J-27

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Pdv Djilsi : 

J'ai trop mal au dos, j'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ai juste attendu. Attendu assis sur une chaise à côté de Maxime endormi dans son lit d'hôpital. 

Je sais même pas pourquoi j'attend qu'il se réveille, assis là comme un con sur une vieille chaise en plastique qui me pète le dos. Je devrais plutôt être posé tranquille sur mon canap, pourquoi son état m'inquiète autant? 

Il doit être 6-7h du mat quand je sens le sommeil arriver. Je me tourne une dernière fois vers Maxime. Il a la tête tournée vers moi, enfoncée dans l'oreiller, mais il a l'air si paisible.. Son visage est si détendu, il me paraît si loin, comme s'il était ailleurs, dans un monde plus calme, plus doux. J'envie sa sérénité.. Puis je ferme les yeux et laisse le sommeil m'emporter. 

Pdv Maxime :

Je me sens flotter, dans un mélange de calme et de douceur.. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, j'aurai tout donné pour rester ici pour toujours, mais ce ne fut malheureusement pas ce qui arriva. 

Un bip bip incessant m'extirpa brusquement de mon doux rêve, j'ouvris péniblement les yeux, et reconnu avec effroi là où j'étais. Cet endroit où je venais de passer un mois de cauchemar et où je m'étais promis de ne jamais y retourner : l'hôpital. 

Je me redressa d'un coup sec, et senti mon cœur réaccéléré,  ma respiration redevenir difficile. 

Puis je tourna la tête et vis Djilsi avachit sur une chaise à côté de moi, à ronfler la bouche grande ouverte. Il se réveilla petit-à-petit et me vit dressé sur mon lit. Il marmotta avec une voix endormi :

- Enfin réveillée la marmotte? Ça va tes petites vacances au pays des rêves se sont bien passées?

- Ahah, très drôle. Nan sérieux, ça fait combien de temps que jsuis là ?

- 2 mois.

- HEIN ?!!?

Un sourire narquois apparu sur sa tête de con quand il vit mon visage se décomposer.

-Nan jrigole, juste une nuit. Mais visiblement elle a pas été aussi douce pour tout le monde.

Dit-il en s'étirant péniblement. S'il savait.. Je lui demanda :

- Mais du coup pourquoi je suis là déjà??

- Bah jsais pas, on était au tournage hier et t'a juste fait un malaise.

La porte de la chambre s'ouvrit soudainement et Lucas entra précipitamment :

- Ah Maxime t'es réveillé ! Ça va?? On était tous super inquiets !!

- Oui oui ça va, merci. 

- T'es sûr? Parce qu'hier t'avais vraiment pas l'air bien, on s'inquiètes nous..

Cacher cette douleur en moi. Et faire semblant d'aller bien pour ne pas que les autres s'inquiètes. Putain, même ça jsuis pas capable de le faire, je suis trop nul..

Lucas partit chercher des boissons au distributeur, et je senti le regard de Djilsi sur moi.

Je me sens tellement pas bien, cet endroit rend tout encore pire.. Je sens que je vais craquer mais je peux pas, pas devant Djilsi. Il continue à me fixer avec insistance et demande :

- Bon sérieux qu'est ce qui va pas Maxime? Qu'est ce que t'as? Comment tu te sens?

Comment je me sens? Je me sens..

Submergé. Submergé par le simple fait d'exister. Obsédé par les souvenirs, apeuré par mon âme et par sa noirceur.. Perdu dans ma tête, perdu dans ce monde. 

Je ressens la douleur d'hier, la détresse d'aujourd'hui et le vertige de demain.

J'ai peur. Peur d'avoir peur, peur de l'admettre.

Je suis paniqué par la chute, horrifié par son impact.

Voilà ce que j'ai.

 - Y a rien c'est bon, j'ai dis que j'allais bien !

Il me regarde d'un air peu convaincu, et remarque mon manque d'oxygène.

J'arrive plus à contenir mes larmes, et en sens une s'écouler sur ma joue, mais je ne peux pas, je peux pas pleurer, encore moins devant lui. Mais ça, il le remarque et me sort :

 - Hey Maxime.. Personne ne te demande de pleurer de façon silencieuse, donc si les larmes montent, tu n'as pas à te sentir honteux.

Je l'écoutais parler et sentais toujours plus de larmes gisser sur mes joues. Je bredouilla :

- Hein?

- Oui, personne ne te demande de pleurer de façon silencieuse, donc si les larmes montent, tu me préviens, on se taille en deux-deux. Jvois bien que y un truc qui va pas et que t'es pas bien ici.

Sur ce, il se lève et rassemble mes affaires dans un sac au pied du lit. Je lui demanda :

- Mais qu'est ce que tu fout ?

- Je viens de te le dire, on se taille d'ici.

Il s'approche et m'aide à sortir du lit. Il me tend mes affaires et dit :

- Vas te changer, je t'attend devant la porte de la chambre.

Je le vois s'éloigner et m'exécute ; j'enlève ma blouse d'hôpital et enfile en vitesse un tee-shirt, puis je rejoins Djilsi. On sort discrètement de l'hôpital, et une fois arrivé dehors, je sens l'air frais souffler sur mon visage et prend une grande inspiration.

Cependant, qui dit vent dit froid. Je me met à frissonner et me tourne vers Djilsi. Il souffle et roule des yeux en me voyant trembler comme ça, mais j'aperçois un petit sourire en coin se dessiner sur son visage. Il enlève son pull et me le tend. Je lui demande :

- T'es sûr?

- Allez, dépêche toi de le prendre avant de te changer en glaçon. 

Je souris et l'enfile en vitesse. Seulement, au cas où vous ne saviez pas, il y a une légère différence de taille entre moi et Djilsi, résultat son pull m'arrive presque au niveau des genoux. 

Sid éclate de rire en me voyant ainsi et je fais la moue. Cependant il n'ajoute rien, et nous nous éloignons de cet hôpital de malheur.

Djilsi me ramène chez moi, et on passe par le parc pour couper. Une fois arrivés à destination, je le remercie, et pars me coucher : je suis toujours aussi épuisé. Je m'affale dans mon lit et m'endors immédiatement.

Pdv Lucas :

Putain y avait une queue de fou, j'ai attendu je sais pas combien de temps pour enfin accéder au distributeur de boissons. J'en achète trois et repars rapidement en direction de la chambre de Maxime. J'arrive enfin et remarque que la porte est grande ouverte. Je passe ma tête dans la chambre et n'y voit personne.

- Bah vous êtes où les gars ?


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30 jours pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant