CHAPITRE 36 : les iris rouges

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Je suis plongée dans un noir total. J'entend le sifflement aigu du vent, et grelotte sur place. Pour une fois je ne flotte pas dans les airs, mes pieds touchent la pierre froide du sol.

J'étais dans un rêve. Encore.

L'atmosphère hostile et silencieuse m'angoisse. Soudain, j'entends le grincement d'une porte, et des pas brut rentrant en trombe dans la pièce.

Le lieu s'éclaircit légèrement, je peux percevoir un bureau, sur lequel repose de nombreux livres tandis que des pages arrachées sont sauvagement accrochés au mur d'en face.

Un courant d'air glaciale vient s'abattre sur moi, et je dois plaquer mes deux mains sur ma bouche afin de m'empêcher de crier ou de pleurer. Ce courant d'air, je l'avais déjà ressentit auparavant.

Lorsque les parents d'Amanda l'avait caché, petite, dans un placard avant de s'enfuir pour la protéger, j'avais ressenti cette même brise. Quand il avait fait irruption dans la pièce. Le Faucheur.

Je mord ma lèvre inférieur de toutes mes forces pour m'empêcher de pleurer alors que j'observe l'ombre se déplacer et s'approcher dangereusement du bureau, et de moi.

J'entend un énorme fracas, et d'après la silhouette qui se dessine sur le mur face à moi, je devine que le criminel se débarrasse de ces armements. La collision de la pierre et du métal provoquant des son aigu à en donner mal à la tête. La silhouette se remet à avancer. 

Alors, il apparait dans mon champ de vision. Habillé de haut en bas en noir, je ne peux distinguer que ses iris, qui sont d'un rouge vif. Je me crispe instantanément, n'osant même plus respirer.

Le Faucheur ne semble pas remarquer ma présence, et avance dans la pénombre. Soudain, il claque des doigts et un code complexe en motif grec se matérialise face à lui. Il pianote dessus un instant, avant qu'un grincement ne se fasse entendre.

La porte d'un coffre s'ouvre, laissant jaillir une lumière vert âtre aveuglante. La silhouette s'empare de cette source lumineuse et se dirige vers le bureau pour l'y déposer.

Maintenant que mes yeux ce sont habitué à la lueur, je peux mieux détecter cette source lumineuse. C'est une boule de cristal, qui est soigneusement enveloppé dans un tissus. Elle semble cependant fissurée, comme incomplète.

Je manque un battement : ça doit être la Prophétie. Je veux m'approcher davantage afin de pouvoir détailler la boule de cristal et qui sait, peut-être voir le visage du tueur caché sous cette capuche, mais mon corps ne m'écoute pas, m'ancrant dans le sol. Je me contente alors de regarder la scène depuis mon emplacement.

L'individu semble pressé, et farfouille nerveusement l'intérieur de sa capuche, avant de trouver ce qu'il cherche, il l'examine longtemps.

Je me décompose une seconde fois.

Le Faucheur, tient entre ses mains mon collier.

Je pouvais le reconnaitre entre mille, ce bout de cristal mal taillé, entouré d'une fine corde noir presque décoloré. Je voulus instinctivement porter ma main à mon cou, cependant, mon corps me l'en empêcha, une seconde fois.

Je me remémora alors ce matin, déposant naïvement mes colliers dans le tiroir de ma table de chevet car ils étaient formellement interdit pour les Olympiades. Comment pouvaient-ils se retrouver à présent entre les mains de ce tueur en série ?

Je ferma les yeux de toutes mes forces en priant pour que ce ne soit qu'un mauvais rêve, bien que trop réaliste. Je ne remarqua qu'à cet instant les larmes qui avaient dévalés sur mes joues. Finalement je rouvris les yeux, et rata une nouvelle fois un battement.

le Magisteril et les anneaux de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant