Demon slayer UA : Feux d'Artifice

Chapitre 1

Allons voir les feux d'artifice l'année prochaine.

Une promesse qu'il n'avait pu tenir. Car la fin de l'année s'était fêtée dans les larmes et le sang.

C'était pour elle qu'il s'était redirigé vers le chemin de la droiture. Pour elle qu'il avait décidé de verser son sang pour les autres et pour se battre que dans le but de protéger. Pour le souvenir si chéri qu'il conservait d'elle et pour sa voix qui hantait chaque nuit ses rêves. C'était parce qu'il ne pouvait cesser de penser à elle qu'il se battait. Frustré de n'avoir pas pu tenir cette promesse. En colère de la chercher dans le moindre moment d'égarement sans jamais la trouver. Désespéré de réaliser à chaque fois qu'il ne la reverrait plus jamais.

C'était grâce à elle, Koyuki, qu'il était animé d'une telle détermination.

Mais c'était également aussi à cause d'elle que parfois, il hésitait.

Alors que son katana était à quelques centimètres du cou de la démone en face de lui, il s'arrêta, comme si son corps entier s'était gelé. Cette démone avait dû tuer et dévorer de nombreux humains. Elle avait des yeux complètement bleus, ressemblant à ceux d'un chat. Ses cheveux courts étaient désordonnés et négligés, et sa peau pâle, translucide, était coloré de plusieurs taches noires, telles les éclaboussures de peinture. Mais bon, il n'était pas en position de critiquer cela.

Les sombres bandes à ses avant-bras étaient encore plus écœurantes.

Il n'hésitait jamais d'ordinaire, décapitant tous les démons qu'il croisait avec une telle soif de sang qu'on se demandait s'il ne prenait pas du plaisir à voir les cendres s'éparpiller dans le vent après l'exécution de chaque mangeur-d'homme.

Mais à ce moment, le geste qu'il avait tant eu de fois l'habitude de faire lui parut impossible, comme si à la place d'avoir touché le cou de la démone, ce fut un mur de diamant qu'il ne pouvait trancher. Pire, voilà que sa main se mit à trembler lorsque les yeux de la démone se remplirent de larmes. Koyuki aussi pleurait facilement. Que ce soit de joie ou de tristesse, elle peinait à cacher ce qu'elle ressentait vraiment, et il avait toujours agi en lui tendant à mouchoir pour essuyer ses joues salés.

C'était une démone devant lui, il en avait conscience.

Et pourtant, ses yeux ne voyaient qu'une jeune fille terrifiée.

Une étincelle d'espoir s'alluma dans ses yeux bleus de chat tandis qu'une larme coula.

Puis disparurent ses yeux, en même temps que sa tête vola dans les airs.

- Eh bien, que t'arrive-t-il Akaza-dono ? Cette démone t'avait ensorcelé ?

Akaza grinça furieusement des dents avant que son regard meurtrier ne se pose sur celui qui venait de décapiter la démone. Même la lune ne semblait briller que pour montrer sa splendeur, ses yeux arc-en-ciel brillant davantage que le tranchant de sa lame, la lumière lunaire lui faisant adopter des reflets changeants colorés. Aussi, la couleur de son katana passait d'un rouge crépusculaire à un vert plus claire, ressemblant aux lueurs des aurores boréales dans le ciel.

Bien qu'il soit d'une beauté ensorcelante et que son sourire affable se voulait amicale, pour Akaza, il était telle la glace qu'on aurait sculpté pour lui faire prendre forme humaine. Aucune réelle chaleur ne transparaissait dans son sourire, et ses yeux avaient beau être colorés, ils étaient dépourvus de toute trace d'émotions. Si on le surnommait, lui, le démon parmi les pourfendeurs, cet homme qu'il devait supporter comme collègue possédait une chose en lui d'encore plus redoutable.

Mais bien évidemment, à part lui, personne ne semblait l'avoir remarqué.

- Ouh là, pourquoi tu me regardes ainsi ? reprit-il. Tu sais, j'étais inquiet moi en te voyant figé. Mais, c'est vrai que c'était malvenu de ma part de t'interrompre en pleine chasse...