When you're gone.

1.

Jour 1. 

Salut.

Bon, ça fait maintenant.. Ouais, non, en fait ça fait vraiment con, vraiment tapette, mais j'sais pas, tu réponds plus à aucun de mes messages, et ça m'fait tellement bizarre que tu m'laisses comme ça sans nouvelles, du jour au lendemain. J'ai du te laisser une bonne vingtaine de messages, mais comme d'habitude, monsieur n'est même pas foutu d'regarder son portable. D'ailleurs il te sert à quoi, ton putain de portable ? T'es constamment scotché à ton écran d'habitude, et maintenant tu t'barres et t'es même pas foutu de seulement m'envoyer une réponse simple, j'te demande pourtant pas la lune, seulement quelques mots, ça tu vois, c'est pas cool. T'es vraiment pas cool sur le coup. Tu t'souviens, hier soir ? On devait être ensemble, passer la soirée à regarder des films en s'donnant des coups dans l'épaule juste pour rire. Mais t'es pas venu, j'ai attendu un truc comme.. Une heure, deux peut-être, que tu te pointes avec une de tes excuses bidon, mais t'es pas venu. Alors j'ai jeté la pizza, parce que ça m'avait carrément coupé l'appétit d'me faire planter comme ça, puis j'suis allé me coucher.

Ce matin j'suis venu chez toi, et ta mère m'a prévenu que tu t'étais barré. Pauvre con va. Tu sais qu'elle est morte d'inquiétude pour toi au moins ? Tu l'sais qu'elle a vraiment mal pris le fait que tu te casses sans un mot d'excuse, sans juste quelques mots écrit au feutre noir sur l'tableau blanc de la cuisine, juste histoire de prévenir, j'sais pas, dire où tu vas, dire que tu pars ? Alors je t'ai appelé, j'ai appelé une fois, deux fois, même dix fois j'dirais, et j'tombais sur ta messagerie. Mais j'suis pas con tu sais, c'est bien ça le problème, et j'pense que ça va bien te faire chier d'savoir que j'ai capté qu'ton portable était pas éteint, puisqu'il sonnait une ou deux fois avant d'm'envoyer sur ta messagerie.

" Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur du... "

Et là j'avais juste envie de fracasser mon téléphone au sol, tu vois, d'le balancer contre un mur afin de faire taire la voix juste insupportable de la dame qui m'rappelait - comme si j'étais pas au courant - que tu m'avais encore pas répondu, que t'étais sans doute pas motivé à décrocher. Mais c'qui est cool, c'est qu'au moins, vu que c'est toi qui déclines mes appels, je sais qu't'as pas fait de bêtises, mais j'espère vraiment que tu vas bien, et que tu vas me rappeler. Rappelle moi, s'teuplait, je sais qu'ça fait vraiment gay, mais j'm'inquiète réellement pour toi.

Pauvre con. "

Et là, j'ai juste envie d'attraper mon oreiller, et d'hurler dedans comme un sale dégénéré.

Il a pas l'droit d'me laisser.

Il peut pas.

Pas lui.