Il y avait peu de monde dans le gymnase, si tôt le matin. Plusieurs salles étaient ouvertes aux élèves en dehors des horaires de cours à condition de les réserver : la salle de musculation, la salle de gym, celle d'entraînement à la magie, et d'entraînement au combat. Xan passait du temps dans cette dernière, iel sentait toujours le besoin d'apprendre à se défendre et à se battre correctement. C'était une chose qu'iel faisait habituellement seul.e, à entraîner les mouvements de ses poignets, son contrôle selon les différents types d'armes, etc. Mais aujourd'hui, Orion l'avait accompagné.e, décidé à garder l'œil ouvert si quelqu'un suivait Xan en espérant frapper.
— Pourquoi tu t'acharnes à essayer de me protéger ? Tu ne me lâches pas depuis quelques jours, mais je sais me défendre.
— Je t'ai déjà dit que si le meurtrier rode, même discrètement, autour de toi, j'aurai plus de chance de le trouver.
— Sers-moi à quelque chose, alors, et aide moi à m'entraîner plutôt que me suivre pour rien.
Après une seconde d'hésitation, Orion acquiesça, désintéressé, en songeant probablement que si cela pouvait aussi lui être utile à lui aussi, autant tenter sa chance. S'il s'améliorait également au combat, il pourrait avoir une longueur d'avance en plus.
Xan choisit donc alors une dague et en donna une à son camarade, iel repensa en une seconde à leur discussion sur Amélia, la révélation qu'iel lui avait fait, et barricada ses pensées. Se battre avec quelqu'un qui est capable de prévoir chacun de ses mouvements ne lui serait pas facile, mais Xan était certain.e d'avoir une longueur d'avance sur Orion, au moins niveau vitesse et technique. Bloquer à Orion l'accès à ses pensées était plus simple que ce à quoi iel s'attendait, il lui suffisait de vider son esprit et ne penser qu'à ce qu'il se passait à l'instant même.
Xan se mit alors en position en face de son nouvel ami, et sortit l'arme de son fourreau dans un bruit métallique qu'il adorait. Leurs dagues pointues scintillaient grâce à la lumière allumée de la grande salle. Orion était le premier à tenter un coup, mais Xan l'esquiva aisément et profita pour toucher son adversaire au flanc, en lui murmurant :
— Ne t'inquiète pas trop, si t'as mal, je m'en occuperai.
Orion murmura un « merci » reconnaissant et esquiva quelques attaques de son ami.e. avant de tenter une contrattaque qui déstabilisa Xan. Ce.tte dernier.e ne se laissa pas faire et répliqua rapidement avant de prendre un coup à la cuisse. Orion n'eut pas le temps de reculer que Xan riposta en visant son bras. Orion voulut se venger en tentant un coup vers le flanc de Xan, mais cellui-ci bloqua l'attaqua à l'aide de sa dague.
Le combat continua quelques minutes entre attaques et esquives, et à bout de souffle, Orion demanda de faire une pause. Celui-ci s'assit sur un banc non loin, rapidement rejoint de sa.on camarade. Xan observa les blessures de son ami et y posa une main délicate tout en fermant les paupières. Lentement, la douleur s'apaisa, et les plaies se refermèrent, la peau redevint comme avant, comme si rien ne l'avait effleurée. Orion, époustouflé, resta bouche bée avant de soupirer :
— C'est fou... Je ne pensais pas que ça serait aussi impressionnant...
— On s'y habitue au bout de plusieurs blessures, mais c'est sûr que ça peut être surprenant la première fois.
— Quand as-tu découvert ton pouvoir ?
— Depuis très jeune mes blessures n'étaient pas très douloureuses, je semblais avoir moins mal que les autres enfants, et j'ai découvert qu'en passant la main sur mes genoux écorchés ou mes coupures, le sang disparaissait, et que je n'avais plus une once de douleur.
— C'est incroyable... Et tu as besoin de beaucoup te concentrer pour guérir une blessure ?
— Moins quand c'est sur moi, et le reste dépend de la taille et profondeur de la blessure... et de mon niveau de fatigue, je suis moins efficace quand je dors peu.
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Sous le murmure des ombres
FantasiPandore, Hëna, Xan et Orion sont étudiants dans la prestigieuse université Villarian, qui intègre et forme les meilleurs magiciens du pays. La vie y est calme et studieuse, jusqu'à ce qu'une des élèves meurt soudainement. Pandore, pouvoir de la télé...