Onze ans auparavant.
Je ne vais pas dire que j'ai toujours détesté l'école mais je ne l'ai jamais aimé non plus.
Moins encore cet établissement de gosses riches qui ne sauront compter les zéros qui succèdent au chiffre qui colore les comptes de leurs géniteurs ou des leurs.
Pue-je l'hypocrisie?
Peut-être, vu que la plupart des gens classerait ma famille dans cette catégorie des gens blindés. Les privilégiés du capitalisme.
La seule différence étant que je sue pour que ma famille puisse garder ce trait de vie qu'on avait avant la mort de mon père.
Et dire que je n'aime pas ce que je fais serait de l'euphémisme parce que, ce que je fais me répugne.
Même après six ans d'expérience.
La vérité est qu'on ne peut pas s'habituer à la misère. Je sais que je ne pourrais jamais m'habituer à la mienne.
La première et l'unique fois où j'ai réellement détesté Anastasia, c'est le soir où elle m'a fait la proposition de faire l'escorting.
Quelques mois après le descès de mon père et après que notre relation soit devenue "officielle", du moins entre nous deux, je revenais de de l'entrainement de basketball et comme elle en avait pris l'habitude, elle me massait les pieds et les molets.
J'aimais cette session plus que les autres moments que nous passions ensemble parce que les massages, j'ai toujours cru que c'était un truc de grands. Qu'elle m'en fasse, elle, me faisait me sentir important et surtout, valorisé à ses yeux.
Après un silence que je savourais gracieusement, elle m'avait dit:
_ Les dettes montent affreusement ces temps-ci.
Ne sachant quoi répondre, j'étais resté silencieux, tendu, me sermonant intérieurement d'être aussi immature et invalide pour venir en aide à la femme que j'aimais.
Oui, ça puait d'être petit.
Après un autre moment de silence, elle avait murmuré:
_ Tu sais, j'ai pensé à quelque chose.
Elle s'était interrompue, ses mains trainant distraitement sur mes cuisses toujours en shorts de sport.
_ Z. pourrait peut-être nous dépanner.
L'information avait pris quelques secondes avant que mon cerveau l'enregistre dans sa pleine horreur et je m'étais complétement tendu.
_ Comment?avais-je demander me répetant que je ne devrais pas tirer de conclusions hatives, qu'elle devait vouloir dire autre chose que la perversité que ses propos laissait sous-entendre.
_ Bah, tu sais; a-t-elle continué la voix sauve, sa main glissant innocemment, presque distraitement entre me cuisses; il y a des gens qui payerait des millions pour la toucher. Après tout, elle devient une très belle jeune femme.
Avant d'y réflechir deux fois, je m'étais glissé hors de ses bras et de l'autre bord du lit, je la fixais horrifié.
Elle n'avait pas osé dire cela? Ma soeur venait d'avoir juste quatorze ans. Elle n'était qu'une gamine.
_ Comment oses-tu? avais-je dit le souffle court.
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Craving
RomansIl est obsedé par elle. Il l'a façonnée, iIs se sont aimés, détestés.. Aujourd'hui, elle est détruite. Lui, plus qu'elle. Parce qu'ils ne sont plus des enfants. Ils ont maintenant chacun des démons à combattre et une vie plus compliquée. Pourtant, u...