La fête des mères

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PDV Aria

Allongée sur mon lit, mes Airpods connectés, j'écoutais l'album Rumours de Fleetwood Mac sortit en 1977. La plupart de mes amis étaient fans des groupes de k-pop comme BTS, Stray Kids, Blackpink ou encore des nouvelles générations de rock et pop rock comme Kyo, The Rasmus ou Maroon 5. Même si j'aimais aussi ces groupes, mon plaisir ultime se trouvait dans le rock des années 70 à 90.

Il n'était pas surprenant que je sois totalement une mordue du Rock. Dès mon plus jeune âge, j'avais été initiée aux plus grands qui avaient marqué notre monde de tous les temps. Des Beatles aux Rolling Stones en passant par Queen, The Doors, Van Halen, Blondie, U2, Oasis ou Radiohead. Du haut de mes 9 ans, je devais reconnaître que ma culture musicale rock était impressionnante et pour boucler la boucle, je pratiquais aussi la guitare, le piano, le ukulélé et le chant. La musique était une part importante de ma vie, tout comme elle l'était pour mes pères et jamais je ne les remercierai assez de m'avoir fait ce cadeau.

Avec mes amis, nous avons monté un petit groupe. Nous sommes que des débutants bien sûr, mais les moments que nous partageons ensemble autour de la musique n'ont pas de prix tant ils sont merveilleux.

Aujourd'hui était un jour particulier chez les Lightwood-Bane et des millions de familles françaises. Nous étions le 07 juin, jour de la fête des mères. Comme de coutume, nous allions célébrer grand-mère Sarah et grand-mère Maryse mais également tante Izzy ! Elle et oncle Simon avait donné naissance il y a un an à mon cousin Enzo. Même s'ils vivaient à Atlanta depuis 4 ans, ils avaient fait le voyage pour que l'on puisse fêter en famille ce moment. J'étais heureuse de ne plus être la seule enfant de la famille. Bien sûr, Enzo était encore petit mais en grandissant, j'étais persuadée que nous deviendrons très proches lui et moi.

Autrefois, j'appréciais énormément ces moments en famille mais au fil des années, la fête des mères était devenue pour moi comme une sorte de mal de ventre de 24h qu'il fallait juste attendre que ça passe et tout ça parce que ce jour me rappelait plus intensément que les autres, que je n'avais pas la chance d'avoir une mère dans ma vie...que je n'avais personne à appeler maman.

Au sein de ma classe, j'avais été la seule cette année à ne pas avoir participé aux activités liées aux préparatifs des cadeaux car je n'avais personne à qui les offrir évidemment. Plus je grandissais et plus je souffrais de cette différence, plus je souffrais de cette différence et plus je m'en voulais car je savais que mes pères me donnaient tout l'amour dont j'avais besoin, je le savais et pourtant cela ne me suffisait plus...

— Toc Toc Mon cœur, on ne va pas tarder à y aller. Es-tu prête ? me demanda Daddy en passant la tête par l'encadrement de la porte de ma chambre.

Il portait encore ses lunettes de vue sur le nez, signe qu'il venait tout juste de terminer la correction de ses copies. Daddy était professeur de lettres classiques à l'université, l'un des plus jeunes et certainement des plus brillants, tous ses élèves l'adoraient...

surtout les filles, pensai-je amusée.

— Euh oui, je vous attendais. Papa est rentré de l'hôpital ?

— À l'instant, il est sous la douche.

— Ok...,répondis-je en me levant sans grand enthousiasme.

Mon père m'observa attentivement une minute.

— Est-ce que tout va bien Ma Princesse ? Je te trouve un peu morose.

— Tout va bien Daddy, juste un peu fatiguée, mentis-je aisément. Ne t'en fait pas.

Il s'avança puis déposa un baiser sur mon front.

— Très bien Mon Cœur, on ne rentrera pas tard dans ce cas. On t'attend au salon, m'informa-t-il.

— J'arrive tout de suite, lui répondis-je avec un peu plus d'entrain.

