Il faisait sombre et humide.
Je posais, incertaine, les pieds sur les marches qui menaient à une salle vide où les murs étaient encore en terre et en pierre et le sol en béton.Kays me tendit la main pour m'aider à descendre la dernière marche.
Puis il fit de même avec sa sœur.
Enfin, il s'avança à l'aveugle dans la pièce avant de trouver la lampe à huile qui lui permit de voir un peu plus clair dans l'espace.
Il s'avança vers un couloir où il ouvrit une lourde porte en fer, la seule dans la pièce, devant laquelle il se figea.Je me précipitais pour voir la raison de sa stupeur et je fus à mon tour paralysée face à la scène qui se déroulait devant mes yeux.
Au centre de la large pièce sombre, légèrement illuminée par une fenêtre à barreaux en haut du mur à quelques centimètres du plafond, se trouvait Ascian.
Ou plutôt ce qu'il en restait.
Son corps pendait au bout de ses deux bras attachés séparément à des chênes suspendus au plafond.
La moitié inférieure de son corps traînait au sol alors que son torse lacéré jusqu'à l'os était maintenu en hauteur par ses bras.
Il était couvert de sueur et de sang séché attestant du nombre de coups qu'il avait dû encaisser avant que les plaies ne cicatrisent et que son bourreau ne puisse recommencer son petit jeu sordide sur une toile vierge.
Il semblait mort, même si cela était impossible.
Cette image allait sûrement me hanter toute ma vie.Une fois le choc passé, je me précipitais en courant jusqu'à lui avant que mes jambes ne cèdent sous mon poids et que je m'écroule à ses côtés, hurlant de toute mes forces fasse à l'état dans lequel se trouvait l'homme que j'avais tant aimé.
Mes cris étaient d'une violence inouïe, brisant le cœur de quiconque les entendrait.
Je ne pouvais à peine imaginer les mois de souffrance qu'il avait dû endurer, enchaîné nuit et jour au centre de cette pièce.
Il était si affaibli dû au manque de sang, qu'il n'arrivait même pas à lever la tête en ma direction.
Des bouts de sa chaire pendaient alors qu'ils ne tenaient plus qu'à un cheveux au reste de son corps, ses cheveux étaient imbibés de sang séchés, son visage était creusé tout comme son corps.
Son bourreau avait dû lui donner tout juste assez de sang pour éviter qu'il ne se momifie mais pas assez pour qu'il puisse résister aux coups et cicatriser rapidement.
Il savait parfaitement ce qu'il faisait et cette idée me retourna l'estomac.
C'était inconcevable pour moi, de pouvoir faire endurer ça à un Homme.
Comment était-ce possible ?- Hei...dna ?
Articula douloureusement Ascian.- oui oui, c'est moi ... C'est fini,je suis là et je vais te ramener avec moi.
Lui murmurais-je entre deux sanglots. Je pris son visage entre mes mains pour l'aider à lever la tête pour qu'il voit mon regard et que je puisse à nouveau voir ses iris vertes qui semblaient éteintes. Si il lui restait une part d'humanité en lui, il l'avait définitivement perdue à cet instant.
Pourtant, je vis une larme silencieuse couler le long de sa pommette alors qu'il fermait les yeux pour mieux poser sa joue contre la paume de ma main, dans une tentative désespérée de retrouver contact avec moi.
Ce geste brisa mon cœur irrémédiablement et je me levais en hurlant face à Kays et Gwendoline qui étaient restés à l'entrée de la salle :
- Que quelqu'un le détache! Qu'attendez vous putain! Faites quelque chose...
Mes pleurs reprirent de plus belle mais cette fois ci se n'était plus de la tristesse mais plutôt de la haine que je ne pouvais plus contenir.- Alors, mon œuvre vous plaît ?
Arriva joyeusement Arès.À cet instant je compris que c'était lui le responsable de tout cela et ma haine me poussa à le fixer avec une rage que je n'avais jamais ressenti auparavant.
Mon corps se précipita vers cet être immonde qui se pavanait dans la pièce fier de ses actes.
Et avec toute la force que je pouvais avoir je me jettais sur lui en tentant de lui mettre un coup de poing violent dans la mâchoire, prête à lui sauter dessus jusqu'au sang.
Évidemment, cela n'aurait servit à rien d'autre que de me blesser moi, mais j'en mourais d'envie et à cet instant la raison avait quitté mon corps laissant place au feu ardant de la vengeance.
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La Protégée du Vampire.
VampireCette histoire se déroule à la fin du XX ème siècle, dans un monde où les vampires ont été chassés et vivent désormais cachés. Vous y découvrirez Heidna une jeune orpheline dont le destin croisera celui du redoutable boucher, Ascian l'un des dernie...