Moi, la seule survivante de l'attentat, celle qui n'aurait pas dû vivre, j'étais désormais celle que l'on blâmait, demandant pourquoi je n'étais pas morte. Mais, personne ne connaissait la douleur que je ressentais en voyant mon meilleur ami se faire déchiqueter à mort, sans parler des cris lointains de l'alpha qui ne pouvait pas faire face à l'assaut tout seul . Pour eux, ils ont une seule question. Pourquoi moi, une louve de Bêta, avais-je le droit de vivre, alors que notre Alpha et notre oméga notre ange , devaient mourir ?
Huit ans après ce malheureux incident, j'étais là, dans une cellule de prison, réservée aux loups-garous les plus faibles. Mon corps était jonché d'anciennes et de nouvelles cicatrices qui n'avaient jamais reçu le traitement dont elles avaient besoin. Je n'avais pas droit à un jour de congé. Je travaillais sans relâche du lever au coucher du soleil.
Je devais tout endurer. Depuis cet incident, même ma famille a coupé les ponts avec moi. ils m'accusaient d'être responsable de la chute de leur famille. Pour eux, c'était moi qui avais arraché le cœur de notre meute. Cependant, au fond d'eux-mêmes, ils savaient que j'étais innocente, mais ils avaient besoin d'un bouc émissaire pour leurs sentiments de colère, et j'étais celle qu'il leur fallait.
Malgré toute la douleur subie, j'avais encore de l'espoir. L'espoir de trouver un jour mon âme sœur, l'autre moitié de mon âme. Chaque loup avait une âme, son amant éternel, apparié par la Déesse de la Lune elle-même. J'espérais que mon âme sœur, quelle qu'il soit, me sortirait de cet enfer et m'aimerait à ma juste valeur.
C'était tout ce que je souhaitais. Ce petit bonheur à travers le lien d'âme sœur.
S'il vous plaît, Déesse de la Lune. Accordez-moi ce bonheur, sauvez-moi de cet endroit.
S'il vous plaît…
......
Des applaudissements et des mots d'encouragement retentirent dans la cour, ils résonnaient dans la forêt comme des sirènes. Des membres de la meute de tous âges étaient rassemblés autour d'un garçon pubère aux cheveux blonds qui effectuait sa première transformation.
Pour la Pleine Lune, les premières transformations étaient un événement festif. Elles marquaient le passage sacré de l'état de louveteau à celui de loup, de la même manière qu'une personne traverse la puberté pour la première fois. Pendant cette période, les membres de la meute se rassemblaient autour de l'enfant en mutation avec amour et compassion, lui transmettant leurs meilleurs vœux car ils se souvenaient eux aussi du caractère dramatique et douloureux de leur première transformation.
Je jetai un coup d'œil à l'agitation à travers la fenêtre de la cuisine, je ressentais l'étrange sensation qui m'entourait.
Cela aurait-il pu être moi ? Si je n'avais pas été condamnée à une vie de souffrance et de servitude, aurais-je pu avoir droit à une telle célébration ? Aurais-je pu ressentir l'amour et l'admiration de la meute et de mes parents ?
Je pris mon seau et le remplis d'eau chaude savonneuse, puis me mis à nettoyer le sol de la cuisine à l'aide de ma brosse en plastique.
Soudain on me poussa vers l'avant, sans rien pour m'agripper, je me heurtai au sol, les genoux en premier. De vieilles ampoules éclatèrent et suintèrent tandis que je gémissais silencieusement de douleur.
"J'ai cru sentir une odeur rance." Une voix ignoble résonna dans l'air. Je me retournais et je vis Amélia, ma sœur aînée, avec Candice à sa gauche. Leurs sourires moqueurs et leurs hochements de tête réciproques m'annonçaient la suite.
D'un seul geste, Amélia attrapa la serpillère, m'encercla et me versa l'eau sur la tête. Je fermai les yeux et laissai l'eau savonneuse m'éclabousser, trempant ma robe en lambeaux. Comme d'habitude, je ne fis aucun bruit. Je n'avais pas pleuré, ni gémi. Je me contentais de regarder le sol et d'attendre la suite de la torture.
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Angel Prima
WerewolfBrimer harceler par ma propre meute après un attentat orchestré par une autre meute me voilà démunis face au autre de ma propre meute. Qui va me délivrer de leur tourments