Chapitre 13 : Horizon orageux

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A pas de loup, je pénètre dans le garage. Je n'ai croisé personne et pour cause il est encore tôt, Ace doit sûrement encore dormir. Ainsi, je pourrais mettre en marche mon plan de vengeance. 

La moto d'Ace n'a pas bougé d'un cil. Il ne lui reste qu'un ou deux détails à régler sur cette dernière et je compte bien lui donner un coup de pouce. En silence, je m'empare des outils qui trainent sur l'établi et dévissent boulons et visses.

Après plus d'une heure, je sourie, fière du résultat. J'ai décarcassé la moto mélangeant les pièces, les visses et les boulons. Même la carrosserie en a pris un coup ; avec des pinceaux et de la peinture trouvés sur son établi, j'ai dessiné les mêmes dessins qu'il avait griffonné sur mon visage. J'observe mon œuvre d'art d'un œil fière et range toutes les preuves m'incriminant bien qu'en voyant la scène de crime, tout le monde serait capable de savoir que j'en suis l'auteur.   

Je m'allonge sur le canapé du salon, comme si de rien n'était. Je n'ai plus qu'à attendre le millionnaire pour savourer sa réaction. 

L'horloge tourne sans qu'il ne fasse acte de présence. Je me dandine sur le canapé, impatiente. Où est-il ? Je mettrai ma main à couper qu'il me fuit pour ne pas avoir à aller au centre commercial.

 

L'heure du déjeuner sonne enfin, mon ventre cri famine. J'avais pour but d'emmener Ace au centre commercial ainsi j'en aurais profité pour manger mais il est en train de réduire mes plans à néant. Alors ni une ni deux, je grimpe les escaliers. Lorsque j'entre dans sa chambre, Ace est accoudé à la balustrade, torse nu. J'observe son dos musclé sans oser m'approcher. Mais finalement mes pas me guident jusqu'à lui mais jamais je ne le regarde, gardant les yeux fixés sur l'horizon là où la mer se confond avec l'immensité du ciel. La chaleur est étouffante ici.

—  Il n'y a aucune étoile à observer.

—  Le soleil est une étoile.

—  Mais le regarder te brûlera les rétines.

—  Ce n'est pas pire que de te regarder.

Il ne rate aucune occasion pour m'envoyer une pique. Mais pour une fois, je vais lui laisser ce moment de gloire car bientôt c'est moi qui jouirais de sa réaction.   

Son bras frôle le mien et mes poiles s'hérissent. Son parfum m'enivre. Plus le temps passe, plus j'ai l'impression de perdre la tête. L'interdit m'obsède bien trop.

—  Allons manger et choisir ton costume.

Du coin de l'œil je le vois grimacer avant de sourire. Je tourne les talons pour quitter la pièce mais sa voix m'interrompt dans ma progression.

—  Je ne le ferai que si tu acceptes de m'accompagner

Je lève les yeux au ciel puis une idée germe dans mon esprit alors je m'arrête et me retourne vers lui tout en dissimulant le sourire qui commençait à étirer mes lèvres. Je le surprends en train de me mater mais il ne s'arrête pas pour autant, faisant glisser son regard sur mon corps avec lenteur.

—  J'accepte de t'accompagner seulement si tu me donnes l'autorisation de conduire autre chose que la charrette.

Je vois son débat intérieur, il est en train de peser le pour et le contre. Je réduis la distance entre nos deux corps sous son regard brulant, mes mains glissent sur son torse. Sa peau est douce sous mes doigts et aussi brulante que de la lave.  

A quoi tu joues Eyana ? Tu vas te bruler les ailes. 

Mon cœur s'affole dans ma poitrine alors que je me colle contre lui. Ses mains caressent mes fesses. Nos souffles deviennent saccadés. On joue à un jeu dangereux. Je ne sais même pas jusqu'où je peux aller mais nous ne réfléchissons pas lorsqu'on joue ensemble. Nous nous laissons juste aller mais une chose est sûre nous ne devons pas croquer au fruit défendu. En tout cas, le premier qui pose ses lèvres dessus, perds la partie.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant