Faire face

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PDV Alec

Comme je m'en doutais, l'hôpital n'autorisait la sortie d'Aria que pour demain matin, elle devait encore passer une nuit en observation. Nous lui avions proposé de rester avec elle mais elle avait refusé. Magnus n'avait pas été très rassuré de la laisser, nous avions donc attendu qu'elle s'endorme avant de la quitter.  En route pour chez Clary et Jace deux heures plus tard, l'ambiance entre mon époux et moi était pour le moins tendue. Nous n'avions pas abordé la discussion qu'il avait eu avec notre fille mais il savait que j'avais tout entendu.

Surprendre leur conversation n'avait jamais été mon intention, je revenais à la chambre quand les éclats de voix m'avaient interpellé. Je ne savais pas trop si je devais les interrompre ou attendre, alors hésitant derrière la porte, c'est là que j'avais entendu Aria crier ces mots : « je sais qu'il hait maman ! »

Toute leur conversation fut comme un coup de poignard qu'on m'infligeait encore et encore et ce,  jusqu'à ce que je me décide à entrer pour mettre fin à mon supplice. Mes sentiments étaient confus, je n'en voulais pas à ma fille d'avoir dit ce qu'elle avait sur le cœur, j'avais bien compris que tout le long, elle avait pensé bien faire et nous protéger Mag's et moi en nous cachant ses intentions mais quelque part, je me sentais tout de même trahi et blessé qu'elle veuille retrouver sa mère et ce qui me blessait le plus était que Magnus avait accepté de l'aider sans même me consulter avant. Il lui avait dit qu'il l'aiderait, sa décision était prise, cela signifiait que je n'avais pas mon mot à dire. Camille n'était pas encore de retour, que je me sentais déjà évincer. J'avais la sensation qu'une barrière était en train d'être érigée entre nous et clairement, de mon côté de la barrière, je me sentais très seul.

Magnus soupira légèrement puis baissa le volume de mon autoradio. Il avait laissé sa Camaro à l'hôpital afin que nous fassions la route ensemble. J'avais accepté car objecter aurait montré que je lui en voulais et ne souhaitais pas lui parler puis il fallait dire que ça aurait été immature de ma part. Je n'avais plus 18 ans, je devais me conduire en adulte responsable même si pour le moment, j'avais surtout envie de bouder comme un gamin de 6 ans.

— Ne penses-tu pas que nous devrions en parler ? me demanda-t-il.

Je soupirai à mon tour.

— Qu'il y a-t-il à dire ? Ce n'est pas comme si mon opinion t'intéressait...
— Mon ange...par pitié, ne fait pas ça.
— Faire quoi ? feignis-je.
— Ça là, être sur la défensive. Je sais que tu m'en veux mais quel choix avais-je ? Je t'ai toujours dit que si Aria posait des questions sur sa mère, je ne lui mentirai pas. Elle veut la retrouver, elle a même été jusqu'à mettre sa vie en danger pour cette quête. Alec, tu sais que je t'aime et que je ne veux pas blesser tes sentiments. Je n'oublie pas tout ce que Camille nous a fait endurer, à toi, à moi, à Aria...
— Et en sachant ça, tu acceptes aussi aisément de la laisser revenir dans nos vies ? Je suis convaincue qu'Aria changerait d'avis si elle savait tout ce que sa mère a fait dans le passé, si elle savait que sa chère mère avait même été jusqu'à la kidnapper !
— On n'a pas le droit de faire ça. On ne ferait que la blesser encore plus, ce serait mesquin...
Mesquin ? MESQUIN ?! répétai-je de plus en plus ahuri. Tu plaisantes ! On ne ferait que la protéger ! m'agaçai-je.
— Je sais que tu le penses mais ça ressemble aussi à de la vengeance qui ne servirait au final que nos propres intérêts, me répondit-il.

Je n'arrivais pas à y croire...il avait vraiment dit ça ?

— Sympa l'estime que tu as de moi.
— Écoute, je ne veux pas que l'on se dispute. C'est exactement ce que notre fille craignait, c'est la raison de son silence sur tout ça alors, prouvons-lui qu'elle a eu tort de ne pas nous faire confiance, prouvons-lui que nous sommes capables de gérer la situation. Je te promets que Camille n'interféra pas dans notre vie. Ça ne changera rien pour nous, elle aura juste contact avec Aria.
— Bien sûr, ce n'est pas comme si elle n'avait jamais créé de problèmes, fis-je sarcastiquement.

De l'amitié à l'amour : 9 ans plus tard (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant