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Tout feu tout flamme
Marwan TAYLOR
Un, deux, trois et Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Le feu jaillit de la gueule du dragon.
- Une vulgaire voleuse ? Je ne suis pas surprise. Il n'y avait qu'une moitié de femme qui pouvait supporter la moitié d'homme que t'es.
Ses mots sortent avec virulence. Elle ne calcule pas leurs impacts vis-à-vis d'elle-même avant de se pencher sur les autres. Son numéro ne m'étonne plus.
Diminuer ses propres enfants est devenu son tremplin au cours des vingt dernières années qui ont suivi notre remariage. Elle m'a fait regretter chaque minute et secondes de cette nouvelle union. Les premiers mois, elle s'efforçait d'être une bonne épouse.
À la naissance de Duc Chayton, la situation a dégénéré. Les pleurs, les cris du bébé la mettaient en rogne. Je l'ai surpris plusieurs fois être à deux doigts de l'étouffer dans son berceau pour qu'il se taise. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait jusqu'à ce que madame Cabello me somme de séparer la chambre de Maëlys de la chambre du bébé. Et me confie qu'elle avait été obligée de le faire à la naissance des jumeaux pour leur biens.
Le mal était profond et je l'avais sous-estimé. Croyant qu'elle avait réussi à surpasser ses douleurs, les jours à ses côtés se sont avérés les plus catastrophiques de mon existence. Maëlys n'a jamais pu me pardonner. Mais pire, elle s'est servie de nos enfants comme des souffres douleurs en plus de les haïr parce qu'ils lui rappellent moi. Je me suis promis de remettre la situation à la normale en la libérant des chaînes qui l'oppressent.
À la seizième bougies de Déesse-Altaya, nous avons entamé la procédure de divorce à l'amiable. Après des années de discussions, nous étions arrivés à un compromis qui arrangerait chacun de nous. Mais le jour de l'annonce du divorce, Maëlys nous a surpris devant le juge des affaires familiales en annonçant sa grossesse. Elle disait porter mon enfant et que pour cela, elle n'était pas en mesure de se séparer de moi. Je n'y croyais pas du tout. Nos rapports sexuels remontaient à loin. Je m'étais fait stérilisé même pour ne plus procréer. Je ne comprenais pas comment elle était arrivée à tomber enceinte qui plus est de moi. À la naissance de Prince Keo, j'ai établi un test d'ADN qui s'avérait positif. Keo était mon fils. Je suis rentré dans une colère noire qui l'a poussé à m'avouer qu'elle avait eu échos de mon désir de ne plus enfanter et avait formellement demandé au médecin chargé de faire de conserver de mon sperme avant l'opération. Elle s'était faite inséminer parce qu'en fin de compte, elle ne voulait pas divorcer. Je suis sorti de cette confession, traumatisé.
Les femmes peuvent se montrer méchantes mais Maëlys c'est autre chose. Elle a dépassé le stade de la méchanceté. Elle est devenue un poison.
Bien que Kenji-Akane ne donne aucune réplique à ses insultes, au fond il bouillonne. Mais a-t-il d'autres choix que de se contenir ? Elle reste après tout sa mère.
- Maëlys, peux-tu au moins te calmer pour que nous dînions tranquillement.
- Impossible que je dîne sur la même table que celle-là. Kenji agit intelligemment pour une fois dans ta vie et rompt ta relation avec celle-là. C'est une traînée. Cette grossesse n'est pas de toi, j'en mets ma main au feu.
- Ce sont mes enfants. Le test d'ADN l'a certifié autant que je suis le seul et unique homme à l'avoir défloré. Maëlys s'asseoit abasourdie devant la réponse de Kenji-Akane. Puis cherchant les mots, ses lèvres se mettent à trembler de rage.
- Pas étonnant! Avec ta queue, un puit sans fond n'aurait pas fait long feu avec toi.
-Dixit celle qui a fait une fausse couche avant son mariage avec papa, réplique Déesse-Altaya virulemment.
- Tu la fermes toi la pute, elle rétorque à Déesse.
- Une pute avec son hymen intact tu veux dire, rétorque-t-elle coup sur coup. Maëlys bondit sur elle en agrippant sa chevelure avant de lui infliger une gifle cinglante. Déesse est à ça de répliquer mais se retient, le cou gonflé par la rage qui l'habite.
- Je parie qu'en fouillant dans ta vie de fond en comble la traînée c'est toi, abrège Kenji sous un ton calme. Maëlys ne sait plus où donner de la tête. Entre Déesse Altaya qui l'accable et Kenji-Akane qui la suspecte, elle n'a plus d'autre choix que de retrouver son calme.
- Je vais l'épouser que tu le veuilles ou non ?
- Sans ma bénédiction, ce mariage sera une malédiction pour toi Kenji. Je suis ta mère. Autant que je t'ai fais, je peux te défaire. C'est moi ton dieu sur terre. Tu n'as pas le droit de me déshonorer sinon tu recevras le châtiment que tu mérites. La main de Dieu va te frapper enfant maudit, elle vocifère.
- Je préfère être maudit en faisant d'elle mon épouse, que d'être bénis en suivant tes consignes. Garde tes bénédictions de malheur pour toi...
- Dans ce cas, tu peux oublier que tu as une mère. Si tu épouses cette femme, considère que je suis morte.
- Si seulement tu avais déjà été une mère pour moi, tes paroles m'auraient fait de l'effet. Papa je te présente ma fiancée. Imani Semere Woldemariam, c'est la femme de ma vie et la mère de mes futurs héritiers.
- Vous avez ma bénédiction ! Sa colère se dirige sur moi. Elle quitte son siège en colère.
- Toujours... depuis toujours, tu n'en as que pour eux. Tes enfants sont toujours passés en premier. Il y a vingt ans encore tu m'as fais la guerre pour les récupérer et vingt ans après, tu leur concèdes tout uniquement pour me donner le mauvais rôle. Je la regarde se vider sans ajouter de mot. Trop en dire, va envenimer les choses. Elle risque d'en venir aux mains et c'est la dernière chose que je voudrais que les enfants voient.
- Cette femme est une voleuse à qui j'ai offert un toit, un emploi et tu veux la faire entrer dans nos vies, cette sorte d'arriviste va profiter de notre fortune. Marwan comment tu peux être aussi mou face à tes enfants ? Porte au moins tes couilles une fois dans cette vie et apprend à leur dire non.
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Dans l'ombre d'une autre vol 3
Non-FictionDans l'ombre d'une autre : Les enfants TAYLOR 20 après leur mariage, la famille TAYLOR fait face à de nouveau périple. Des squelettes tout droit sortis du placard, refont surface et menacent la quiétude du nid qu'ils ont eu tant de mal à reconstruir...