La fin du rassemblement s'était plutôt bien passée. Ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient, la Résistance allait attendre l'Avarielle. Marine avait une chance de s'en tirer, elle allait vivre. Ryan était sûr qu'elle allait bien, elle était vivante quelque part. Elle ne se laisserait pas facilement tuer par Reyair.
Ryan avait réussi à s'imposer face aux grands chefs de la Résistance. Il avait su rester calme jusqu'au bout. Même lorsque tous se levèrent pour regagner leurs camps. Ryan avait senti cette constante haine autour de lui, mais maintenant, il sentait également le respect des autres. Cette sensation lui avait toujours été inconnue, même quand il vivait chez les Freyens. Il la découvrait auprès de la Résistance terrienne. Quand les gens de son peuple le regardaient il ne sentait rien, il était comme indifférent. Lorsqu'il avait été accepté à l'école de formation militaire : rien. Lorsqu'il avait réussi ses examens : rien. Lorsqu'il avait été choisi comme étant un psychologue brillant : rien. Lorsqu'il avait appris qu'il allait être envoyé sur Terre : toujours rien. Alors même que tous l'enviaient et le félicitaient pour sa réussite, l'acclamaient même, il ne ressentait rien. Avec les terriens c'était différent, il savait qu'il n'avaient pas tous le même avis ni la même façon de penser. Ça lui plaisait de savoir qu'il n'était pas aimé de tous ni complètement haït. Il était un être comme les autres et pas un dieu potentiel.
Il marchait à bon train entre les arbres à côté de Manon. L'air frais soufflait dans la forêt, il venait des montagnes, l'hiver ne tarderait pas à se faire sentir. Les hommes de la Résistance avançaient tous calmement, ils étaient tous nettement bien plus détendus qu'à l'aller.
La fillette semblait absorbée par ses pensées, mais néanmoins elle avait l'air heureuse. Il faut dire ce qu'il en est, la Résistance avait beau manquer d'organisation, c'était une belle armée pleine de motivation qu'il avait sous les yeux.
Ryan la regardait amusé, elle n'était plus une enfant. La peur et toutes les épreuves qu'elle avait traversées l'avaient transformée. Manon avait le regard plus dur, elle avait gagné en maturité et en sagesse. Elle avait été influencée par le démon en quelque sorte. Sa dureté était celle que Marine avait montré pendant son châtiment. Elles étaient fortes, les terriens étaient tous forts à leur manière. Ils étaient nés avec une force d'esprit hors du commun, ils étaient des battants. Ce peuple était vraiment à part, cela expliquait l'envie que constituait la Terre pour les autres planètes.
Manon était dans la Résistance pour une raison et une seule, elle était là pour aider Marine et tous ceux qui en avaient besoin. Le jeune homme se mit à sourire malgré lui. Manon leva les yeux à ce moment-là et lui rendit son sourire.
Soudain un cri déchirant résonna dans la forêt, aiguë et tremblant. C'était un enfant qui criait dans les bois en pleurant. Aussitôt les résistants se mirent à courir en direction de ces hurlements. Manon sortit son arme et dépassa les autres en courant.
Ryan dégaina et partit sur ses talons. Les hommes de la Résistance progressaient rapidement, en silence, comme des ombres.
Ryan dépassa les autres et courut devant. Il voulait aider un maximum quitte à prendre des risques. Le jeune homme aperçut en premier l'auteur de ces cris.
C'était une petite fille. Elle ne devait pas avoir pas plus de huit ans. Une petite brune au teint sombre et aux yeux bleus débordant de larmes. Peut-être était-elle perdue ? Elle portait une petite chemise rose en coton et un jean gris troué avec de petites baskets blanches. Ryan ne prit pas la peine de se faire discret, il rengaina son arme et s'avança vers elle.
La fillette le garda et se mit à trembler en hoquetant. Ryan se rendit soudainement compte que son physique ne l'aiderait pas à gagner la confiance de cette enfant. Elle devait être habituée à se faire persécuter par les gens de son peuple, Ryan n'était pas bien différent à ses yeux.
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L'Avarielle - La légende
ParanormalEn un bois perdu et glacial, où la neige et le froid avaient tout recouvert, où le vent même avait cessé de souffler tant la température était basse. En ce bois, il n'y avait pas âme qui vive. Tout avait gelé et sur les sombres branches des arbres o...