𝐀𝐥𝐩𝐡𝐚𝐛𝐞𝐭 | recueil

1. 𝐌𝐨𝐧 𝐯𝐨𝐢𝐬𝐢𝐧

Jeon Jungkook

Séoul, le 23 mars 2023.

Cher Taehyung,

Je te connais mais tu ignore mon existence.
Je te vois mais tu as d'yeux pour une autre personne.
Je t'aime mais...

M'aimes tu ?

Ça fait cinq ans, cinq années que je t'observe à travers cette vitre.Je sais que mon acte est mal mais je ne peux m'empêcher de t'admirer toi et ton quotidien qui malgré tout soit banal, m'épate.

Le jour où tu as posé pied dans cet appartement, je n'ai pas vraiment fais attention à ta présence mais au bout d'une semaine, je t'ai croisé dans ce supermarché plus précisément au rayon crèmerie.
Ce jour-là j'hésitais entre manger des ramens pour le dîner ou m'empifrer de glaces et de biscuits devant un bon épisode de "GOOD DOCTOR".
En cet soirée d'automne, tu étais vêtu de noir de la tête au pied, tes cheveux bouclés te rendant étrangement attirant, tu m'avais surpris hésitant et était tout de suite venu à ma rescousse.
Tu m'avais alors proposé d'essayer les deux ensembles et à cette déclaration je m'étais fais un facepalm, désespéré de mon manque de réflexion, à ce geste, j'avais pu entendre ton magnifique rire semblable aux chants des oiseaux aimant se percher sur les fils de courant des rues bondées que possédait Séoul.
Après t'avoir remercié, nous sommes entrés dans un lourd silence comme si nous attendions que l'un de nous prenne la parole.
Alors que tu allais enfin dire quelque chose, tu fus interrompu par une petite touffe brune t'appelant "oppa" à ce nom j'avais ressenti un léger pincement, léger pincement qui se transforma en peine de cœur quand j'eus appris que tu étais fiancé !
On ne s'était vu qu'une fois certes mais cette unique fois m'avait permis de tomber passionnément fou amoureux de toi.
Oui, j'étais tombé amoureux de toi et je l'avais su le jour où je t'avais aperçu embrasser une jeune fille aux cheveux bruns et à la fine et haute silhouette, ce matin là, j'avais ressenti en moi une envie de meurtre envers cette femme que tu embrassais à pleine bouche, ce matin là, je voulais que ce soit moi que tu embrasses et touche de cette façon mais malheureusement je ne pouvais qu'imaginer et laisser la vérité m'attrister, me lamentant sur mon triste sort.
Je n'arrivais pas à te sortir de ma tête et cela me faisait vraiment peur, t'observer était devenue une sale habitude.

Étais-je atteint de voyeurisme ?

Seul Dieu en avait la réponse mais qui disait que Dieu me considérait encore comme son enfant ?

J'avais toujours été un bon croyant et respectait tous les commandements du Père suprême mais t'avoir rencontré avait complètement fait basculé mon quotidien.
Je n'avais jamais ressenti une once d'attirance envers un homme mais toi, tu avais su changer cela.
Je n'étais pas homosexuel, à ça non ! Non au grand ''non'', j'étais plutôt Taesexuel et j'avais un peu de mal à assumer que j'aimais un homme et qui de plus, un homme des plus masculins.
Je me demandes des fois si tu es intéressé par la gente masculine mais je me dis aussi que je n'ai aucune chance car tu es fiancé et qui dit fiançailles, dit mariage.
J'avais appris la date de ton mariage grâce à ta future femme, celle-ci avait l'air tellement heureuse quand elle fut sortie de ton immeuble que moi, simple passant, je n'avais pu empêcher ma curiosité de me mener à lui demander qu'elle était la raison de sa joie, elle n'avait pas hésité une seule fois à me répondre alors que nous étions de parfaits inconnus -je le rappelle- : Mon mariage est dans deux semaines », j'avais bien vu mon monde s'ecroulé à cette phrase à ce moment, j'aurais juste voulu que la terre s'ouvre sous moi et me fasse disparaître dans ses entrailles.

Je n'avais jamais été aussi déprimé de toute ma misérable vie.

Un jour pluvieux, alors que sirotais ma boisson nutritive à la banane, j'avais pu voir grâce à ma baie vitrée, une victime éclatée entre elle et toi.
T'es traits parfaits étaient froncés montrant ton mécontentement.
Vous n'étiez plus qu'à trois jours de votre mariage mais j'avais le pressentiment que celui-ci n'allait jamais avoir lieu et j'avais eu vrai car après encore deux heures de dispute ta ''future femme'' t'avais claqué la joue avant de partir pour toujours et ce fut à ce moment précis que tes problèmes eurent leur commencement.

Deux mois étaient passés depuis ta rupture et pendant ces deux mois j'avais pu voir un grand changement habité ton faciès.
T'es yeux Intense et profond auparavant n'exprimaient maintenant qu'un vide profond, les cernes ne te quittaient plus te faisant ressembler à un mort vivant.Tu avais maintenant eu la sale habitude d'enchaîner les coups d'un soir sous mes yeux de biche horrifiée.Quand tu étais pressé c'était sur le canapé ou le comptoir de la cuisine, te voir coucher avec différentes personnes était plus dure que te savoir précédemment fiancé.

Mais il y avait eu ce jour.

Alors que je venais de rentrer d'une sortie entre amis, je voulu ouvrir le rideau qui habillait ma grande fenêtre mais quand cet acte daigna à être fait, j'avais eu devant moi une scène des plus effrayantes : tu étais étalé sur le sol de ton salon, un canif dans ta main gauche et de tes veines sortaient à flot du sang.
Je n'avais pas hésité une seule seconde à jeter mes affaires oubliant qu'ils y avaient des bouteilles cassables et m'étais dirigé à toute vitesse vers ton immeuble et sans que je ne sache d'où venait cette force semblable à celle de Samson, j'eus défoncer ta porte pour ensuite courir vers ton corps inerte.
Je t'avais pris dans mes bras et avait tout de suite appelé les urgences.Ton cœur battait faiblement mais ces faibles battements étaient suffisants pour me rassurer qu'il te restait au moins une chance de survivre.

Le docteur avait affirmé que c'était une tentative de suicide et qu'il avaient trouvé de la drogue dans ton sang mais on priait qu'à même pour que tu te réveilles un jour de ton coma ténébreux.

La cause de ton acte ? Je n'en ai aucune idée mais ce que je sais c'est que je t'aime, je t'aime et je t'aimerai jusqu'à rendre l'âme, Kim Taehyung tu es et sera à jamais mon voisin.

Ton voisin d'en face, Jeon Jungkook.

5 ans plus tard...

La pluie annonçait sa venue et le soleil, son départ.Le gris habitait ce lieu sinistre et la tristesse l'habillait.Le noir semblait avoir pris possession des quelques personnes s'y trouvant, leurs visages étaient couverts d'un masque neutre et leur cœur d'une tunique...

...Blessée

Désespérée et

Attristée.

Ses pas lents et silencieux le menaient à la sortie de ce lieu, derrière lui, il avait laissé une lettre reposant dans un bouquet de lys et qui ce bouquet de lys pleurait devant une tombe appartenant à...

« ...Kim Taehyung. » Un souffle grave sortit du vingtenaire.

Apogée.