intangible - ma mémoire avance à contre sens dans mes veines.
elle file entre les canaux, s'immisce entre les interstices,
fuyante,
je lui cours après le corps brinquebalant le cœur monté jusque dans mes yeux percés par le soleil de juillet je cours je cours je cours parce qu’il n’y a que cela que je sais faire, courir, m’enfuir entre les images et les brûler une fois le soir venu.l’image me poursuit et je la traque - l’un-e derrière l’autre à la recherche désespérée d’un caillou à tenir dans la paume de la main - une poussière à regarder s’enfuir.
elle n’existe pas en moi. je n’en ai pas le souvenir, de l’image.
l’image de l’enfance l’image de ma maison l’image de la mort et de l’été,
elle n’existe pas.
impossible
je ne sais pas la tenir entre mes mains.
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comme une pierre au fond de l'estomac
Poetryl'image cours et je la rattrape, l'erige comme un monument - à bouts de bras - je veux quinze tonnes dans les boyaux, autant qu'il me faudra pour ne pas me noyer sous le poids de l'oubli.