TROIS JOURS SE SONT ÉCOULÉS
Rachid est parti depuis trois jours avec la majeur partie de son armée, j’ai vu des visages tristes ce jour où des familles se demandent si leurs proches seraient de retour un jour, si les rebelles ne vont pas en finir avec eux. Ce qui se raconte dehors est terrifiant, des familles se sont décimées, tuées, égorgées. Ceux qui ont de la chance ont fui et voilà que depuis Rachid ne dormait plus en paix.
Il m’a raconté la dernière nuit que c’était de son devoir de protéger sa population. Qu’il ne pouvait rester à ne rien faire alors que sa population mourrait devant ses yeux. Il devait périr au risque de sa vie.
J’avais coulé une larme alors qu’il faisait nuit, blottie dans ses bras forts et protecteurs.
Depuis quand j’étais aussi émotive ? Je ne sais pas. Je ressentais des choses que je n’avais jamais ressenties de ma vie.
Je ne sais pas s’il avait senti que j’étais en train de pleurer, mais il me serra encore plus dans ses bras avant de me caresser le bras. C’est les coups portés à la porte qui me sortent de ma rêverie.Ma (passant la porte) : ma fille.
Moi : grand-mère, viens entre.
Elle passe la porte en fermant derrière elle.
Ma : que fais-tu toute seule, ici ?
Moi : rien, je suis juste un peu fatiguée.
Ma : c’est normal avec ta journée d’hier.
Moi : oui mais je devais aider ces femmes.
Ma : hmm tu prends ton rôle en sérieux dis donc ?
Moi : même pas, c’est juste que je n’ai rien à faire.
Ma : ne te mens pas à toi-même Myriam, je m’attendais à trouver une fille séquestrée, qui serait contre d’être forcée à faire quelque chose, mais tout ce que j’ai vu c’est une jeune fille qui est tombée sous le charme du luxe.
Moi : de quoi tu parles ?
Ma : ah tu ne vois pas ? Pourquoi tu es encore ici alors que si tu le voulais, tu serais sortie d’ici dès la première semaine ?
Moi (silence) : …
Ma : il n’y a rien de naturel dans tout ce qu’il se passe ici.
Moi : que veux-tu dire ?
Ma : tu as été piquée, je veux dire ensorcelée.
J’ouvre grandement la bouche choquée de ce qu’elle vient de dire.
Ensorcelée ? Moi ?
Ma : on a fait offrande de ta virginité pour réussir le sort.
J’ouvre la bouche puis la referme, le souvenir de cette vieille femme qui était partie avec le drap fait naître un doute dans ma tête.
Ma : tu peux me croire, tout ce que tu crois ressentir n’est pas réel, c’est juste de la poudre aux yeux.
Moi : non !
Ma : si ! Demande toi pourquoi tu ne cherches pas à t’enfuir alors que tous les éléments sont réunis ? Pourquoi tu acceptes sans broncher de rester avec cet homme alors qu’il t’a forcée ? Pourquoi tu ne te bats plus pour ta liberté et pourquoi tu sembles avoir perdu ta vivacité ?
Tout se bouscule dans ma tête. Ils ont usé de magie pour m’endormir, pour me retenir prisonnière ? Je comprends mieux les choses maintenant, ce changement radical et bref. Cette attitude de femme soumise, ce bonheur, cette sérénité n’est donc que du mirage ?
Je saute en tombant sous mes pieds.
Ma : tu peux encore t’en sortir si tu le veux bien.
Moi : …
Ma : la puissance de la magie est certes très forte, mais je connais quelqu’un qui peut te guérir.
Moi : tu es sûre de ce que tu es en train de dire Mammy ?
Ma : pourquoi te mentirais je ? Je connais ces modes de pratiques, ma grand-mère usait de la magie pour ses clients. Je n’ai pas certes reçu son don mais je peux sentir ces choses à des kilomètres.
Mon cœur tressaute, mon corps tremble et j’ai envie de verser beaucoup de larmes. Je pensais que c’était de l’amour que je commençais à ressentir mais en fait ce n’est que de la triche. Oh mon Dieu!
Donc Rachid n’est pas celui que je croyais, j’avais cru au début l’avoir jugé trop tôt alors que mon premier jugement était la bonne.♡ LE LENDEMAIN ♡
Je me suis réveillée avec les yeux bouffis et l’esprit embrouillé. J’ai pris ma décision et je vais y faire face qu’importe les retours que ça aura sur ma décision.
On toque à la porte et je cache vite fait ce que j’avais en main. Puis c’est Ma qui passe la porte, je soupire soulagée, j’avais peur que ça soit Omar ou un des gardes.
Ma (fermant la porte derrière elle) : tu es prête ?
Je la fixe avant de hocher la tête.
Moi : oui
Ma : n’aies pas peur, je suis là.
Je hoche la tête, seulement j’ai l’impression que mon cœur est comprimé. Je ne pensais pas être autant attachée à vivre ici alors que tout ce que je voulais au début, c’était fuir. Bref je prends mon manteau, c’est le manteau qu’il m’avait offerte, mais je me dis que maintenant ça m’appartient, je regarde le lit puis les vases et le grand portrait de Rachid accroché au mur alors qu’il est assis au trône du roi le visage sérieux. J'avale avec peine ma salive puis ferme les yeux.
« Je dois oublier tout ce qu’il s’est passé ici »
Ma : nous devons partir Myriam, c’est le moment.
Tous les jours, j’accompagne grand-mère faire des randonnées dans la ville puis étirer ses jambes comme elle aime le dire. Seulement aujourd’hui, je sais que je ne serai pas de retour. Que je tournerai dos au palais et à jamais. Je ne sais pas, comment réagira Rachid à son retour mais je préfère ne pas y penser.
J’inspire profondément avant de regarder grand-mère.
Elle est la première à sortir puis moi, mais dès qu’on pose les pied dehors, voilà Omar qui se dirige en ma direction en grand pas. Mon cœur tressaute, je me demande s’il a été mis au courant de mon idée d’évasion. Puis il se rapproche plus mon cœur bat plus fort, la peur guide mes membres, je m’agrippe sur le poteau du devant pour ne pas m’effondrer.
Omar : bonjour sa majesté.
Moi : bonjour .
Omar : désolé de vous déranger de si tôt.
Moi : hum.
Omar : je suis venu vous annoncer une bonne nouvelle.
Je retiens mon souffle du mieux que je peux.
Omar : le roi a eu la victoire face aux rebelles, il sera de retour cette nuit même.
Je ne me retiens pas quand je lâche un hoquet sortir de ma bouche, la gorge nouée.
Omar : vous allez bien ma reine ?
Je lève la main, mais ne peut parler.
Ma (venant à mon secours) : cela doit être l’émotion de savoir que le roi a réussi à rétablir l’ordre au Nord.
Omar : oh, je vais aller annoncer ça aux sages du village.
Je secoue positivement la tête. Et il part comme il est venu, grand-mère n’hésite à se rapprocher pour me chuchoter.
Ma : on a plus de temps à perdre, nous devons faire vite.
Je crois bien qu’elle a raison parce que si on parle de son retour alors que l’on attendait d’ici deux ou trois jours, c’est l’heure pour partir.
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MARIÉE DE FORCE AU ROI
RomanceLorsqu'elle apprend qu'elle va se retrouver mariée de force au roi. Myriam prend peur. Elle qui était venue prier pour la vie de son frère, se retrouve désormais dans les bras d'un inconnu. Bouleversée mais résolue à recouvrer sa liberté, Myriam déc...