interlude

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3 novembre, 19h40

Shot glass of tears - Jungkook

Me connaître c'est savoir que j'ai été en dépression et que même si aujourd'hui je ne le suis plus j'en ai quelques séquelles, des épisodes dépressives. Honnêtement je ne sais pas si cela a vraiment un nom mais en tout c'est le nom que j'ai donné à ces périodes. Elles peuvent durer une journée comme une semaine et même souvent un mois.

Lors de ces épisodes, je ne veux plus rien faire, la vie me reparaît morne, je veux juste m'enfermer et reste dans mon lit avec pour seule compagnie mes peluches. Lors ces épisodes, je ne peut pas juste plus rire, cela va au delà, c'est comme si l'île de ma paix intérieure se retrouvais à être submerger par le même et seul océan qui me hante depuis petite. Lors de ces putains d'épisodes, tout est fade et tout me paraît sans intérêt et tout mes effort ou actes me paraissent vain.

C'est des périodes que j'ai eu, au départ du mal à comprendre, puis à accepter, qui, aujourd'hui et jusqu'à maintenant avait été mon secret.
Peut-être que des personnes de mon entourage l'avais remarqué mais avait pris la décision de ne pas le relevé par respect. Mais j'ai toujours tout fait pour les cachées derrière des sourire, des blagues, ma folie, mon rire contagieux pour tout laisser exploser le soir, ces larmes, cette fatigue ou bien comme le dirais ma mère ma nonchalance.

C'est dur aussi de se faire comprendre dans ces moments-là, car en parler rendait l'impact et l'importance de ma dépression sur ma vie et je ne voulais pas. Ces épisodes de merde son la preuves des conséquences néfaste qu'à eux ma dépression. Et je me refuse de laisser une période sombre de ma vie en définir la suite.

Car ma dépression m'a amené à me peindre en vermillon foncé sur mon bras, à plonger volontairement dans les méandres des mes pensées sombres, à me rejoué en boucle les films de mes cauchemar, à inciter mon esprit à orchestré des pensées prônant le dolorisme.

Ces épisodes viennent souvent quand je ne veux pas ou bien quand j'en ai le moins besoin.

15 févier, 3h45

Pourtant lorsque que ces épisodes prennent fin, tout revient dans l'ordre.

Et peu importe ce que j'ai pu dire ou faire il m'arrive de me rendre compte.

Que ma dépression a pesé, à marqué, a existé.

Qu'elle m'a fait mal et qu'elle aura marqué de manière indélébile une bonne et peu trop grande partie de mon adolescence.

En vers et contre tout, malgré l'amertume de mon océan, la noirceur de mes pensées, la mélancolie de mon âme, les barreaux autour de mon cœur je le sens maintenant c'est différent, très différent.

Souvent j'accepte inconsciemment que j'ai été dépressive et ceci seulement parce que je me rend compte de l'absence de la dépression dans ma vie dans mon âme, dans mon cœur.

Je me rend compte que les moments où je suis triste sont moins intense, moins omniprésent, mais suffoquant et moins oppressant.

Je me rend compte que je sourit beaucoup plus et que je crois en mes sourires, en même mes rire.

Je me rend compte que je vais bien.

Je me rend compte qu'en fin de compte je sais ce que ça fait d'aller réellement bien, de manière saine et durable.

Je me rend compte que je veux vivre et faire tellement de choses.

Je me rend compte à quel point je fut MAL, malheureuse, triste, à quel point mon état était alarmant. Mais à quel point j'ai pu normalisé ma peine, la laisser devenir un accessoire essentiel à mon quotidien. Comment je trimballais mon malheur tel un sac, comme si pour moi vivre était synonyme de malheur.

Je rend compte que je ne me voyais pas vivre respirer, profiter. Mais que je ne percevait que subir, suffoquer, mourir.

Mourir.
Couler.
Tomber.
Pleurer.
Étouffer.
Hyperventiler.
Se blesser.
Courir.
Tomber.
Sombrer.
Oublier.
Se rappeler.
Se couper.
Crier.
Vomir.
Dormir.
Graver.
Cacher.
Mentir.
Souffrir.

Tellement de mots, tellement de concepts, trop de choses.

lost words.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant