Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
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Angie
Cette voix. Ce timbre.
Rocailleux, grave et mystérieux. Pour la première fois de ma vie, je ne trouve rien à répliquer. Mon propre ton est bloqué dans ma gorge, entre mon étonnement et mon excitation. Celle que l'on éprouve lorsqu'on est intéressé. Tant de questions qui hantent ma tête, de paroles qui ornent mes lèvres, mais aucune phrase ne s'échappe pourtant de celles-ci.
Je reste muette. Silencieuse et impatiente.
Mais au lieu de me donner satisfaction en recommençant, Syke raccroche.
Comme ça, sans prévenir, sans réponse, sans information.
Il... raccroche. Et c'est tout mon être qui éprouve de la déception.
Mon cœur ralentit ses battements jusqu'à retrouver sa cadence propre, mes membres tétanisés se relâchent, mais mes poumons, eux, demeurent oppressés. Je voudrais le rappeler, lui demander les raisons qui le poussent sans cesse à se dévoiler à peine pour ensuite tout me reprendre, comme il l'a fait la dernière fois, à l'exposition. Je souhaiterais lui hurler qu'il n'en a pas le droit, surtout pas alors que je donne tout, de mon côté, pour que notre collaboration fonctionne.
Mais je n'ai pas le temps de réfléchir que quelqu'un toque à la porte des toilettes où je me cache, me reprochant d'être trop longue. Je sors de la cabine sans m'arrêter à la voix criarde qui m'engueule, puis range mon téléphone afin de regagner l'intérieur du club. La musique n'a pas changé et pourtant, c'est toute l'ambiance, qui m'est différente.
Peut-être que la tension que j'ai évacuée plus tôt, avec Carl, y est pour quelque chose. Moi, je crois juste que celle que je n'ai pas laissé échapper avec Syke y est pour beaucoup.
— Est-ce que tout va bien ?
Deux yeux verts me fixent, désormais, et je n'arrive pas à répondre. Là encore, je préfère le silence aux mots que je ne réussis pas à choisir.
— Angie ?
Je pourrais acquiescer, poursuivre ma soirée et oublier.
Mais, je le sens, au fond de moi. Tout au creux de mon estomac retourné, je sais bien que je n'y parviendrais pas. Et l'ennui, c'est que j'ignore pourquoi.
— Il faut que je rentre, inventé-je en mimant un simple sourire.
— Oh... je vois.
Carl est déçu, ça ne fait aucun doute. Et ses traits qui se tordent ainsi me donnent envie de le rassurer.
— Ce n'est pas toi, commencé-je.
— Le fameux « ce n'est pas ta faute », c'est ça ?
— Ce n'est vraiment pas la tienne, affirmé-je. J'ai passé un très bon moment, et...
