Partie 2 - Les Chasseurs

Chapitre 7 - Les informations, ou l'art de les donner au compte-goutte

— Sale traître ! jura Harry en s'approchant de lui, le dominant de ses dix centimètres de plus. Tu ne m'as rien dit !

— Moi aussi, je suis ravi de te revoir, répondit posément l'adolescent.

— ... le fait que tu sois membre d'une organisation secrète.

— ... j'ai passé d'excellentes vacances aussi.

— ... et que tu assistais aux réunions !

— ... tu as raison, il fait plutôt chaud dehors.

— Arrête de te foutre de ma gueule ! aboya le jeune Potter avec fureur. Ça t'aurait arraché les doigts de m'écrire ne serait-ce qu'une lettre ?

— J'ai un peu la flemme d'inventer une excuse, soupira Elysio en levant les yeux au ciel avant d'esquisser un sourire moquer. Alors on va dire que oui.

— Calme-toi, Harry, soupira Sirius en posant une main sur son épaule. Vous en reparlerez plus tard.

Le Gryffondor s'installa à côté de son parrain, face à Elysio. Ce dernier se désintéressa de son regard incendiaire, et retourna à la partie de cartes qu'il disputait avec son oncle et Osamu. Molly s'affairait à la préparation du repas avec l'aide de ses enfants, tandis que Mondingus Fletcher se redressait du coin dans lequel il était avachi pour saluer Harry.

Rapidement, ils purent passer à table, et le silence se fit. Il n'y avait plus que le tintement des couverts, le raclement des chaises et les grincements de la table.

— Sirius, l'interpella Mrs Weasley, il y a quelque chose dans le secrétaire du salon. Ça bouge et ça gratte, je pense que c'est un Épouvantard. On devrait peut-être demander à Alastor de vérifier avant de l'ouvrir.

— Comme tu veux, répondit le sorcier, le nez dans son assiette.

— Et les rideaux sont infestés de Doxys, on devrait s'en occuper demain.

— Avec plaisir.

La nuance de sarcasme qui avait teinté sa voix était subtile, mais Elysio l'avait clairement entendue.

À quelques places de lui, le Gryffondor voyait Tonks s'amuser à changer de visage entre deux bouchées. Son visage se crispant sous la concentration, son nez changeait de forme : bec, groin, champignon...

Arthur, Remus et Bill discutaient à propos des gobelins, essayant de savoir s'ils se mêleraient du conflit entre l'Ordre et Voldemort et si déjà, ils croyaient au retour de ce dernier.

Au bout de la table, Mondingus, les jumeaux et Ron étaient pliés en deux de rire. Les anecdotes des arnaqueurs étaient visiblement au goût des jeunes Weasley.

Juste à côté de lui, Silver et Osamu conversaient d'un air visiblement sérieux, mais pas en anglais. Manifestement, ils profitaient d'être les seuls à parler japonais pour entretenir une discussion privée.

Ginny sortit de table et, installée à même le sol, lançait des bouchons de Bièraubeurre pour que Pattenrond, le chat d'Hermione, coure après.

— Je crois qu'il est temps d'aller se coucher, déclara Mrs Weasley en lâchant un bâillement.

— Pas encore, Molly, intervint Sirius avant de se tourner vers Harry. Tu sais, je pensais que la première chose que tu ferais serait de poser des questions sur Voldemort.

L'atmosphère devint brusquement lourde, presque électrique, alors qu'elle était chaleureuse et joviale quelques secondes auparavant.

— J'ai posé des questions ! s'énerva le garçon. J'en ai posé à Ron et Hermione, mais ils m'ont dit qu'ils n'assistaient pas aux réunions alors...