Chapitre 3

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"Être un père célibataire n’est pas toujours facile. Aux difficultés matérielles et financières qui peuvent survenir s’ajoutent des défis émotionnels. En effet, les pères célibataires se sentent souvent coupables de la situation dans laquelle se trouvent leurs enfants. Ils peuvent également avoir l’impression de ne pas faire un travail suffisant pour élever leurs enfants."

Cette situation décrivait exactement celle de mon père en cet instant précis. Il était dépité et abattu, le voir se lamenter m'a fait culpabiliser. Je me suis fait la promesse de lui donner un coup de main pour qu'il ne ressente plus tout ce poids peser uniquement sur ses épaules.

Moi: Papa calme-toi s'il-te-plait on va s'en sortir !

Papa: Et comment ? Je suis ruiné mon fils comment vais-je faire pour payer ta pension ?

Moi: Rien n'est perdu papa, on va se relever et je vais t'aider. Tu n'es pas seul, ils ont certes pris ton argent mais ils n'ont pas coupé tes bras. On va se battre comme de vrais hommes et tu verras que d'ici peu on pourra passer à autre chose.

Il m'a fixé en silence et quelques instants après, il s'est relevé et m'a tenu fortement dans ses bras.

Papa: Tu es un bon fils, merci pour ton soutien !

Moi: C'est moi qui te remercie, j'ai un papa formidable !!!

Nous avons rejoint la maison quand il s'est finalement calmé.

Moi: Papa, nous sommes certes pauvres mais nous devons lutter pour survivre. Vu que tu n'as plus de capital, je propose qu'on change de commerce pour l'instant.

Papa : Tu penses à quoi mon fils ?

Moi: Tu peux aller voir grand-mère pour qu'elle nous aide à lancer un petit beignetaria !

Papa : Pardon?!

Moi: On a déjà l'emplacement, on peut le faire et les business de la farine rapporte facilement les bénéfices.

Papa : Hummmm et où as-tu compris cela ?

Moi: J'ai écouté les conversations des voisins, on est dans un quartier populaire. Si on gère bien, on aura la clientèle et d'ici la fin des vacances tu auras ton capital pour te relancer.

Papa : C'est une bonne idée mais je ne sais pas frire les beignets et dans ma caisse il me reste uniquement vingt mil comme devant derrière.

Moi: On va en parler avec grand-mère papa, ne t'en fais pas !

Papa : D'accord, mais je dois t'avouer que tu ne cesses dee surprendre fiston . J'ai souvent l'impression que c'est toi le père et moi ton fils tellement tu grandis vite.

J'ai souri.

Mon père m'a toujours trouvé ainsi mais ce qu'il oubliait c'était qu'en tant qu'enfant démuni je me devais de cultiver un mental fort et d'avoir la tête sur les épaules.

........

Quelques jours plutard.

Après avoir discuté avec ma grand-mère, ils ont finalement pu s'accorder et ce soir nous étions prêts à nous lancer dans cette nouvelle activité.

Grands-mère: Marc , tu as déjà apprêté tout le nécessaire j'espère ?!

Moi: Bien-sûr, tout est prêt.

Grand-mère : C'est bien car je ne peux pas compter sur ton père, si seulement il était plus dynamique que toi ....

Elle aimait bien dire ça car elle trouvait que mon père ne se bousculait pas comme devait le faire un homme qui avait la rage de réussir pourtant selon moi il faisait de son mieux.

Moi: Grand-mère pourquoi tu es si sur avec papa ?!

Grand-mère : Ton père doit faire plus, tu as déjà imaginé un jour revoir ta mère ?

Moi: Pas vraiment, je n'ai même pas envie de la voir, qu'elle cale où elle est !

Grand-mère : Je peux comprendre ta frustration mais imagine un seul instant si elle revient et vous trouve dansa misère, que dira t'elle ?

Moi: Qu'elle avait très bien fait de partir vu que rien n'a vraiment changé dans la vie de papa.

Grand-mère : voilà, c'est exactement ce que je disais. Ton père doit bouger, il doit se  donner à fond pour lui prouver qu'elle avait totalement tort mais au lieu de ça au moindre problème il se lamente et pleure. Quand on est pauvre et miséreux on ne doit pas pleurer , notre douleur doit nous aider à aiguiser nos armes pour mieux avancer c'est ce qu'il ne comprend pas. Regarde toi par exemple, après le malheur qui a frappé ton père vous avez eu deux réactions différentes. Tu as été prompt à te relever et à chercher ses solutions mais lui par contre s'est mis à pleurer comme une chiffe molle. Souvent je me demande de qui il tient tant de faiblesse !!!

Moi: Il était en état de choc grand-mère essaie de le comprendre.

Grand-mère : Ahhhh j'ai déjà dit ma part, tu sais que mon ventre n'est pas le magasin. Tout à l'heure, tu vas m'aider à servir les clients et ton père va s'occuper de la caisse.

Moi: C'est compris, merci pour tout !!! Tu es la meilleure grand-mère qui puisse exister sur la Terre. Demain quand je serais riche , je vais te gâter comme jamais.

Elle a ri aux éclats.

(J'avais développé une grande complicité avec elle depuis mon enfance et discuter avec ma grand-mère était toujours un moment de plaisir pour moi car elle savait m'écouter et me conseiller.)

Aux alentours de sept heures du soir , nous étions déjà en poste. Au début c'était un peu timide, les gens traversaient sans vraiment nous prêter attention puis j'ai eu une idée ingénieuse. Je me suis placée devant notre comptoir et j'ai commencé à faire la publicité.

Moi: Beignets chauds, les beignets élégants qui donnent le goût de manger à une fille maigre , qui te soulage d'une peine de coeur, qui te rassasie rien qu'à la vue. Venez achetez, un bon plat de beignets haricots égale à un bol de bouillie gratuit. Venez par curiosité et vous allez calez comme Daphné car la qualité est au rendez-vous !!!

Je parlais en tenant une assiette de beignets chauds que je proposais aux passants. Très vite, ils se sont arrêtés car ma petite scène avait attisé leur curiosité et c'est ainsi qu'à démarrer notre petite activité.

Père CélibataireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant