Prologue

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Il y a de cela sept années

une exploration sérieuse à travers ce labyrinthe de portes au sein du château me laisse anticiper que la découverte d'une salle de bain dans cette direction nécessiterait un investissement de temps considérable. Je m'interroge sur ce qui m'a motivé à m'aventurer dans cette partie du château. La sagesse dicte ma trajectoire jusqu'à ce qu'une porte beige, située à quelques mètres de ma position, attire irrésistiblement mon attention, flirtant presque avec la tentation. Jetant un dernier regard furtif derrière moi, m'assurant qu'aucun garde ne m'observe, je constate qu'une délicate fumée s'échappe de la pièce qui se dresse devant moi.

Mes pas s'accélèrent, mais en raison de ma stature modeste, la progression devient une tâche ardue. Parvenant à la hauteur de la porte, une hésitation fugace m'envahit avant que je ne baisse la poignée et pousse doucement la porte pour éviter tout bruit. Un son envoûtant parvient à mes oreilles, une harmonie subtile entre un piano et un violon accordés ensemble. Cette mélodie, je la connais parfaitement. Bien que la pièce soit plongée dans l'obscurité, une légère lumière bleutée, d'où émane une fumée persistante, me guide avec une aura envoûtante dans cette exploration audacieuse.

Avec une extrême prudence, avançant pour éviter tout obstacle potentiel, je perçois en arrière-plan le murmure de l'eau, dissimulé par cette symphonie enchanteresse. À présent, le personnel du château semble dépourvu d'intérêt. À quel moment permet-on à l'eau de s'écouler librement ? J'ouvre la porte avec une anticipation palpable et la referme délicatement derrière moi, plongeant ainsi dans l'énigme envoûtante de cette pièce mystérieuse.

Une vague de chaleur intense m'assaillit de plein fouet. Initialement, je suppose qu'il s'agit d'un sauna, mais la réalité qui se dévoile devant mes yeux ne ressemble en rien à cet environnement apaisant. Du sang dilué dans l'eau, un corps criblé d'ouvertures, une dague abandonnée au sol, et des marques rouges couvrant l'épiderme de la tête aux pieds. Les cheveux roux de la victime s'immergent dans ce liquide macabre. Qui peut bien être cette fille ?

L'impossibilité d'observer la couleur de ses yeux, fermés qu'ils sont, contraste avec sa chair blanche, maintenant teintée de rouge par les stigmates des brûlures et mutilations. Pourquoi s'infliger de telles atrocités ? Mes yeux hésitent à fixer cette scène macabre. Néanmoins, je m'approche résolument. Posant ma main sur son cou, je cherche à déceler le battement faible de son pouls, constatant qu'elle est encore en vie.

Dans un geste empreint d'urgence, j'ôte ma chemise pour ne pas la souiller, la disposant délicatement sur le rebord du réceptacle. Me retrouvant ainsi en soutien-gorge, je plonge mes bras dans cette baignoire d'eau ensanglantée. Mes mains se déploient de chaque côté de ses genoux, l'autre derrière sa nuque, dévoilant un tatouage à l'arrière de son cou, témoin muet d'une mutilation similaire. Son corps, jadis le temple de la vie, a été transformé en une boucherie humaine.

Cependant, ce tatouage évoque en moi des souvenirs précis. Je conclus enfin l'extraction de la jeune femme de l'eau, la déposant précautionneusement sur le tapis avoisinant. Procédant à l'utilisation d'une des serviettes provenant du panier à portée, je la place sur son corps dénudé, qui évoque davantage un cadavre qu'une personne en vie. La serviette, d'une blancheur initiale, se teinte rapidement d'une couleur rouge sang.

Submergé par une réflexion interne empreinte de frustration, je m'interroge sur les raisons qui m'ont poussé à pénétrer cette chambre et à offrir mon assistance. Un soupir audible s'échappe de mes lèvres. Retirant la serviette sans accorder d'attention particulière à son état physique, j'opte pour une seconde serviette que je dépose délicatement sur elle. Soulevant le capuchon de la baignoire, j'évacue l'eau ensanglantée pour en accueillir une nouvelle. Dans cette attente, je me penche à son niveau, contemplant chaque trait de son visage. Les taches de rousseur qui ornent son visage s'étendent même jusqu'à ses bras.

DarkmayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant