléfique dans ma tête aussi, me rappelle la place que j'occupe en silence. Mon frère me complexe sur ma taille en me rappelant sans interruption que lui est bien plus grand que moi alors qu'il possède deux ans de moins que moi à son actif, mon intelligence et sur un peu tout de moi.

J'aimerais être fille unique dans certains moments, pour ne pas avoir à digérer ce genre de choses, ce genre de mots, ce genre de blessures, ce genre de pincements au cœur.

Mon avenir est encore flou pour moi, je ne sais pas ce que me réserve le futur, mais j'espère qu'une nuance de bonheur et un brin de rire me gâteront.

Mes rêves ne sont qu'imagination, l'amour n'est qu'un luxe que je ne peux pas me permettre. Je ne suis pas parfaite et telle qu'on croit que je suis. Je n'attire personne, je n'ai jamais plu à un garçon, et l'amitié ne m'est pas simple. J'ai beaucoup trop de bas dans ma vie, et trop peu de hauts. Il manque bien une étincelle à ma vie, un soupçon de reconnaissance et un peu d'amour.

L'or du soir qui tombe doucement de cette journée ne me montre nullement encore si mon avenir sera radieux, je n'ai plus qu'à attendre et à sourire quoi qu'il en soit.


Le 5 Juillet 2023, à 16h12.
Par andrea_grant_286.

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