CHAPITRE 35

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Vers le début d'après-midi, nous étions entourés par de grandes montagnes. Quand nous arriverons au sommet, la nuit sera déjà tombée.

  Au creux d'une montagne, nous trouverons une grotte, qui servira de camp pour la nuit et qui emmenait directement dans le village.

  Egdar marchait à mes côtés et il profitait pour parler avec mon amie Amira, des oreilles indiscrètes.

  Elle éprouvait une grande admiration pour son chef de l'Armée. Depuis le temps qu'elle souhaitait rejoindre l'Armée, elle avait un chef digne de ce nom.

  Amira avait pris le temps de m'expliquer ses liens froids qu'elle entretenait avec sa mère. Cette femme, au nom de Sophia, était connue pour être une star de la mode, un mannequin connu dans le monde des Mortels.

  Son père, quant à lui, était un ancien soldat. Il était reconnu pour sa rage de vivre, son courage et son honnêteté. Malheureusement, il était décédé. Depuis, la mère d'Amira avait refusé qu'elle intègre l'Armée mais, elle voulait lui faire honneur.

  Nos chaussures s'engouffraient dans la neige, je n'arrivais plus à sentir mes orteils tellement que le froid gelait mes articulations.

  Zeref s'arrêta. Les mains près du corps, il demanda aux groupes de rester à ses côtés. Emaïa fronça les sourcils avant de brandir son arc dans la direction d'une plaine vierge.

  La plupart des élèves se réfugièrent derrière Hector, assis en apesanteur.

  Egdar tenait fermement son sabre. Zeref était devant le groupe, comme un père protégeant ses enfants.

  Une immense créature jaillit de la plaine. Son pelage blanc se fondait avec la neige – il s'agissait d'un parfait camouflage. Son corps était dix fois plus musclé et grand qu'un animal ordinaire. Sa longue queue provoquait un vent glacial, arrivant jusqu'à nos visages. Elle avançait rapidement, se propulsant avec ses griffes noires et longues. Sa gueule ouverte laissait entrevoir de longues dents pointues.

  C'était un grand loup, avec des plumes autour de son flanc.

  — Nous ne sommes pas les bienvenus, hurla Zeref.

  Emaïa était la première à envoyer une flèche dans le corps de l'animal. Elle transperça le torse de l'animal, qui grogna avant de ralentir sa course.

  D'une main, Zeref envoya l'animal à terre. Il secoua la tête avant de se remettre sur ses pattes et de courir dans notre direction. La bête grogna de rage.

  Emaïa continua les tirs avec l'arc – elle ne ratait jamais sa cible puisque toutes les flèches atterrirent sur l'animal.

  — Reculez ! Cria Andrew en prenant son envol.

  Egdar suivit son ami puis il pointa son sabre dans la direction de la bête. Elle était entourée par tous les chefs de l'Armée – elle n'avait plus aucune chance de survivre.

  Zeref était resté en retrait pour nous protéger. Devant nous, il tendait ses bras pour former une barrière.

  Mon estomac se sentit plus lourd en voyant les deux Anges, voler autour de la bête, déjà amochée par les flèches de la cheffe de l'Armée Verte.

  En regardant Egdar, mon angoisse grandit. Il dégageait quelque chose d'indescriptible. Il ne s'agissait pas de son charisme, ni de sa beauté ou de son espèce. C'était plutôt quelque chose de complexe.

  Je ne connaissais rien de lui et au fond de moi, un énorme gouffre nous séparait. Plus je le voyais, plus mes sentiments étaient incertains, même ils me terrorisaient. Parfois, je regrettais de l'aimer. Cet homme était rempli de mystère jusqu'au bout.

  Andrew plaqua la gueule de l'animal, qui en quelques secondes, s'enfonça dans le sol. La neige se souleva pour se déposer plus loin.

  — Continuons d'avancer, déclara Lise, en tête de groupe.

  Amira empoigna mon bras en suivant le groupe d'étudiants. Egdar s'était retrouvé au côté d'Elane, sans doute heureuse de partager cette promenade avec lui.

  — Cette bête n'avait rien à faire ici, expliqua Zeref, marchant les mains derrière le dos.

  — Elle ne vit pas ici ? M'informais-je.

  — Ces grands loups vivent dans les galeries, creusées dans les montagnes. Le fait qu'elle soit envoyée dans ces plaines, ne signifie rien de bon.

  Nous continuâmes notre chemin en restant sur nos gardes. L'estivation permettait aux bêtes de se nourrir aux pieds des montagnes.

  Mon regard fixait le dos de mon capitaine, détendu dans sa façon de marcher.

  — Vous le connaissez depuis combien de temps Egdar ? Pensai-je à voix haute.

  — Depuis son arrivée à l'école d'Eradale, répondit Zeref à voix basse.

  — Il est devenu directement chef de l'Armée à son arrivée ?

  Zeref regardait droit devant lui, en fronçant les sourcils puis ses yeux regardèrent la neige, s'étendant sur les plaines.

  — C'est étrange, mais je n'arrive pas à me rappeler. Je ne vois même pas qui...

  Zeref s'interrompit en retrouvant le sourire puis il enchaîna une discussion avec mon amie Amira.

  Egdar avait légèrement la tête tournée dans notre direction. Elane lui tenait le bras, avec des yeux débordant d'amour. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être jalouse mais mon instinct me poussait à éviter cet homme.

  L'adrénaline me prit le cœur lorsque nous commencions à escalader l'une des montagnes. Nous étions proches du but.

Le Prince Immortel (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant