PDV Magnus
— Pourquoi n'as-tu pas démenti tout ce qu'Aria a raconté ?
Debout sur le pas de la porte d'entrée, Camille m'observait avec curiosité. Lorsque j'avais enfin retrouvé notre fille dans cette maison de campagne située à uniquement quelques kilomètres de chez nous, je fus rassuré de constater que David — bien que dérangé — avait encore en lui un peu d'humanité. Il avait retenu Aria dans un environnement propre et accueillant. Je savais que c'était étrange de dire ça compte tenue de la situation mais quelque part, j'espérais que ça rendrait cette expérience un peu moins traumatisante pour ma fille.
Camille et Aria étaient tranquillement attablées devant un plateau de fruits frais quand je pénétrais à l'intérieur...vraiment, la scène qui se jouait devant mes yeux à ce moment-là ne laissait supposer aucun kidnapping. On aurait simplement dit une mère et sa fille partageant une collation sauf que la réalité était tout autre. D'ailleurs, je ne savais toujours pas si j'allais dénoncer David à la police...le bon sens voudrait que ce soit le cas car il ne fallait pas minimiser ce qu'il s'était passé. Il avait bel et bien retenu ma fille contre sa volonté même s'il ne l'avait pas brutalisée ou autre.
Quoiqu'il en soit, en me voyant arriver, Aria s'était immédiatement jetée dans mes bras puis s'était mise à pleurer. Elle avait pleuré encore et encore jusqu'à n'en plus pouvoir...épuisée, elle avait fini par s'endormir dans mes bras. Je compris alors qu'elle avait eu très peur et qu'en dépit de mes espoirs, le risque que tout ceci se transforme en traumatisme était élevé. Camille n'avait pas dit un mot en me voyant mais son attitude transpirait la culpabilité ; elle fuyait constamment mon regard.
Nous avions fini par quitter les lieux en silence et je ne sais pour quelles raisons, elle m'avait suivi jusqu'à la maison. En arrivant au garage, Aria avait émergée...et c'est là que le drame se déroula.
Ma fille commença à paniquer sans que je n'en comprenne la raison au début. Elle se mit à me supplier encore et encore pour que je l'emmène ailleurs. Confus, je lui avais expliqué que nous étions à la maison, en sécurité. Mes mots ne firent qu'envenimer la situation. Elle finit par libérer ce qu'elle avait sur le cœur et honnêtement, je m'attendais à tout, sauf à ça. La raison de cette crise était qu'elle ne voulait pas voir Alec, elle l'accusait d'être un menteur et un monstre, qu'il ne l'avait jamais aimé, qu'il aurait voulu qu'elle ne vienne pas au monde, qu'il avait fait du mal à sa mère. Complètement largué, je n'y comprenais strictement rien mais Aria était de plus en plus hors de contrôle, elle ne souhaitait rien entendre, rien écouter, l'unique chose qui me restait à faire était de l'apaiser et la calmer afin qu'elle soit encline à m'écouter plus tard.
Camille, alertée par les cris, nous avait rejoint et je devais admettre qu'elle me fut d'une grande aide. Peut-être étant elle-même une professionnelle des crises et des drames en tout genre, elle réussit à faire entendre raison à notre fille. Au bout de quelques longues minutes éprouvantes nous finîmes par maîtriser la situation et tandis que la crise s'éloignait progressivement, j'avais informé Aria qu'Alec n'était pas à la maison et qu'il ne rentrerait pas ce soir.
Cette information n'échappa pas à Camille qui me regarda avec étonnement une minute mais très vite, avec une certaine satisfaction. Je souhaitais uniquement qu'Aria se détende car il était évident que je ne croyais pas un traître mot de toutes les choses qu'elle avait dites sur Alec. Je ne comprenais pas d'où ces absurdités provenaient mais j'étais bien décidé à avoir le fin mot de toute cette histoire et de rétablir l'image d'Alexander auprès de notre fille.
Je savais qu'Alec n'était pas cet être froid et sans cœur qu'elle avait décrit et je n'avais pas prévu de laisser notre fille se faire des idées aussi horribles à son sujet, sauf que ce n'était pas le bon moment. Cette journée qui aurait dû être la plus belle de toute sa vie avait été un enfer sans nom, je ne voulais pas en ajouter en lui faisant découvrir la noirceur qui abritait le cœur de sa mère. Car oui, pour innocenter Alec, il fallait rétablir la vérité...cette vérité qui ferait tomber le masque de la mère parfaite que Camille s'évertuait à maintenir.
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De l'amitié à l'amour : 9 ans plus tard (Tome 3)
Fanfiction« Après cette découverte, je m'étais contentée de retourner sagement au lit et bien sûr, je me suis jurée de ne jamais leur poser la moindre question sur l'existence de ma mère » Aria a grandi et est aujourd'hui dans cette phase de questionnement et...