Pendant ce temps là, dans la pénombre d'une cave, un homme solidement attaché sur sa chaise restait tétanisé. Son bourreau se détachait sous la lueur des néons, ne laissant aucune expression trahir l'iris émeraude de ses pupilles. Cela faisait des heures ou des jours qu'il était séquestré là, dans l'habitacle blanchâtre d'une salle carrelée.
Le temps n'était plus qu'une notion vague sur laquelle il n'avait plus la main mise. Il tentait tant bien que mal de se souvenir, de se raccrocher à la réalité, mais c'était impossible. Le tortionnaire l'avait privé de ses repères, fait en sorte de le désorienter pour qu'il soit à sa merci. Il connaissait les méthodes, il aurait pu les pratiquer lui-même. Étrangement pourtant, dans le rôle de la victime, ce genre de savoir ne valait rien. La faim et la soif le détenaient entre ses griffes, il sentait le sang, la sueur et la pisse. Sa vessie l'avait trahi quelques secondes auparavant, quand le sadique avait posé le taser sur ses couilles. Maintenant, il baignait dans son urine, en caleçon, le liquide refroidissant. Que voulait le monstre déjà ? Des noms ? Mais quel nom ?
— Je dois confier Jordan, que tu tiens mieux que je ne l'aurais cru.
La lassitude pointa sur la langue du ténébreux maître d'œuvre. Il revint lentement vers lui, un sourire triomphant sur sa bouche charnue.
— Ne t'en fais pas, je ne m'avoue pas encore vaincu...
Tapotant la joue de sa victime, Andrea Saint Clair eut une expression machiavélique. Tout ceci n'était que le commencement et il obtiendrait ce qu'il désirait. Les noms de ceux qui avaient tenté de la lui mettre à l'envers !
***
Sur son passage, les visages s'abaissaient en une salutation respectueuse. Aucun homme présent ne se serait permis de redresser un œil sur sa silhouette. Ils savaient, ils connaissaient l'état d'esprit auquel il faisait face. Et absolument aucun d'entre eux ne se serait aventuré à croiser son regard.
Au sein de la villa cannoise, située sur les hauteurs de la ville, régnait une ambiance mortelle. Le parrain ne pouvait endurer une telle médiocrité et les petites merdes criminelles commençaient doucement à lui chauffer les couilles. De nouveaux minuscules délinquants avaient essayé de le voler, lui, le chef du Sud-est français. Pensaient-ils réellement pouvoir implanter un des leurs pour venir lui dérober de la marchandise ? Pour qui se prenaient ces sombres baltringues inexpérimentées ?
Le monde mafieux tombait en désuétude. Les petites mains des cités, les malfrats Wish, les novices tentaient de se faire une place. Trahissant toutes les règles d'ententes cordiales et foutant une merde infinie dans leur Univers. Déjà qu'il détestait au plus haut point de traiter avec des banlieusards mal torchés dont le summum du style était de porter un jogging floqué d'un emblème Gucci ! Si en plus la sous-espèce du banditisme se sentait pousser des ailes !
Pourtant, ce n'était pas compliqué d'avoir un minimum d'éducation et de suivre les lois tacites, n'est-ce pas ? Après cela allait vouloir revendiquer une revanche, agir, se faire défoncer et revenir. Pire que des foutues punaises de lit ayant implanté leurs œufs dans un territoire.
L'agacement le couronnait en tout cas et comme en témoignait le sang sur sa chemise autrefois immaculée, le parrain français n'endurait aucun manque de respect. Cette petite merde encore dans sa cave finirait par parler. Il lui donnerait des noms, clairs et précis avant que cela ne se produise. Il soupira.
Se stoppant devant un miroir, il rajusta sa cravate et constata son état déplorable. Il allait devoir se nettoyer rapidement. Il faisait tache dans la villa impeccable qui reflétait sa réussite et celle de sa famille.
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A bitter taste [MXM] [Sous contrat d'éditions IMAGINARY EDGE]
Romance***Attention : 🔞 histoire contenant des scènes de sexe et de violence très explicites - Public averti** Dans un dernier acte de protection, Gabriel élimine le frère d'Andrea, entraînant sa propre fuite et une nouvelle vie. Hélas, son passé le ratt...