Chapitre 3

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La nuit était lancée pour nous autres adeptes de la luxure. La villa se remplissait petit à petit de douces mélodies au gré des gémissements, grincements et autres claquements. Les corps se révélaient à nos yeux. Nous découvrions tous de multiples courbes et formes. Tout le monde pouvait y trouver son compte, seins de toutes tailles aux tétons durcis, fesses et hanches alléchantes, ou encore de nombreux phallus suintants d'excitation. Il y avait également des pratiques pour tous les gouts. J'ai assisté avec amusement à plusieurs sessions d'impact dans la salle donjon, une session très sensuelle de waxplay entre deux femmes dans la salle chic, et j'ai trouvé particulièrement exaltant de voir des corps s'imbriquer les uns dans les autres dans une ambiance psychédélique et stroboscopique.

La chaleur et l'excitation étaient omniprésents dans la villa, au bout de quelques heures, il ne restait que quelques personnes portant encore des vêtements, principalement des voyeurs, et bien entendu les veilleurs qui restait stoïques, dispersé un peu partout dans la villa. Toute cette ambiance brulante fini par rassembler un grand groupe de personne sur la terrasse. La proximité avec la piscine offrait un bon moyen de se rafraichir avant de reprendre les festivités, quitte à faire les deux en même temps d'ailleurs.

Tout comme chacune des pièces de la villa, la piscine était entourée de nombreux sofa, certains par pôles et d'autre simplement tourné vers l'entrée du bassin, où comme prévu par l'organisation, se déroulait une orgie des plus rafraichissante. J'était installé sur l'un d'eux, un pied au sol et l'autre sur le genou, adossé au fond du siège et la tête posée sur le poing retenu par l'accoudoir à ma droite. J'observait la scène qui m'était proposée, les yeux vifs, le sourire satisfait aux lèvres, et la chemise entre-ouverte pour laisser la douce brise calmer la chaleur de mon corps. Et malgré tous les plaisirs auxquelles j'avais pu avoir accès depuis mon arrivée, c'est dans ce contexte que quelque chose vint attirer mon regard, et qu'en un sens, la nuit commença réellement à mes yeux.

Je ne l'avais pas remarqué auparavant, une ombre dissimulée dans une masse grouillante. Et pourtant, à travers des corps en fusion, d'autres en déplacement et d'autres encore qui s'emblaient s'agglutiner autour d'elle, mon regard se porta jusqu'au sien. Je connaissais cette femme, j'avais déjà eu l'occasion de discuter avec elle à de nombreuses occasions. Bien que je connaissais certains de ses goûts, je ne m'attendais pas à la retrouver dans un tel contexte. A vrai dire je n'avais pas vraiment réfléchi à la possibilité de rencontrer quelqu'un de ma vie personnelle dans une telle bulle hors du temps et de l'espace. Cela me fit esquisser un léger rire devant l'étrange possibilité de la situation. Le caractère amusant de tout cela était pour moi accentué par la situation dans laquelle elle-même se trouvait, qui semblait tout à fait correspondre à ce que je pensais et savait d'elle. Malgré l'excitation, les gémissements et autres échanges de fluides qu'on trouvait sur la terrasse, beaucoup des regards étaient tournés vers elle. Certains imaginais certainement pouvoir jouer avec elle, ou simplement prenais du plaisir à l'imaginer dans des positions aussi dégradantes ou alléchantes que ce que l'on pouvait voir. Certain contemplais certainement plus simplement sa beauté, son charme, d'aucun dirais même son pouvoir d'attraction. Je m'en amusais beaucoup du fait des discussions que nous avions eu par le passé sur le fait que ce n'était pas quelque chose de volontaire qu'elle souhaitait, mais quelque chose qu'elle dégageait involontairement et qui lui valais souvent de vivre des situations que d'autres pourrait penser irréels. Toutefois, bien que sa personnalité et son charme ne puissent indéniablement être remis en question, sa tenue n'était pas non plus étrangère aux passions qu'elle déchainait. Peut-être comprendrez vous mieux si je vous la décris.

Ses cheveux longs et lisses habituellement châtains aux reflets de flamme, semblaient noircis par l'abondante obscurité de la nuit et des ombres qui dansaient sur sa peau. Le même phénomène s'appliquait à ses yeux et ses lèvres, teinté de jais bien que d'ordinaires ceux-ci auraient plus brillés de tons nacrés. Autour de sa nuque se dessinais un tissus noir léger qui de chaque côté redescendais en suivant les courbes de sa poitrine et se plongeais dans un soutien-gorge en dentelle sombre, agrippant tout juste le dessous de ses seins. L'obscurité ne me permettait pas de le voir clairement, mais nul doute que la dentelle laissait transparaitre deux jolies pointes au travers de cette toile fleurie. On ne trouvait au-dessous qu'une longue plaine aventureuse, que de nombreux hommes et femmes semblaient vouloir traverser de leurs doigts ou de leur langue, en long et en large jusqu'à finalement sombrer dans les abimes d'un nombril dénudé n'attendant qu'à accueillir le, la ou les beaux ou belles inconnues qu'elle aura soigneusement choisies. Il me fallut attendre quelques minutes avant de pouvoir apercevoir le reste de la tenue, cachés par les corps qui faisait obstacle à mon déshabillage visuel. C'est lorsqu'elle écarta les jambes afin de les croiser dans un sens différent que je compris la teneur du reste de sa tenue. Elle portait une courte jupe en cuir fendue par l'avant, surement trop courte pour s'asseoir dessus, et qui me laissât transparaitre un court instant un tissu d'un noir profond gardant férocement l'accès aux voyeurs à la partie la plus intime de son anatomie. Sortant de sous sa jupe se glissait délicatement de fines bretelles, rattachées à de longs bas accordés en style et en ton à son soutien-gorge. A la vue de ces bas, je ne fus donc pas étonné le moins du monde par ses chaussures noires à talon fin, dont je me rappelle qu'elle raffole.

Je trouvais étonnant qu'elle porte d'ailleurs encore autant de vêtement alors que la nuit était bien avancée, d'autant plus qu'a son bras se trouvait un bracelet, prônant un rouge aussi vif que le sang qui abondait dans les cœurs et les corps dans la villa. Il ne restait pourtant principalement que des voyeurs qui gardait en grand partie leurs vêtement, n'enlevant parfois que le nécessaire à un plaisir personnel. Et pourtant elle se trouvait, là, presque au cœur même d'une orgie, toute vêtue de noir, siégeant dans un large fauteuil en cuir noir et discutant amicalement avec tout un chacun, mais refusant systématiquement toute proposition à l'aide du dos de sa main sur ses lèvres accompagnées toujours d'un sourire charmeur.

Il n'était pas difficile la connaissant, de se douter qu'elle avait choisi le bracelet rouge des dominants malgré ses tendances plutôt switch, car elle peinait à trouver des Dominant à la hauteur de ses attentes profondes. Toutefois, je n'aurais pas pensé qu'avec le nombre important de convives, certains d'une beauté ou d'un charme électrique, elle n'eut encore trouvé un plaisir à se mettre sous la dent.

Je restais toutefois très impressionné par sa capacité d'attraction malgré l'image que j'en avais déjà eu du fait de nos discussions. Bien que j'eusse moi-même refusé plusieurs invitations d'hommes et de femmes à rejoindre les joueurs, car j'appréciait le plaisir des yeux, celui des tableaux de luxure qu'on m'offrait, et que l'excitation ainsi que les gonflements dans mon entrejambe me suffisait à apprécier l'instant, cela n'avait rien de comparable avec la scène que j'avais sous les yeux. Les ombres se bousculaient les unes après les autres pour tenter d'être l'élu qu'elle acceptera, parfois à plusieurs, parfois même plusieurs fois, mais la dame ne cédait pas.

Mais soudain, dans ce théâtre de tentative de charme, un élément vint chambouler la scène. Un joueur au bracelet jaune, nu comme un vers, passa la porte de la terrasse, une bouteille de vin rouge à la main, et des verres dans l'autre et s'agenouillait auprès des personnes installées dans les sofas afin de leur servir la boisson. Il s'approchât d'elle, les autres ombres s'écartant dans le respect de l'humain, et elle se saisit d'un verre, observant cet homme à genoux, verser délicatement le nectar avant de reprendre sa route vers d'autres convives. Après l'avoir vu partir, je reposai mon regard dans la direction de ma connaissance, et quel ne fut pas ma surprise de croiser son regard, droit dans le mien, un sourire aux lèvres et me saluant à l'aide de son verre de vin. Je ne pus cacher mon étonnement, suivit d'un chaleureux sourire rendu. Quand avait-elle donc décelé ma présence ? A qu'elle moment m'avait-elle reconnu ? Nous nous regardions au loin sans rien nous dire en souriant, amusé de la situation et heureux de nous rencontrer dans ces circonstances si particulières.

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