Et d'un seul coup, elle tourna les talons et partit. Désorientée, je la suivit du mieux possible. Courant presque afin de rester à sa hauteur. Elle ne prit même pas la peine de vérifier que je restais à côté d'elle, trop occupée à scruter ce fichu bout de papier que j'avais envie de déchirer.
Nous traversâmes un nombre incalculables de rues avant d'arriver devant le plus grand bâtiment de cet endroit : un énorme bloc noir d'au moins 30 mètres de haut se dressait devant nous. Sa pierre lisse et ses fenêtres parfaitement alignées me donnaient la nausée. C'était trop, trop carré, trop parfait.
Une immense porte en fer noir servait d'entrée, La femme que j'identifiai comme "Miss Papier" claqua des doigts et elle s'ouvrit. D'accord, c'était particulièrement stylé.
Elle passa le perron et esquissa un geste pour m'inciter à ne pas bouger.
— Tu te trouves actuellement devant l'hôtel de ville. En gros, c'est l'endroit où habitent les héritiers du diable James et Jessica, elle prononça ces deux prénoms avec tellement de vénération que je dû me retenir de rire, En passant cette porte tu appartiendras officiellement au forget-fast et tu ne pourras plus en sortir...
— Et si je ne veux pas ? je la coupai, Si je refuses de passer ?
Elle fronça les sourcil.
— Je crois que tu n'as pas compris. Tu n'as pas le choix.
J'aurai dû m'en douter. Je levai les yeux au ciel ce qui me valut un soupir d'exaspération. Quelque chose me disait qu'elle et moi on n'allait pas s'entendre. J'avançais doucement jusqu'à la fameuse porte en pensant que tout ceci était particulièrement ridicule.
Mais plus j'approchais, plus je sentais ma confiance en moi m'abandonner lâchement. Quelque chose émanait de cette entrée, quelque chose d'imperceptible. C'était dérangeant à un point qu'à un mètre du passage je du faire une pause. J'avais le souffle court, comme si je venais de courir un marathon. J'allai abandonner et rebrousser chemin en piquant une crise royale dont j'avais le secret quand j'étais petite, mais je croisai le regard de "Miss Papier", j'y lus du mépris et de la pitié. Et rien que cela, me mit hors de moi. C'était comme si elle avait pris mon égo et l'avait piétiné. Ses yeux disaient quelque chose comme : "même pas capable de passer une porte" et elle n'avait pas tort, allez ce n'était qu'une simple porte !
Je recommençais donc à avancer mû par une détermination nouvelle. Ce n'était pas une espèce de champs de force pourris qui allait m'arrêter ! J'avais fait bien pire.
Au moment de le traverser je fermai tout de même les yeux. On ne sait jamais. Et la douleur fut indescriptible. Je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie. J'avais l'impression d'expérimenter en direct l'expression : "brûler en enfer". C'était bouillant partout. Tout mon corps était en feu. L'entièreté de mon corps hurlait.
Heureusement, cela ne dura qu'une demi seconde. Juste le temps qu'il m'avais fallut pour traverser. Mais la douleur était telle que j'avais l'impression d'avoir souffert pendant des siècles.
Quand j'eus rouvert les yeux, quelques secondes plus tard, le souvenir de la souffrance s'estompant peu à peu de ma mémoire, je croisai le regard de "Miss Papier". Le mépris avait laisser place à l'étonnement. Elle ne me fit jamais part de la cause de ce sentiment. Elle se contenta de secouer la tête et de m'offrir un sourire hypocrite.
- Eh bien... Bienvenue à Forget-fast !
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Death Rebellion
AventuraVenant juste de mourir, Ruby se retrouve aux enfers... Pourquoi ? Les raisons sont obscures... Ayant vécu une existance calme et dans l'ombre, Ruby ne comprend pas mais ne tarde pas à découvrir la vérité assez décevante d'une mort injuste. Révolté...