☆*.。IV. La machination des apparences .:*☆

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"Au placard, mes sentiments

Surtout ne rien dire, et faire semblant"

-"Amour Censure", Hoshi-


La matinée semble être passée sous mes yeux en un clin d'œil. J'ai eu droit à quatre tests afin de savoir où j'en étais du programme. L'anglais et les sciences sont passés comme des lettres à la poste, mais l'histoire et la littérature... N'en parlons pas. Apparemment, je mange avec Denki, Mina qui m'a dit son prénom tout en glissant son bras autour du mien en m'entraînant vers la cantine, et d'autres personnes. J'ai la visible impression que je viens de me faire adopter par mes nouveaux camarades.

Je mange donc mon plat qui est étonnamment délicieux tout en respectant le ratio que j'utilise à chaque fois lorsque je suis entourée d'inconnus: deux oreilles, une bouche. J'écoute deux fois plus que je ne parle. Les conversations défilent et s'enchaînent à un rythme effréné, donc je ne risque pas de m'ennuyer de toute façon.

Je sursaute, en faisant presque tomber ma fourchette quand Mina m'interpelle depuis l'autre bout de la table.

-Oh, Gigi ! T'as repéré des beautés fatales ? On t'entend pas depuis tout à l'heure alors que tu pourrais nous raconter toute ta vie !

-Des beautés fatales ?, je répète bêtement.

Si on parle seulement du physique... Je repousse de toutes mes forces l'image qui flashe dans mon esprit. Deux iris sanglants qui semblent percer les barrières que j'ai érigées autour de moi des années durant. Après une seconde d'absence, je reprends mes esprits et sens instantanément mes joues me brûler. Je lâche mes couverts et cachent mon visage entre mes mains dans un râle de gêne pure et simple.

Mina pousse la tête de Kirishima en avant, si fort qu'il manque de se cogner à la table. Elle s'étire en poussant encore Eijiro qui se bat pour survivre alors qu'il se fait malmener. Ashido s'approche de moi, à quelques centimètres à peine de mon visage et murmure:

-On peut tous témoigner ici, on t'a vue réfléchir et rougir comme une tomate. Crache le morceau.

-Non, mais, je veux dire..., je bégaye.

Je fixe les yeux plissés de Mina. Si je lui dis, je suis morte. Sinon, je suis morte et enterrée. C'est pas grave, j'adore la terre.

-J'ai pensé à personne.

-Menteuse !, s'écrie-t-elle.

Denki, en face, hausse un sourcil moqueur.

-Moi je sais !, gazouille-t-il comme un bébé.

Mina et moi nous tournons en même temps vers lui, l'une complètement paniquée et l'autre prête à lui sauter à la gorge.

-En même temps, ça crève un peu les yeux, note Eijiro encore contorsionné (d'ailleurs en parlant de lui, je n'ai toujours pas trouvé de raisons de le haïr).

-On ouvre les paris et on attend la réponse ce soir, propose Sero en jouant vicieusement des sourcils de l'autre côté de la table.

Plus ils prennent la parole, plus je me ratatine en priant le destin pour qu'ils oublient d'ici ce soir, ce qui est bien évidemment vain.

J'arrive à finir mon plat tranquillement (à peu près), puis Ashido m'emmène à l'accueil récupérer une tenue de sport en attendant que j'envoie le formulaire pour mon costume à l'agence de design.

Je me fige en approchant des vestiaires.

-Juste... où sont les toilettes ?, je demande faiblement.

-Au fond du couloir, à gauche. Nos vestiaires sont juste là, tu nous rejoins plus tard ?

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant