EL DON

𝗣𝗥𝗢𝗟𝗢𝗚𝗨𝗘

📞: Qui êtes-vous ?

Un sourire se dessine sur mon visage, goûtant toute la frustration perceptible dans la voix de mon interlocuteur.

— La police est désormais à tes trousses, si j'étais toi, je prendrais mes jambes à mon cou.

De ma position actuelle, j'ai une vision claire de lui. Ses pupilles dilatées, il me cherche partout dans l'entrepôt. Comme s'il pensait que j'étais assez naïve pour me cacher parmi ses marchandises et le menacer.

📞: Vous ne me faites pas peur.

Tant que tu y crois... La chute n'en sera que plus brutale.

— 10 secondes.

Il panique, ordonne à ses hommes de me débusquer dans tous les recoins de l'entrepôt. Le blond scrute intensément les alentours, espérant apercevoir ma silhouette. Ne me trouvant pas, sa colère monte en flèche.

— Si vous ne me révélez pas votre identité dans les prochaines secondes, je vous promets que je vous retrouverai et vous éliminerai.

Un gloussements m'échappe, peu impressionné par ses menaces. Autrefois, il m'effrayait, mais plus maintenant. Désormais, c'est moi qui inspirerai la crainte.

— 5, 4, 3, 2, 1... Tu aurais dû m'écouter et partir lorsque je te l'avais conseillé.

Même si, au final, j'aurais fini par le livrer à la police.

Je ferme les yeux, bercé par le vacarme assourdissant des sirènes de police. Ils sont une vingtaine, peut-être trente. La satisfaction qui traverse ma chair est tel que je ris aux éclats... tel une psychopathe sadique.

Mes rires se transforment aussitôt en sanglots. Me voilà entrain de rire et pleurer.

J'ai fait tomber Vincenzo Berlusconi, le plus gros proxénète des États-Unis. L'homme qui hante mes cauchemars depuis 3 ans.

La vengeance est un plat qui se mange froid ? Non, moi je ne pense pas ainsi. Sinon, tout comme la glace, elle risque de fondre et avant qu'on ne s'en rende compte, tout sera dissipé. Mange-la tant qu'elle est chaude. Elle aura le goût d'une vengeance digne de ce nom. Il suffit juste de savoir comment s'y prendre.