Live Again

Chapitre 11 : trust or distrust

Hey mes p'tits choux ! Aujourd'hui nouveau chapitre ou plutôt nouveau flashback je sais que ça plait pas toujours mais c'est important pour la suite de LA ! Voici les petits sons de ce chapitre :

• Mêmes les monstres rêvent d'amour - Tsew the kid
• Stupid - Tate McRae
• idontwannabeyouanymore - Billie Eilish
• Devil in me - Halsey

Bonne lecture mes amours <3

// Esmée //

J'arrive au pas de course aux toilettes, je ferme la porte derrière moi, et ni une ni deux mon estomac se vide, bien qu'il ne soit pas beaucoup rempli... Une fois l'estomac réellement vidé, je rabat la lunette des toilettes et tire la chasse d'eau, je m'adosse contre le mur, fatiguée de cet enfer qui est devenu mon quotidien depuis déjà 2 ans.

L'anorexie, c'est comme ça qu'on l'appelle. Dans ce foutu lycée de merde tout le monde me traite d' "anorexique" mais cela ne me vexe plus, loin de là. Après tout, peut-on réellement qualifier d'insulte une vérité que l'on ne fait que constater ?

Si on se fie à ce que dit Internet sur l'anorexie, on peut la définir comme une perte de l'appétit, sans blague, une chose est sûr celui qui a écrit ça n'a pas inventé l'eau chaude. Une perte de l'appétit, moi je l'aurais plutôt défini comme une incapacité à manger sans se sentir coupable de l'avoir fait, avoir l'impression de sentir chaque aliments se faufiler dans chaque partie de notre corps ou encore vomir ses tripes après chaque repas. Voilà ce que c'est l'anorexie. Voilà ce que je vis.

Au collège j'étais cette fille ronde, que tout le monde détestait déjà. Ils aimaient m'appeler "bouboule" ou "la grosse", j'ai vécu ce calvaire jusqu'en troisième, après ces 4 années, j'ai fini par me dire que si j'étais plus mince tout le monde m'apprécierait plus.
Alors j'ai commencé à me faire vomir, c'est ce début du mois de juillet 2017, qui a marqué la continuité de ma descente aux enfers. J'ai tendance à me dire que j'ai choisi la facilité, me faire vomir alors que j'aurais pu suivre un régime ou un programme sportif...

J'ai cette foutue impression, d'être une personne horriblement lâche, de décevoir chaque putain de personnes qui ose ne serait-ce que m'approcher.

Eux aussi doivent être décus de la personne que je suis devenue...

De tout manière, je ne mérite aucune affection, aucune aide, de l'amour encore moins. Mais je n'ai pas le droit de me plaindre, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Si seulement j'avais été moins naïve je n'en serais pas là aujourd'hui, je ne porterais sûrement pas ce fardeau qu'est ma vie.

Je finis par mettre un terme à cette réflexion sur ma vie aussi merdique puisse-t-elle être, j'ouvre mon sac pour prendre ma gourde afin de me rincer la bouche et un chewing-gum, même si personne ne me calcule je préfère pas avoir une haleine de chacal. Et dire que ce nouvel épisode est dû au nouveau... Ca partait d'une bonne attention, mais à la vue de cette barre de céréales mon cerveau a démarré au quart de tours, les chiffres associés aux calories, aux matières grasses, aux glucides se sont additionnés pour laisser place à la nausée.

Je ne lui en veux pas, il ne sait pas, il est nouveau après tout, mais ce n'est pas pour autant que je vais baisser la garde. Il a l'air gentil mais bon je préfère me méfier j'ai bien trop accorder ma confiance à des gens qui n'ont pas hésité à me la mettre à l'envers lorsque j'avais le dos tourné. Les déceptions amicales ça fait mal, ça je peux vous l'assurer, mais au moins ça forge.

À partir de demain, 15h, je vais devoir me coltiner ce californien qui se prend pour un surfeur sorti tout droit des téléfilms pour cet exposé de merde.