Chapitre 15 : Soirée étoilée

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Après m'être débarrassée de tout le cambouis qui me recouvrait le corps, je m'effondre sur mon lit, en serviette. J'ai profité de cette journée de repos avec Marlon au garage à retaper une voiture qui allait partir à la casse après un gros carambolage. Le conducteur est mort au volant, mais la voiture n'est pas trop mal alors Marlon a décidé de la récupérer. Voilà comment il occupe son temps. Lorsqu'il ne travaille pas avec son père, il reste au garage pour s'occuper d'épaves et à mon plus grand regret, je ne peux pas l'aider autant que je le voudrais.

Je souffle, les yeux perdus sur mon plafond. Ce soir, je compte bien courir. J'ai déjà prévenu Alessio que je prenais la première course, qu'importe qui sont mes concurrents tant qu'il y en a. Mais j'ai un peu de temps devant moi, alors je me tourne sur le ventre pour faire une petite sieste afin de récupérer un peu d'énergie.

Et alors que Morphée me prenait dans ses bras, la voix de ma mère résonne au loin sans que je n'y fasse attention. Je crois aussi l'entendre crier mon prénom. Et même lorsque ma porte s'ouvre en grand et se referme, je reste immobile avec l'espoir qu'elle me laisse dormir mais les secondes s'écoulent et elle garde le silence. Alors, toujours les paupières closes, j'attends de l'entendre partir mais rien ne vient, je ne sens que sa présence oppressante dans mon dos.

Paresseusement, j'ouvre un œil et qu'elle est ma surprise quand je vois Ace appuyé contre ma porte close dans un magnifique costume gris. Je bondis hors de mon lit et resserre la serviette sur mon corps.

Un sourire pervers éclaire son visage. J'adore la sensation que provoque son regard gourmand en glissant sur mon corps dénudé.

— La vue était agréable.

— Sale pervers, comment t'es rentré ?

— Par la porte, répond-il d'une manière évidente, et t'avais raison, ta mère m'a ouvert et n'a pas hésité à me laisser monter quand tu ne répondais pas.

Je fronce les sourcils et croise les bras.

— Qu'est-ce que tu fais-là ?

— On avait fait un marché, je te rappelle.

— Ah bon ? Je ne m'en souviens pas.

Si mon air méprisant le fait rager, il n'en montre rien.

— Tu as trente minutes pour te préparer.

— Et si je refuse ?

Il fait deux pas et s'arrête face à moi. Son doigt sous mon menton m'oblige à le regarder. Une lueur de désir brille dans ses yeux de glace qui m'hypnotise.

— Alors on trouvera un autre moyen d'occuper le temps.

Ses paroles attisent un feu en moi. Des milliers d'images se dessinent dans mon esprit créant une éruption volcanique dans mon ventre. Mes joues se teintent de rouges.

Je ne parviens pas à m'habituer à son contact qui attise ce désir interdit dans mon bas ventre. Semblable à un cercle vicieux, l'inaccessible provoque le désir, et ne pouvant être assouvie, le désir accentue cette inaccessibilité. Dans les rouages du temps, nous sommes les victimes qui doivent lutter pour rester à l'intérieur de ce cercle vicieux et pervers car si nous en sortons, cela signifiera qu'une seule chose : nous avons succomber à l'autre. C'est un paradoxe d'être conscient de cette situation que nous avons nous-même créée sans vouloir et pouvoir en sortir. Seul le temps choisira quand nous nous serons assez torturés. Ainsi il nous apportera d'autres solutions pour qu'on puisse se dérober à l'autre sans succomber au désir interdit.

— Je ne veux pas occuper mon temps avec toi.

— C'est dommage car tu vas passer la soirée avec moi.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant