OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+

ONZE : 31 octobre (2)

« Can you light my love?
Flames glowing bright as the sun
Deeper than oceans you run
Watch as our world has begun »

- Light My Love / Greta Van Fleet

ISABELLE
8h40

Pétrifiée, je garde les yeux fixés dans ceux réconfortants de Bucky.

- HYDRA? je le questionne à mi-voix.

La deuxième grenade explose à ma droite. Le mur en vibre.

James hoche la tête.

Un bruit d'atterrissage se fait entendre dans mon appartement. Le Soldat pose une main sur ma bouche et tend l'oreille, visiblement anxieux.

On entend des voix étouffées par le mur, des pas, d'autres explosions.

Je ne sais pas où sont les putains de policiers qui devaient surveiller l'étage, mais bordel, on en aurait besoin.

Je perçois une voix plus distincte.

- Il est ici, c'est certain. Regardez ces dessins-là, c'est lui avant qu'on le chope. Il retrouve la mémoire, affirme quelqu'un.

- Magnez-vous! S'il nous échappe trop longtemps, il sera trop tard! On devra recommencer les lavages de cerveau et franchement, je ne veux pas que le patron nous foute une raclée! s'exclame quelqu'un d'autre.

Quelque chose en moi se brise à l'écoute de leurs propos.

Lorsque les lavages de cerveau sont mentionnés, Bucky se fige et pose une main sur sa tête, l'air affolé.

- Non, s'étrangle-t-il.

Son corps entier se met à trembler. Il prend mon bras entre ses mains et le serre fortement, les yeux écarquillés par de l'horreur et de l'angoisse.

- Ne les laisse pas me prendre. Je t'en supplie, Isabelle, chevrote-t-il.

Mon prénom prononcé par sa bouche, je ne l'ai pas entendu depuis 70 ans. Une boule de chaleur grandit dans ma poitrine, en même temps qu'un nœud de tristesse. Son désespoir me brise.

Le voir brisé me brise.

- Promis, je lui assure.

Je prends sa main dans la mienne et la serre tendrement. Il pince les lèvres pour les empêcher de trembler. Je tire sur son bras pour l'emmener plus loin de l'appartement, espérant prendre de l'avance sur HYDRA pendant que j'échafaude un plan qui tient la route.

On s'arrête devant un placard à balais. C'est une impasse et une mauvaise idée, mais nous n'avons nulle part d'autre où se cacher pour l'instant.

J'y entre, Bucky sur les talons. Je ferme la porte et nous nous retrouvons dans le noir complet, presque pressés l'un contre l'autre, nos souffles saccadés se mélangeant entre nous.

J'appuie l'arrière de ma tête contre la porte du placard et ferme les yeux pour me concentrer sur mes pensées.

Qu'est-ce qui pourrait assurer la sécurité de Bucky?

Je me creuse les méninges longuement sans trouver de solution. C'est comme s'il n'y en avait pas, comme si j'étais vouée à perdre James à tous les coups.

Je serre les poings et la mâchoire, refusant une telle alternative.

Je ne le perdrai pas une deuxième fois.