Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de vérité

Chapitre 8: La formation

Première Partie

Une nuée d'oiseaux virevoltait au-dessus du Soleil couchant. L'horizon pourpre arrosait le paysage de sa couleur. L'océan était calme, trop calme, de très légères vagues venaient s'écraser contre le dôme. Un bourdonnement vint contraster avec la sérénité du tableau. Il était de plus en plus intense se transformant en vrombissement assourdissant. La nuée se métamorphosa en escadron de chasse. Sylvain sentit la panique monter, il se mit à courir vite, de plus en plus vite. Le premier missile tomba, le dôme vola en éclat dans un vacarme tonitruant. Une pluie de verre tomba du ciel accompagné d'autre missiles. Éric était devant lui mais il commençait à le distancer. Un missile tomba entre eux deux propulsant Sylvain à l'arrière. Le souffle brulant vint lui piquer les yeux et un éclat de métal transperça son bras gauche avec violence. Il tomba sur le dos. A grande peine il se releva, sa cheville droite devait s'être briser dans la chute. Il boitait continuant sa progression jusqu'au capsules avec difficulté. Après avoir parcouru les interminables mètres qui le séparait de son canot de sauvetage, il enclencha la descente en larme et s'endormis dans un profond désespoir.

Soudain il sentit une sensation de chute puis une vive douleur lui attaqua l'épaule. Il se réveilla. Il venait de tomber de son lit de camp, ce qui l'avait sorti de ce cauchemar. Son passé le hantait chaque nuit, il venait le torturer dans ses rêves.

Ne jamais laisser tomber se relever toujours ! Tel était l'unique remède au désespoir. Sylvain se rassit sur son lit et souffla un coup. Autour de lui tout était sombre. Il faisait encore nuit mais malgré l'obscurité il sentait l'absence pesante de ses camarades disparus. Ils avaient été emportés vers un archipel hostile. Autant dire qu'ils étaient déjà morts. Se raccrocher à la réalité pour ne pas sombrer :

« Quelle heure est-il ? Se demanda Sylvain, il jeta un regard vers l'horloge faiblement éclairé et lut : 6h20, plus que dix degrés avant le réveil. »

Alors que Sylvain patientait tranquillement jusqu'au jour, fixé arbitrairement à 7h pour les étrangers, une odeur de fer vint lui titiller les narines. Il vérifia, s'il ne s'était pas blessé durant la nuit mais rien. Ce n'était pas son sang qu'il sentait mais celui d'un autre. Il allait vite savoir qui s'était. Son bracelet ayant encore toute sa batterie, il l'alluma. Cela produisit une faible lueur bleutée. Suivant son odorat il se leva et se rapprocha du lit situé au niveau de ses pieds. Lorsque sa lampe vint éclairer le Conseiller en médecine Sylvain échappa un cri. Devant lui un tableau d'horreur était dressé : Une immense flaque d'hémoglobine était répandue sur le sol, le cadavre du Conseiller était déchiré par une entaille qui lui traversait l'abdomen, ses yeux étaient révulsés et son visage vide. Sylvain sentit un frisson le parcourir de la tête au pied, il fut pris de tremblement et de vertige et se rassis violemment sur son couchage.

Miléna réveillée par le cri de son ami s'approcha pour comprendre ce qui s'était passé. Elle éclaira le lit du macabé et étouffa une série de jurons. Elle eut un vif mouvement recul puis la lumière fut.

Les néons s'allumèrent tous en même temps, réveillant de manière agressive ceux qui ne l'avait pas été par le cri de Sylvain. Un groupe commença à se former autour du cadavre. Assit sur son lit, Sylvain avait le regard perdu dans le vide. Il entendait à peine les murmures qui commençaient à s'élever du rassemblement. Une voix s'éleva au-dessus de toute et s'affirma fortement :

« Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! Allez ! Écartez moi le passage, dégagez allez ouste ! La voix se rapprochait jusqu'à émerger de la foule. Ah d'accord, y en a un qui a été tué bon et bien des Méritants s'en occuperont. Allez ! On se rassemble, je veux devant moi un carré de cent par cent. Allez ! On se bouge on a pas toute la journée. Il ponctua son ordre par un clap qui sortit Sylvain de sa torpeur. »