Iria (en réécriture)

Mes 17 ans(corrigé)

Été 2005
Quelque part dans une banlieue du Texas. Une villa, des palmiers décorés de guirlandes, des basses qui font trembler les vitres, et plus de cent adolescents en pleine euphorie estivale. Ce soir-là, tout le monde célèbre les 17 ans d'Iria Alcaraz.

23h00

– Iria, la star de la soirée !

Une voix féminine résonne près de la piscine. Elle tient un téléphone pliable dernier cri, prête à se prendre en selfie.

– Salut beauté !

Je lui réponds avec un sourire parfaitement maîtrisé. On se fait la bise rapidement, presque machinalement.

– T'es trop belle ce soir, sérieux. Cette robe rose... wow.

– Merci ma belle, toi aussi !

Je jette un coup d'œil à l'écran du téléphone, je me recoiffe discrètement et je poursuis ma marche d'un pas assuré.

Ma robe rose pâle flotte derrière moi. À chaque pas, les bijoux à mes poignets scintillent. Je m'avance vers le jardin, là où la foule est la plus dense. Une odeur de tacos grillés et de guacamole flotte dans l'air. Des groupes rient, mangent, flirtent. Les verres en plastique s'entrechoquent.

– Sérieux, ils sont venus que pour la bouffe, eux...

Je murmure, les bras croisés, en observant un groupe d'élèves collés au buffet comme des vautours. Je roule des yeux. Puis je l'aperçois : une silhouette bien connue dans une robe bleue électrique, avec un rire trop forcé pour être sincère. Évidemment, elle n'est pas seule. Deux autres filles aux regards perçants l'accompagnent.

– Sofie !

Je l'appelle d'une voix douce, presque chantante.

– Oh Iria !

Elle se retourne et m'offre un sourire étincelant, aussi faux que ses extensions blondes.

– Wow, t'es sublime ce soir. On dirait une princesse !

Une de ses copines ajoute en ricanant :

– Une princesse latine ! C'est cool, non ?

– Merci les filles. Vous êtes magnifiques aussi.

Je joins les mains, mon sourire est un peu crispé. Je me penche vers Sofie pour une accolade rapide.

– T'es ravissante, Soso.

Mon ton sucré cache un arrière-goût venimeux.

– Merci toi aussi, ma puce.

Nos regards se croisent un peu trop longtemps. La tension est palpable. Je me détourne dès que possible. Mon sourire disparaît aussitôt.

– Hypocrites...

Je murmure.

– Salope.

Je crache le mot comme un poison.

– Ooh Iria !

Cette fois, c'est une voix masculine. Je me retourne vivement. Carl. Mon copain. Grand, ténébreux, un peu trop sûr de lui. Il s'avance en souriant, un bouquet de roses rouges à la main.

– Carl...

Mon visage s'adoucit aussitôt. Je vais vers lui. Il m'enlace et m'embrasse sur la joue.

– Joyeux anniversaire, mon cœur.

Il me tend les fleurs.

– T'es trop chou, merci !

Je les serre contre moi. Il sent mon parfum.