De nouveau, seule, je m'affalai sur mon lit en soupirant. Je ne pouvais pas laisser mes émotions transparaître autant. Je ne voulais pas que lui et papa découvrent ce qui se cachait au fond de mon cœur car j'avais peur de les blesser en abordant le sujet de ma mère. Au fond, je pense que son absence dans ma vie aurait été plus facile pour moi à accepter si elle ne faisait plus partie de ce monde, sauf que je savais que c'était le cas. Il y a deux ans, un soir du mois de septembre — la veille de mes 6 ans précisément — assoiffée, je m'étais réveillée chercher un verre d'eau dans la cuisine quand je surpris une conversion entre mes pères. Une conversation que je n'aurai pas dû entendre.

Flashback deux ans plus tôt.

— Tu ne peux pas être sérieux Mag's, après tous nos efforts pour l'éloigner de sa vie et de la nôtre !
— Mon Ange...
— Je suis contre !
— Mais Aria grandit, elle finira par poser des questions. On ne va tout de même pas lui dire que sa mère est morte !
— Et pourquoi pas ?
— Alec...
— C'est Rafael n'est-ce pas ? C'est lui qui t'a mis cette idée en tête !
— Pas du tout ! Rafael n'y est pour rien mais il est vrai qu'elle a demandé après sa fille. Elle souhaite avoir des nouvelles...selon lui, elle va mieux maintenant.
— Et tu le crois ?
— Pourquoi mentirait-il enfin. Le personnel de l'hôpital psychiatrique est confiant, ainsi que le Dr Fray.
— Bébé...je t'en prie, ce n'est pas une bonne idée. Elle n'a toujours apporté que le malheur dans nos vies. Aria grandit très bien sans elle. On lui donne tout l'amour dont elle a besoin, elle a une vie équilibrée.

De ma cachette, je vis Papa soupirer longuement en se frottant l'arête du nez.

— D'accord, on ne lui dit rien pour le moment mais le jour où elle nous posera des questions sur sa mère, on ne lui mentira pas.
— Très bien, dans ce cas, attendons que ce jour arrive. Attendons que ça vienne d'elle, lui répondit Daddy Alec.

Fin du Flashback

D'aussi loin que je me souvienne, jamais je n'avais vu mes pères être en désaccord sur un sujet ou sur un autre, alors cette nuit-là, j'avais compris deux choses. La première était que ma mère était en vie, quelque part dans un hôpital psychiatrique et qu'elle voulait me rencontrer, la deuxième, que ce sujet semait la discorde entre Daddy et Papa. Après cette découverte, je m'étais contentée de retourner sagement au lit et bien sûr, je me suis jurée de ne jamais leur poser la moindre question sur l'existence de ma mère.

Prenant une profonde inspiration, je me levai puis partis récupérer la petite boîte blanche en métal que je cachais derrière les étagères qui composaient ma bibliothèque. Je l'ouvris puis en sortis un bout de partition sur lequel j'avais griffonné un numéro de téléphone pris en douce dans le téléphone de mon père...celui de mon oncle Rafael. C'était lui qui disposait des réponses et qui savait où trouver ma mère. Le problème était que je ne savais pas comment le contacter, non seulement je n'avais pas de portable car mon père trouvait que j'étais trop jeune pour cela mais je n'avais pas non plus un seul moment de liberté. Mes pères me conduisaient à l'école tous les jours et me récupéraient le soir, il en était de même pour toutes mes activités. Je devrais en être heureuse car c'était du confort pour moi de ne pas avoir à prendre le bus ou aller en classe à vélo comme beaucoup de mes amis, sauf que cet avantage commençait à être un sacré inconvénient surtout dans ma quête pour retrouver ma mère. J'allais devoir trouver une solution à ce problème et cela rapidement.

Je rangeai soigneusement le numéro, remis la boîte à sa place puis partis rejoindre mes pères au salon pour que l'on se mette en route pour la fête.

Ce soir, j'allais de nouveau mettre mon masque. J'allais rire, m'amuser et oublier cette pression qui me comprimait le cœur de plus en plus.

Fin du chapitre.

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De l'amitié à l'amour : 9 ans plus tard (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant