Hell Whisperer

Chapitre 28

Éléa

Assise aux côtés de Mac sur la toute première rangée de gradins, j'observe tout le club se rassembler tout autour de nous. La fébrilité semble être le maître mot dans l'arène comme si toute l'impatience des gars devenait palpable dans l'air du petit matin. Je ne peux pas m'empêcher de ronchonner :

— Bien évidemment, pour ça ils n'ont aucun mal à se lever !

Mac rit franchement et mon regard noir, loin de l'intimider, ne fait que redoubler son hilarité. Vexée et quelque peu inquiète aussi, je croise les bras et décide de l'ignorer. Son bras se pose alors sur mes épaules et m'attire contre lui.

— Ça va aller, Goldie. Ce n'est qu'un petit combat de rien du tout.

— Alors pourquoi tout le monde est là ?

Mac m'embrasse sur la tempe avant de remettre une distance convenable entre nous. Il est très tactile pour un biker. 

— C'est tellement rare de voir Nash combattre dans l'arène... La plupart des mecs sont contents de le voir à l'oeuvre autrement qu'en se faisant botter le cul à l'entraînement. En plus, mis à part le Prez, personne n'a jamais vu Shadow dans l'arène.

Je peine à desserrer les dents pour répondre.

— Il est très bon. Pas aussi bon que Nash, mais pas loin.

Je sens ses yeux se fixer sur moi et sa curiosité prend le dessus.

— Tu le connais d'où le nomade ?

Ne voyant pas de raison de mentir, je dis la vérité.

— On a grandi ensemble. C'est lui qui m'a appris à me battre. Il est comme un grand frère pour moi.

Les sourcils de Mac se froncent.

— Tu as dit qu'il s'appelait comment déjà ?

— Nolann.

— C'est...

Je ne le laisse pas finir et le coupe.

— Le fils de Beast, oui. Pour vous, c'est Shadow, pour moi c'est et ça restera Racer.

Mac se met à égrainer tout un chapelé de jurons qui me font lever les yeux au ciel. Avant de se retourner vers moi.

— Putain, Goldie ! Tu ne te rends pas compte ! Ça fait des semaines qu'on le cherche et il était là ! Juste sous notre nez !

Et dire que ce matin j'étais au paradis des dieux du sexe... Et maintenant, je sens poindre une affreuse migraine...

— Pourquoi le cherchiez-vous ?

— On pense qu'il a des infos sur ce qui a poussé ta mère à quitter les RIP et Beast à tuer ton père.

Mon coeur chute dans ma poitrine pour venir s'écraser à mes pieds. Ma voix est blanche quand je reprends la parole :

— Ma mère ne s'est pas enfuie. Elle est morte en me mettant au monde.

La bouche de Mac se tord d'une grimace qui attise ma méfiance, mais il détourne le regard et hausse les épaules. Mon regard se fait plus acéré quand je comprends qu'il me cache une information importante.

— Mac... Crache le morceau. Tout de suite.

Il me sourit d'un sourire qui n'atteint cependant pas ses yeux.

— Sinon quoi, Goldie ?

La frustration et la colère se mêlent en moi dans un cocktail explosif.

— Sinon, je te traine moi-même dans cette fichue arène pour te botter le cul ! Et crois-moi, j'en serais capable.