29- Donne moi ton cœur et je le briserais

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- Merci!
Dis-je à Kays au moment où je m'enfonçais dans l'habitacle de la limousine noire, dont-il avait ouvert la portière pour moi.

Le chauffeur fit le tour de la voiture pour ouvrir à son tour la portière à Kays. Ce dernier lui fit un hochement de tête afin de le remercier avant de s'introduire dans le véhicule.
Il prit place à mes côtés sur la large banquette en cuir marron foncée et glissa doucement sa main sur ma cuisse en signe de possession ou pour me rassurer, j'avais toujours du mal à interpréter ses gestes tant il contrôlait à la perfection ses expressions faciales et ses émotions.
Il resta ainsi durant tout le trajet ce qui me perturba un long moment et me gâcha mon plaisir de sortir enfin de la propriété.
Mais cela n'empêcha pas mon esprit de m'accabler de questions.
Pourquoi sortions-nous?
Aurais-je une possibilité de m'enfuir ?
Si tel était le cas il fallait que je la saisisse.
Enfin, c'est ce que je devrais faire, c'est ce que la Moi d'avant aurait fait sans hésitation, pourtant quelque chose en moi ne voulait plus fuir cet homme qui me semblait de plus en plus appréciable. Je commençais à le voir d'une autre façon et je m'étais déjà surprise à l'admirer avec une certaine pointe de désir.

Je n'avais même plus de coup d'avance sur lui ni de plan pour me préparer à toute éventualité, encore pire, je ne savais même pas si j'allais saisir cette chance de fuir ou non. Je commençais à ne plus savoir ce que je désirais réellement.
Partir ou rester ?
Après tout j'étais fatiguée de lutter contre la vie, je commençais à lâcher prise pour mieux pouvoir me laisser porter par les évènements.

À quoi bon se battre contre ce qui est plus fort que nous ?
Des fois il est tout simplement préférable de laisser la tempête passer car il y a des choses que l'on ne pourra jamais contrôler.

J'avais seulement mis du temps à accepter que je ne pourrais jamais contrôler ma propre existence, maintenant c'était chose faite.
Je n'étais qu'une femme née à une période où l'homme se prenait pour Dieu, je ne pouvais rien faire, échapper à l'un d'entre eux revenait à tomber dans les bras d'un autre, il fallait que j'accepte mon sort sinon je risquais de perdre le peu que j'avais.
Kays était doux et attentionné, je supposais qu'il m'aimait et puis il était beau, vraiment très beau, ma vie serait douce à ses côtés. Peut être qu'avec le temps je pourrais avoir plus de libertés, et sortir de cette propriété...

Mais jamais je n'allais oublier Ascian, il avait tous les défauts du monde mais il était pour moi le feu, l'orage et la tempête, il était la passion, la perfection à mes yeux.
J'ai toujours pensé que l'Homme préférait les émotions fortes, le chaos, car de temps en temps, cela nous permettait de nous sentir vivant.

Ascian me faisait me sentir vivante.

Je sentais comme un ouragan en moi qui s'imposait à mon cœur, et malgré les souffrances qu'il lui engendrait, ce dernier réclamait sans cesse cette tempête, cette chose sublime toujours synonyme de peines.

Nous l'appelons communément : la passion, cette tempête destructrice qui, même partie, laisse toujours une trace de son passage. Pourtant, nous la désirons, mais nous préférons l'admirer au chaud dans nos maisons car rare sont ceux qui osent l'affronter par peur des dégâts qu'elle peut causer.

Ces personnes qui choisissent pourtant de danser au cœur de cet ouragan sont ceux qui n'ont plus peur de perdre tout ce qu'ils ont et à ce moment là ils sont bien plus dangereux que la tempête elle même car ils valsent avec ce qui peut donner la mort comme-ci leur propre vie n'avait plus aucune importance.

Alors, oui, Ascian était de loin l'amour de ma vie, il était à lui seul cette tempête avec qui j'avais choisi de valser malgré tous les dégâts qu'il avait pû causer en moi.
Et cette passion qu'il avait fait naître en mon âme refaisait surface malgré tous les moyens déployés pour me la faire oublier.
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La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant