Chapitre 20 : Promesse éternelle

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Habillée d'une robe noire très sexy, je descends les escaliers. Tayden est arrivé depuis quelques minutes déjà, et je refuse de le laisser passer plus de temps avec ma mère. Il sourit lorsqu'il me voit et s'empresse de m'embrasser à pleine bouche. Je deviens de jour en jour, une meilleure actrice. Réprimer mes grimaces de dégout devient plus facile.   

Une semaine que l'incident s'est passé. Pendant cette période, je n'ai pas revu mon pire cauchemar qui était occupé avec sa mère. Elle a appris qu'elle était malade cette année et son état ne cesse d'empirer. Des fois j'en viens à me demander comment cette si douce femme a pu engendrer un garçon si horrible. Mais je me rappelle que ce côté sombre lui vient de son père, c'était un homme violent et mauvais qui frappait sa femme. Tayden assistait à ces scènes. Il n'a connu que ça. La violence est son monde autant que les courses sont le mien.   

Il ouvre la porte annonçant à ma mère, avec cet air si charmant et factice que j'aimerai détruire par le feu, que je dormirais chez lui et qu'elle ne doit pas s'inquiéter. Cette annonce est comme une roche lâchée dans mon estomac mais je n'en montre rien car je sens le regard de Valencia pesait sur moi. Elle m'observe de loin, sachant dans quoi je m'embarque mais comme nous l'avons convenu, elle ne dit rien. Et je lui en suis reconnaissante. 

J'embrasse la joue de ma mère, adresse un signe de tête entendue à ma sœur, et quitte la maison avec Tayden sans un regard de plus en arrière. Sa main dans le bas de mon dos est aussi désagréable qu'un tee-shirt remplie de poils qu'on aimerait se débarrasser en le jetant au fond d'une benne à ordure. Une panoplie d'insultes tournent en boucle dans mon esprit sans jamais s'échapper de ma bouche pour mon bien-être et mon autoconservation. 

Dans ma pochette, mon couteau me rassure bien que je sache que jamais, je ne m'en servirais. Je n'ai pas le courage et la force d'esprit pour me défendre d'une telle manière. 

J'ai à peine le temps de m'installer sur le siège passager que la main de Tayden trouve sa place sur ma cuisse nue. Je ne réagis pas, je ne dis rien, le laissant faire même lorsqu'il pousse son épave à ses limites. Elle parcourt les rues à deux cents. Mon cœur s'affole et je serre les dents. Et malgré les images de l'accidents qui me tourmentent, encore une fois, je garde le silence. Il sait ce qu'il fait et je ne lui donnerai pas la satisfaction de paniquer.

Les mains tremblantes, je m'oblige à penser à quelque chose d'heureux et ce qui me vient en premier est le rire d'Ace. Son odeur m'envahie les narines comme si je reniflais son tee-shirt. Mes joues se réchauffent lorsque je repense à ses mains sur mon visage. Je focalise mon attention sur le souvenir de ses yeux inquiets. Si Tayden pouvait avoir accès à mes pensées, il serait fou de rage et telle est ma meilleure vengeance : penser à un autre lorsque je suis avec lui. Il possède mon corps, mais jamais il n'aura mon esprit. 

Après un trajet qui m'a paru interminable, il se gare enfin devant une maison d'un quartier voisin. De l'extérieur on peut entendre la musique qui fait trembler les murs fins. Je grimace en voyant un couple faire leurs affaires à côté de la porte d'entrée sans aucune pudeur. Nous les dépassons et je détourne les yeux, écœurée, ce qui amuse Tayden et il ne s'en cache pas pour se moquer de moi.

—  Tu vas finir la soirée comme elle.

Je serre les dents sans répondre alors qu'il me claque les fesses.

Les basses font trembler les murs et résonnent dans ma poitrine. La fumée de cigarettes me brule les poumons pendant que nous traversons le salon jusqu'à un groupe de personnes installées sur des canapés. Tayden s'installe sur une des chaises et alors que j'allais m'assoir à ses côtés, il m'interrompt.

—  Vient là, m'ordonne-t-il en m'attirant sur ses genoux.

—  Il y a une chaise juste à côté.

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant