Un Coeur À Prendre

Chapitre 10

La session a duré des heures et quand elle s'est finalement achevée, j'étais exténuée et j'avais faim. Mon boss s'est dirigé vers moi et m'a félicité.

Clive: Excellent boulot !!!

Dit-il en souriant.

J'étais abasourdie car c'était bel et bien la première fois que je le voyais sourire.

Moi: Merci mais ce n'est pas encore terminé, on attend le retour !

Clive: N'empêche que les avis que j'ai eu jusqu'à présent sont plutôt à notre avantage.

Moi: Ohhh dans ce cas c'est super.

Au moins je n'avais pas bossé inutilement.

Clive: Il est quatre heures de l'après-midi, je vous offre un plat bien mérité.

Moi: Pardon?!

Il venait de me déconcerter par ses propos.

Clive: Suivez-moi.

Dit-il en se dirigeant vers la sortie.

Il marchait rapidement et j'ai du accélérer le pas pour pouvoir le suivre. Arrivé à l'extérieur, il m'a ouvert gentiment la portière du véhicule et est monté juste après moi. J'étais troublée face à ce changement soudain...

"Qu'est-ce qu'il mijote ?!" Me suis-je demandée.

Par la suite, il a indiqué l'adresse d'un restaurant situé dans le centre-ville à son chauffeur et s'est adossé en fermant les yeux. Il semblait tout aussi fatigué que moi mais ne s'est pas plaint un seul instant.

Pendant que je l'observais perdue dans mes pensées, il m'a parlé sur un ton moqueur.

Clive: Suis-je si plaisant à regarder que vous n'êtes pas en mesure de détourner votre regard de mon visage?

Honteuse d'avoir été prise la main dans le sac, j'ai baissé la tête . Mon geste l'a amusé, mais il fut le seul a trouvé cela plaisant. Son chauffeur qui était au volant fut surpris de voir son patron sourire.

"Wow, ça alors?!!" Se dit-il intérieurement.

Depuis qu'il était à son service, il l'avait vu effectuer cet exercice quelques rares fois.

.........

Une demi heure plutard.

Il a garé le véhicule et mon patron est sorti directement. Cette fois-ci, il l'a fait sans jeter un seul regard sur moi. Son message était clair....

"Débrouillez-vous !!!"

Moi: Pfff !!!

Je suis sortie à mon tour et je l'ai suivi à l'intérieur. C'était un endroit prisé et les réservations se faisaient à l'avance, je le sais car le jour de l'anniversaire de Louis je voulais l'inviter ici pour qu'on passe un bon moment quite à me saigner financièrement. Mais je n'y suis pas parvenue, comme j'étais déçu ce jour. Lui qui m'avait tant parlé de cet endroit en me vantant la qualité exceptionnelle des plats conçus par les meilleurs chefs cuisiniers.

"Comme c'est ironique !!!" Ai-je pensé.

Moi qui voulais au départ m'y rendre au départ avec lui, me voici dans ce fameux restaurant avec mon boss. La vie est vraiment pleine de surprises....

J'ai repris mes esprits et je me suis assise sur la chaise située juste en face de lui.

Moi: Comment avez-vous fait pour avoir une place aussi rapidement ?

J'étais bien curieuse.

Il a souri et m'a dit de façon naturellement telle une chose qu'on explique à un enfant en bas âge..

"Je suis l'un des actionnaires !"

Moi: Tout s'explique !

Dis-je à basse voix.

La vie était vraiment étrange, lorsqu'on avait les privilèges on ne pouvait pas se retrouver dans l'impasse si facilement. Ça m'a révolté mais bon, que pouvais-je bien faire ? C'était la loi de la nature appliquée de façon minutieuse par les hommes dans la société.

Juste après, une serveuse est venue prendre nos commandes et pendant qu'elle le faisait ses yeux dévoraient min boss du regard.

"Pfff, cache même ?!!! C'est quoi ça?!" Dis-je intérieurement.

Certaines femmes sont terribles, elles se comportent comme de vraies chiennes en chaleur. Je sais que je ne devrais pas la juger mais ça m'a irrité de voir la façon avec laquelle elle le déshabillait du regard. J'ai froncé les sourcils insconsciement et dès qu'elle est partie , il m'a fixé et s'est mis à sourire.

Clive: Vous êtes jalouse?

J'ai failli m'évanouir quand il m'a fait la remarque.

Moi: Moi? Jalouse ?!!! N'importe quoi.

Dis-je d'un air offusqué.

Clive: C'est clair, vous crevez de jalousie. Qu'est-ce que ça vous fait de voir des vraies femmes  qui savent rehausser leur féminité ?!

"Imbécile !" Dis-je au dedans de moi.

Par la suite, j'ai affiché un faux sourire et je m'apprêtais à lui donner sa dose lorsque j'ai entendu une voix qui m'était familière s'élever dans mon dos.

"Ça alors, Erna c'est bien toi !  Comme le monde est petit ."

J'ai ressenti la chair de poule m'envahir juste après et quand mon regard s'est posé sur lui je n'ai eu qu'une seule envie: disparaître car la malchance me suivait franchement.

Louis se tenait debout à quelques centimes de moi , il avait fière allure et tenait une femme par la taille. Une autre bien évidemment et je me suis surprise à me demander où était passée la précédente.

Face à mon mutisme, il s'est contrarié et s'est adressé à moi de façon grossière.

Louis : Ehhh quand je te parle ,tu me réponds pétasse ! Qui est cet homme à tes côtés ? Tu t'es permise de jouer la sainte nitouche avec moi pourtant tu me rendais cocu dans mon dos connasse !!!

Clive qui observait depuis en silence fut choqué et a réagi l'instant d'après.

"Je ne savais pas que la qualité de la clientèle avait considérablement chuté dans ce restaurant. Comment peuvent-ils se permettre de laisser entrer des personnes aussi ignominieuses ?!!"

Louis l'a fixé d'un air confus et a retorqué par la suite.

"Je ne vous ai pas sonné, mêlez vous de ce qui vous regarde !"

Clive: Vous m'avez impliqué dès l'instant où vous vous êtes adressé à ma compagne de manière outrageante.

Quand il a dit cela, je l'ai fixé d'un air abasourdi et Louis de même.

Louis : Votre quoi? Erna donc c'est vrai ? Tu me trompais !?

Il était furieux et a levé la main pour me gifler mais mon boss l'a stoppé en saisissant sa main au passage.

Clive: Jusqu'à présent je pense avoir été tolérant avec vous mais dès cet instant vous venez de dépasser les bornes.

Dit-il d'un air glacial et juste après l'avoir dit, un bruit de craquement se fit entendre et Louis s'est mis à hurler de douleur.