Keith regardait un chat noir, terré derrière des poubelles. Le matou feulait en essayant d'intimider le jeune homme, les crocs étincelants et les poils hérissés, il avait les griffes sorties, prêt à l'attaquer en cas de menaces. Cela lui rappelait son ancienne maison, et son chat, Lilo, qui ressemblait au matou apeuré qui lui faisait face et qui lui rappelait sa jeunesse. Chaque jour paraissant le plus parfait. Sa mère, allait au loto chaque soir, son père organisant galas et fêtes bourgeoises pour montrer sa richesse à ses amis, ou s'enfermant au boudoir avec ses associés pour parler affaires.
Oui, il menait à l'époque la belle vie de ces riches personnes qui ne semblaient souffrir d'aucun problème. Comment cela avait il pu tourner en une telle dystopie ? À l'époque, il avait recueilli Lilo derrière une poubelle lui aussi, encore chaton, il gémissait de peur. Keith l'avait alors pris dans ses bras pour le réconforter et l'avait ramené chez lui. Ses parents avaient appris la nouvelle en voyant un soir le matou clandestin se balader dans le manoir et avaient serré les dents lorsque leur fils les avait implorés de le garder. Ils n'aimaient pas les animaux et surtout les chats noir. Ses parents avaient toujours été superstitieux, ils croyaient aux malédictions des miroirs cassés et aux vendredi 13. Un jour, alors qu'il rentrait de l'école, il voyait les arbres remuer, ébranlés par un vent de folie, il avait couru jusque chez lui, apeuré, sentant une boule dans sa gorge, il avait peur d'être lui aussi emporté. Soudain, un éclair avait rugit dans le ciel, déchirant les cieux, et une pluie torrentielle s'était déclenchée. Les grands pins sous lesquels il marchait avaient tangué de plus belle, plus fort, et des arbres tombaient ça-et-là. Heureusement, il avait été épargné, il voyait les voitures et les maisons, écrasées, les poubelles, emportées dans le ciel. Il courait, il courait pour rentrer chez lui, la frayeur lui donnant de la force. Mais lorsqu'il s'arrêta devant chez lui, il vit avec stupeur les ambulances devant sa maison, les sirènes sonnant faussement à ses oreilles, tellement il ne comprenais pas la situation, mais lorsque Keiths s'approcha, il vit le manoir, écrasé par les arbres, et pris dans un tourbillon de déchets tranchant. Une énorme bourrasque fit vrombir le sol, il s'accrocha au lampadaire le plus proche, les mains ensanglanté par les objets volants qui lui criblaient le corps. Son cœur battait la chamade, il voyait difficilement, du liquide chaud et rouge lui coulant dans les yeux. Il entre-apercevait les ambulanciers, emportés dans les airs criant au désespoir, et il vit sa mère, écrasée par un énorme rondin de bois, essayant de sortir, le visage couvert de cicatrices et les traits crispés par la douleur.-Maman ! Cria t-il à plein poumons, le plus fort possible, la voix brisée par la peur.
Sa mère ne bougeait déjà plus, seul son corps tremblotait au grés de vent, toujours tranché par la ferraille. Puis soudain, il vit Lilo, son chat, accroché dans un arbre, qui menaçait lui aussi de s'envoler. Keith voulut aller le chercher, mais il était paralysé par la terreur, ses mains étaient comme collée au poteau avec de la glue. Il était fatigué, de débattre ainsi, essayant de se libérer du poteau, plus mentalement que physiquement, et il était à bout à force de paniquer. Il sentit ses paupières lourdes, et il se sentit s'endormir, il n'entendait plus la tempête qui faisait rage, il ne sentait plus le sang chaud couler de ses plaies. Il essaya de se débattre une dernière fois un regain d'énergie dû au désespoir, mais il se sentit tout de même plonger dans un sommeil léthargique.
Les paupières closes, il sentait qu'il n'était plus accroché au lampadaire, avait il été emporté par la tempête ?
Allait il mourir ? Ou était il déjà mort...
Non, il entrouvrit les yeux, et aperçu qu'il était dans les bras d'un homme. Son père peut être. Toujours est il que l'inconnu l'avait secouru d'une mort certaine, accroché au poteau, et endormi, il n'aurait pas survécu. Son sauveur courrait. Lorsque l'homme vit que le petit garçon dans ses bras s'était enfin réveillé, il lui adressa un sourire qui se voulait chaleureux, malgré que dans son esprit, une peur panique régnait, mettant à mal tous autres sentiments.
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Le Début De La Fin
Science FictionDans le futur d'une dimension parallèle, la fin du monde approche, et tous essayent de profiter un maximum du peu de temps qu'il leur reste à vivre mais après que la quasi totalité de la race humaine ait disparu quelques survivants s'allient pour te...