TREIZE : 4 novembre

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« I got dreams but
I can't make myself believe them
Spend the rest of my life
With what could've been »

- Homesick / Noah Kahan

ISABELLE
2h13

On a arrêté de courir vingt minutes après avoir commencé.

Parce que, un, j'étais à bout de forces et parce que, deux, il était évident que les policiers ne nous trouveraient pas. On n'entendait plus les sirènes et personne ne nous suivait. Bucky avait vérifié.

La nuit était tombée sur nous et nous n'avions pas dîné. Steve m'avait bombardé de messages inquiets, auxquels je n'avais pas répondu.

Pour lui dire quoi?

Salut, j'ai dû m'enfuir parce que ton ancien pote est un terroriste et nous sommes poursuivis?

Certainement pas!

L'estomac vide et les muscles endoloris, je marche aux côtés de Bucky, mon sac posé en bandoulière sur mon épaule.

Il fait froid et je n'ai pas de veste, encore moins de manteau. Je réprime mes frissons depuis que le soleil s'est couché. Je n'attends qu'une chose : un refuge.

- Tu crois qu'on va passer la nuit dehors? je demande à mon amour d'enfance.

Ça me fait encore bizarre de simplement devoir lever la tête pour le voir. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il est réellement là.

Sans mémoire, mais là.

- Si on trouve un abrit, non, répond-il.

Je replace la sangle de mon sac en serrant les dents. Remarquant ma difficulté, James tends la main d'un geste autoritaire.

- Donne, ordonne-t-il.

- Non, je peux me débrouiller seule! je décline.

Il plonge son regard dans le mien et cesse d'avancer. J'arrête ma marche à mon tour et lui rend son regard pénétrant, les poings serrés.

- Donne-moi ton sac, insiste-t-il.

- Non, je refuse de nouveau.

Il soupire et lève les yeux au ciel.

Je recommence à marcher, mais il me prend par le coude et me fait pivoter vers lui.

Ses yeux se plantent dans les miens.

- Isabelle, insiste-t-il.

Des papillons frénétiques s'envolent dans mon ventre.

Je suis clouée sur place par la couleur envoûtante de ses iris. Un noeud se forme dans ma gorge et les battements dans ma cage thoracique deviennent erratiques.

- Je peux le tenir encore cinq minutes, je souffle.

Putain, j'ai perdu ma voix?!

Bucky me relâche, visiblement irrité.

- Cinq minutes, pas plus.

Je serre le sac et continue d'avancer. Il me suit de près, les mains dans les poches. Je le connais, il est frustré d'être inutile.

Enfin... Je le connaissais.

Je crois qu'il n'a pas changé. Pas tant que ça. C'est encore le James Buchanan Barnes que j'ai aimé autrefois, enfoui sous 70 ans de souffrance.

OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant