Chapitre 13

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Ignacio

J'espérais au fond de moi, qu'elle ne me laisse pas partir de cette façon mais pas qu'elle me demande de passer la nuit avec elle.

Sa simple requête ma fait l'effet d'une bombe.

Je mourrais d'envie de la sentir dans mes bras comme notre première nuit, quitte à perdre ma bite qui n'arriverai pas à se détendre à ses côtés.

Je n'avais encore jamais autant appréciez la compagnie d'une fille dans mon lit.

J'ai du mal à réaliser que je suis là.

Jamais je n'aurais imaginé me retrouver dans une situation aussi inédite, une expérience totalement différente de celles que j'avais vécues jusqu'à présent.

Le dîner, ce rituel anodin pour beaucoup, prenait pour moi des airs de défi.

Assis à la table, en face du père d'Athénaïs, j'ai l'impression de naviguer en terrain inconnu.

La salle à manger, baignée dans une lumière douce, résonne des cliquetis des couverts et du murmure des conversations.

Athéna est assise à côté de moi, un espace empreint de silences tendus.

À travers mes yeux, elle doit percevoir mon appréhension, une émotion que je ne parviens pas à dissimuler, ma jambe qui s'agite en est une preuve formelle.

Son père, un homme au visage bienveillant mais empreint d'une gravité profonde, fixe son regard sur moi.

Mes mains serrées autour des couverts traduisent l'effort silencieux de masquer mes propres incertitudes.

- D'où viens-tu ? Me demande Henry.

- Seattle, je n'ai jamais quitté ma ville.

- Et tes parents ?

Mon cœur s'emballe, fallait que je m'y attende. J'inspire avant de leur répondre.

- C'est à peine si je les vois. Ils sont trop occupés avec leur emploi du temps, pour savoir si je vais bien.

C'est vrai, depuis plus de trois ans je n'ai pas vu mes parents.

- Je suis désolé, qu'est-ce qu'ils font pour ne pas avoir de temps pour toi ?

- Ne vous en fait pas on s'habitue à force. Mon père possède plusieurs entreprises dans le monde du sport, chaîne télé, presse et j'en passe.

Une fortune qui ne cesse de prendre un ampleur importante à Chicago.

- C'est pour ça, que tu fais du foot ? Me demande Athéna, avant d'engloutir ses spaghettis enrouler autour de sa fourchette.

Je secoue la tête en souriant, je donnerai tout pour être la place de cette fourchette qui se glisse entre ses lèvres. Henry me regarde avant de poser les yeux sur sa fille qui continue de manger.

Je me sens mal à l'aise d'avoir pensé ça devant lui.

- Non. J'adore le foot, je voudrais en faire ma carrière.

- Tu n'imagines pas comment c'est impressionnant papa, la première fois que je suis venu à leur match, le seul d'ailleurs, y avait un monde de dingue et tout le monde criait son nom. Mon dieu, je ne sais pas comment tu fais, moi je ne supporterai pas d'attirer autant l'attention !

Sa réponse me fait rire, en dépit de mes parents qui ne prêtent pas attention à moi, je me noie dans les cris des spectateurs qui eux m'adorent.

- C'est sûr que contrairement à Ignacio, toi tu te caches du monde !

Un amour sans visage. Tome I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant