Chapitre 17 : L'anniversaire

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La journée d'Emy se poursuivit et s'acheva sur le même ton. L'heure venue, elle s'apprêta, se coiffa et se maquilla avec attention puis prit les transports en commun pour rejoindre le lieu de la fête. Le Dampierre était un bar populaire de Bâton-Rouge. Un endroit où la fête n'avait pas d'heure, de religion, ni de sexe. Une ambiance industrielle régnait à l'intérieur où se mariaient briques rouges, structures métalliques et suspensions d'usine. La musique rock couvrait l'espace sans être assourdissante et permettait à chacun de s'exprimer librement sans hurler. Elle se délesta de son manteau auprès des vestiaires et s'engouffra dans le bar à la recherche de ses collègues. Elle rejoignit la troupe en faisant de grands signes pour prévenir son arrivée. Elle s'approcha d'Inès en prenant soin de souhaiter son anniversaire à la reine de la soirée.

— Joyeux anniversaire, petite crapule ! lui dit-elle en lui tendant son paquet cadeau.

Il était plutôt maladroitement emballé. Empaqueter un skateboard n'était pas un exercice aussi simple qu'il y paraissait.

— Emy ! s'exclama Debby en lui sautant au cou. Merci ! Je suis trop contente que tu sois là ! Putain, ce que t'es canon !

Emy avait revêtu un pantalon noir huilé, qui mettait sa silhouette en valeur ainsi qu'une chemise noire ample aux manches courtes et aux motifs géométriques colorés qu'elle avait soigneusement rentrée dans son pantalon. Alors que Debby entreposait son cadeau auprès des autres paquets, Inès prit Emy dans ses bras et l'attira à l'écart du groupe.

— Je sais que tu m'adores, mais ce n'est pas pour moi ce beau smoky eyes, chuchota cette dernière à son oreille.

Emy se mit en rire en secouant la tête, incapable de nier l'évidence. Inès la connaissait trop bien pour réfuter. Elle devait admettre qu'elle comptait bien impressionner Andréa ce soir.

— Comment tu te sens ? poursuivit-elle en prenant ses mains dans les siennes.

— Comme si je tenais une tasse de café brûlante entre les mains et que j'étais sur le point d'éternuer.

— Je vois, pouffa son amie. Très imagé ! J'aime beaucoup.

— Je te remercie !

— Elle serait folle de ne pas vouloir te déshabiller dès qu'elle te verra.

— Inès ! s'exclama Emy en riant malgré elle.

— Quoi ? Moi si j'aimais les femmes, je te ferais ta fête tout de suite !

— Ce que t'es bête, répliqua-t-elle en la poussant.

Inès se figea soudain en observant au-dessus de l'épaule de son amie.

— Réflexion faite, je changerais de cible, corrigea-t-elle en faisant un signe de tête pour qu'Emy se retourne.

La jeune femme suivit le regard d'Inès et comprit aussitôt l'allusion. Andréa venait d'arriver au Dampierre. Elle portait un pantalon en cuir noir et un haut court moulant à col rond, dévoilant une parcelle de peau de son ventre. Ses boucles rousses dansaient autour de son visage et ses yeux charbonneux se figèrent sur Emy.

— Je vais mourir, murmura-t-elle pour Inès sans quitter Andréa des yeux.

Son amie éclata de rire et poussa Emy dans sa direction.

— Allez, et n'éternue pas !

Emy s'élança contrainte et forcée à sa rencontre. Elle lui sourit en essayant d'éviter au mieux de la détailler de la tête au pied.

— Tu es... tenta Emy à court de mots.

— C'est l'effet cuir, il paraît que c'est troublant, s'amusa Andréa.

Elle est faite de la même matière que les rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant