Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Angie
Si mon cœur commence à saisir ce qui se trame, mon cerveau, lui, n'est pas prêt à s'en rendre compte. Mes doigts tremblent toujours. Ils sont la preuve concrète que la moindre chose qui arrive à franchir les limites que je m'impose m'est insupportable. Je ne sais pas ce que je dois croire. Je ne suis même plus certaine ce que j'éprouve, là, tout de suite. Ma vue subsiste, sur ce portable, sur ce message, qui veut tant et rien dire à la fois, et je me sens perdue.
Le vent se lève, délicat, sur le toit qui me sert toujours de cachette. Syke n'a pas menti. Je lui ai fait confiance et à nouveau, il m'a sans aucun doute sauvé la vie. Il connait les lieux comme sa poche, et au-delà de ce qui me traverse le cœur, je fais le choix de m'arrêter sur mes réflexions les plus réalistes.
« Est-ce que tu as étudié à Trinity, Syke ? »
J'en suis certaine, au fond. Mais je crois que sa confirmation m'est essentielle pour ne pas tourner folle. J'expire, longtemps, avant d'inspirer de la même façon. Je me nourris de la douceur de la brise extérieure sur ma peau qui perd de sa chaleur peu à peu, tandis qu'il me répond enfin :
« Je connais bien l'endroit. »
L'art et la manière de se livrer sans le faire vraiment. C'est plutôt pratique, quand on y songe. Il ne prend pas de risques, et ne se mouille jamais.
Je me relève et après avoir jeté un coup d'œil à travers la grille, prends la décision de redescendre. Je passe avec brio l'épreuve du placard à balais, et, bien que je reste sur mes gardes, regagne le couloir, désormais vide de quelconque rôdeur. Les étudiants se regroupent peu à peu pour retrouver leurs occupations, redonnant de la vie à notre fac. Quant à moi, je ne traîne pas, bien entendu, et me dépêche de rejoindre le chemin de ma chambre.
Lorsque je m'y enferme, je relâche enfin mon souffle, le front sur le bois verni, puis prends une minute afin de calmer ma respiration grinçante. J'ai oublié d'être vigilante. J'étais tant occupée avec cette affaire, entre Olivia et Syke, que j'en ai omis de me protéger, moi-même.
Ça aurait pu me coûter cher.
Je me laisse tomber sur mon lit après avoir recouvré mes esprits, puis m'empare de mon téléphone à nouveau.
« Je ne veux plus faire ça, Syke. Échanger avec toi sans savoir qui tu es réellement me met moi aussi en danger. »
Je ne le peux plus, non plus. C'est vrai, après tout, je ne connais rien de ce type, si ce n'est qu'il aime les sushis. Je me suis attachée à une ombre, à un fantôme, à quelque chose qui ne me paraît même pas concret. J'ai eu envie de le découvrir, de le regarder, de lui parler.
J'ai... ressenti.
Et il faut que la première fois que ça m'arrive, ça tombe sur un hacker qui ne se dessine que par les contours de la technologie.
